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Art et Culture

Songhoy Blues, l’esprit de la résistance malienne
Publié le vendredi 16 juin 2017  |  http://musique.rfi.fr/
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Il n’y a pas que de la musique, dans la démarche de Songhoy Blues. Dernière sensation en date venue du Mali sur la scène internationale, les musiciens de ce quatuor, né des troubles qui ont agité leur pays, rappellent l’essence de leur propos sur leur deuxième album baptisé Résistance.

La ville de Londres serait-elle prédestinée à servir de base arrière afin d’organiser la poursuite du combat pour ceux qui ont préféré quitter leur pays dans la tourmente ? Clin d’œil volontaire ou non à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, les membres du groupe Songhoy Blues originaires du nord du Mali, zone où persistent des troubles depuis l’intrusion de forces radicales islamistes en 2012, ont décidé d’enregistrer le contenu de l’album Résistance dans un studio de la capitale britannique.

"On a une mission à accomplir, on a un message à faire passer : il faut résister. Des soldats défendent ce pays avec des kalachnikovs. Nos instruments sont nos kalachnikovs", explique le quatuor dans le très beau documentaire They Will Have to Kill Us First (Ils devront nous tuer d’abord, NDR) diffusé en 2015 et qui lui a permis de sensibiliser le public occidental, y compris américain, à sa cause défendue en parallèle sur son premier disque, Music in Exile.

Ces "Nordistes", selon le terme utilisé par les Maliens eux-mêmes pour désigner ceux d’entre eux qui viennent des régions septentrionales, ont su concrétiser le potentiel décelé initialement par le Britannique Damon Albarn lors d’un périple musical à Bamako. Et se projeter pour éviter le sur-place artistique qui aurait freiné ce bel élan dans le développement international de leur carrière.

Les douze chansons de leur deuxième album sont autant de plats qui ont davantage pris le temps de mijoter que sur le précédent CD, conçu à l’époque dans une forme d’urgence. Préparés avec les bons ingrédients, la cuisson appropriée, ils ont toujours cette pointe d’audace bienvenue : sur le plan musical, en osant des associations inattendues ; sur le fond, en n’hésitant pas à rompre avec le politiquement correct sur le titre Voter, qui appelle non à participer aux élections, mais à boycotter les scrutins et dénonce les voix "achetées".

Jouer la carte des influences multiples est un jeu dangereux, mais l’équipe de Songhoy Blues, épaulée par l’expérimenté Neil Comber (Placebo, Django Django, Skunk Anansie…), évite tous les pièges. Riff funky et cuivres ici, kora là, appelant au micro Iggy Pop ou le rappeur anglais Elf Kid, elle sait rester focalisée sur son sujet et donner une autre vision de la musique malienne.

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