Si le 9 juillet 2017, le Peuple Malien approuvait par OUI le texte de la nouvelle constitution adopté par les élus de la Nation, ce serait une victoire pour le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), dirigé par Mohamed Chérif Haïdara. Car un dispositif permettant aux Maliens de l’extérieur d’élire désormais leurs députés y est introduit.
Comme le disait récemment M. Makan Sidibé dans une contribution au journal InfoSept, le CSDM depuis sa création le 4 septembre 2015, a fait preuve d’efficacité au service des Maliens de l’extérieur. «Ainsi, à sa naissance, il n’était présent que dans sept pays (selon ses initiateurs) et actuellement son influence s’étendrait à la presque totalité des soixante pays de présence du Haut Conseil. En seulement deux années d’existence, il est arrivé à atteindre un bilan d’implantation que le Haut Conseil, doté des moyens légaux de l’Etat, a mis près de vingt-six ans à réaliser. Une performance qui s’explique en partie par la désaffection d’une partie de la communauté des Maliens de l’extérieur » disait-il dans cette Tribune. Pour lui, cette désaffection est engendrée par la récurrence de crises profondes de représentation au sein de ses structures de base dans les pays d’accueil. Contrairement au Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, l’organisation du CSDM est dans l’action permanente de lutte et de revendication. Il soulignait dans cette tribune que la présence du CSDM sur le terrain, associée à son courage dans la dénonciation, lui ont conféré une légitimité plus forte ainsi qu’une plus grande crédibilité aux yeux de ses membres. Aujourd’hui, une autre corde doit être ajoutée à l’arc du Conseil supérieur de la diaspora malienne. Ainsi, les Maliens de l’extérieur pourront élire leurs représentants à l’Assemblée Nationale. En effet, pour M. Mohamed Chérif Haïdara, le CSDM revendiquait cela depuis plusieurs années. Après avoir insisté sur la problématique lors de la conférence d’entente nationale, M. Haïdara, a toujours soutenu et clamé haut et fort qu’un tiers des Maliens vit à l’étranger, faisant une énorme contribution à l’économie du Mali. Pour lui, il était inacceptable de nos jours que cette frange importante de la population ne soit pas représentée à l’Assemblée nationale. Il reconnait, certes qu’il y a des députés qui défendent l’intérêt des Maliens de l’extérieur, mais que cela ne suffisait pas. « Nous voulons être représentés par des Maliens de la diaspora pour qu’ils puissent parler en notre nom» défendait-il. Pour lui, au sein de la diaspora malienne, ils sont heureux de savoir que la révision de cette Constitution à accepter d’inclure un article qui permettra aux Maliens établis à l’étranger de participer au développement et de contrôler l’action gouvernementale, en étant des députés au sein de l’Assemblée Nationale aussi bien que dans le Sénat. Ce qui est une première en République du Mali. Et, les Maliens de la Diaspora ne peuvent que s’en réjouir d’avoir atteint cet objectif. «Cela est une réussite pour le Conseil et l’ensemble de la Diaspora malienne, mais, il y a dans cette Constitution des points qui nous inquiètent et sur lesquels on ne serait jamais d’accord» souligne-t-il.
En somme, il reste à savoir le degré d’application de cette nouvelle décision à travers la prise d’une loi organique. Mais, au CSDM, principal initiateur de la mesure, on dit avoir déjà un schéma, car selon ses responsables, les Maliens de l’Extérieur sont déjà organisés en cinq zones et demanderait le dixième de la taille du parlement.