C’est à travers un point de presse aux allures de meeting, mercredi dernier, que l’honorable Hadi Niangado, 2è vice-président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la section du parti Codem en Commune II du district de Bamako, a affirmé ses positions en ce qui concerne le référendum constitutionnel, une éventuelle candidature du président IBK en 2018, entre points saillants de l’actualité, non sans mettre à profit cette tribune pour déverser du venin sur le ministre Mohamed Ali Bathily, à propos d’un dossier qui les oppose.
A l’occasion de ce point de presse animé par l’Honorable Hadi Niangado le mercredi 14 juin 2017 à 11 heures, la grande salle de la Maison de la presse était prise d’assaut par une foule nombreuse de militants du parti Codem de la Commune II qui ne voulaient pas laisser aux journalistes la primeur de ce qu’allait dire le député Hadi Niangado, très en verve, comme à son habitude et dans pareils cas.
Cinq points étaient au menu de ce point de presse : la présentation de sa structure politique ; la révision constitutionnelle ; le référendum ; le contentieux entre le ministre Bathily et le promoteur de Banga Immobilier, honorable Hadi Niangadou et enfin sa position à l’éventuelle candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta à la présidentielle de 2018. Pour chacun de ces points il a dégagé une position sans ambigüité et a fourni, au besoin, les détails nécessaires pour satisfaire la curiosité des journalistes.
En guise d’introduction, Hadi Niangadou dira qu’il “remercie tout le peuple malien pour avoir accepté l’Accord pour la paix et la stabilité signé avec nos parents du Nord”. Ces remerciements vont aussi à l’endroit de l’opposition “qui a été positive à l’Assemblée nationale en proposant 43 amendements au projet de loi portant révision constitutionnelle et dont 37 ont été acceptés”. A travers cela, dira-t-il, “ils ont prouvé qu’ils sont Maliens et qu’ils ont le sens élevé de la politique”.
Mais a-t-il tenu à faire remarquer, “s’ils ont accepté de participer au travail préparatoire de la loi constitutionnelle à soumettre au référendum, c’est parce qu’ils ont adhéré au projet”. Mais pourquoi alors cette position de rejet affichée par l’opposition qui en appelle même à l’annulation du référendum par le président de la République ? Réponse du Député Hadi Niangadou : “Je demande à tous de comprendre ce qu’ils disent, notamment qu’ils ne vont pas voter. Ils sont dans leur rôle d’opposition, mais c’est de bons Maliens. Nous sommes en démocratie et chacun a son chemin”, laisse-t-il entendre.
“Nous ne sommes pas des transhumants !”
En ce qui concerne la présentation de sa structure politique, le 2è vice-président de l’Assemblée nationale réaffirme son ancrage dans la Codem et informera que sa base, notamment la section Codem de la Commune II vient de renouveler ses instances de façon consensuelle et il en est le secrétaire général, donc le patron. Il a rappelé que la Codem s’est classée 5è lors de la présidentielle de 2013 et 4è aux élections communales tenues le 20 novembre 2016. C’est au nom de la Codem qu’il a adhéré au groupe parlementaire APM qui fera de lui le 8è vice-président de l’Assemblée nationale, avant qu’il ne soit projeté au rang de 2è vice-président, poste qu’il occupe actuellement. Il affiche fièrement son appartenance à la Codem en s’exclamant : “Nous ne sommes pas des transhumants !”. Déclaration qui vaut son peson d’or.
Concernant la révision constitutionnelle, il a tenté d’expliquer les motivations des députés pour le vote du projet de loi constitutionnelle : la nécessité de prendre en compte l’Accord pour la paix et la stabilité issu du processus d’Alger, la nécessité de répondre à des exigences imposées par le cadre législatif sous régional comme la création de la Cour des comptes, entre autres arguments développés.
L’occasion était ainsi bonne pour Hadi Niangadou d’évoquer ce qu’il appelle de la désinformation sur le projet de révision constitutionnelle au sujet duquel beaucoup de choses se disent mais peu de choses sont vraies, selon lui. Il a enchainé en expliquant dans les détails comment le travail parlementaire s’est effectué pour en arriver au vote de la loi constitutionnelle à soumettre au référendum afin que les gens sachent la qualité du travail abattu par les députés. Il a aussi souhaité que “le jour du référendum, chacun puisse aller voter pour se rendre ensuite tranquillement à la mosquée ou aller vaquer à ses occupations”.
Et si IBK était candidat à la prochaine présidentielle ? “Nous allons le soutenir !” répond Hadi Niangadou qui précise, répondant à une question d’un journaliste : “Nous ne trahissons pas parce que nous ne connaissons pas la trahison. Nous avons choisi de soutenir IBK et nous continuerons à le soutenir. Mais si, comme vous le demandez, nous ne nous entendons pas avec la Codem à ce sujet, nous allons démissionner”. Voilà qui est clair !
Mais il faut noter que son différend avec le ministre Bathily a pris une bonne partie du temps, tellement on sent que c’est une affaire qui lui tient à cœur. Il a lancé un défi à Bathily pour un face à face afin que l’opinion nationale et internationale sache qui ment réellement dans cette affaire pour laquelle il a eu gain de cause jusqu’au niveau de la Cour suprême, mais il déplore le fait que le ministre Bathily refuse de se soumettre à la décision de la justice pour d’autres considérations. C’est ainsi que, déchainé, il a servi une diatribe contre le ministre Bathily avec des révélations qui sont en fait de graves accusations. Lesquelles, si elles sont fondées, méritent que le ministre Bathily rende sa démission.
Rappelons que pour le dossier en question, il s’agit d’un titre foncier de plusieurs dizaines d’hectares au nom de Banga Immobilier, la société du député Niangadou, mais le ministre Bathily conteste l’authenticité de ce titre foncier et finalement leur adversité tourne à l’animosité avec un échange verbal outrageusement grossier.