Certaines vérités peuvent être difficiles à dire, mais les évoquer, n’empêchera pas le soleil de se lever et de se coucher normalement. Décidément, au Mali, les gouvernances brillent toutes par les mêmes pratiques. Le 20 janvier 1961, le Président Modibo Kéïta, en demandant le départ des soldats français du sol malien ne doutait une fraction de seconde du patriotisme, de l’honnêteté morale, intellectuelle et de la sincérité des quelques cadres civils et militaires pour la défense de l’honneur et du bonheur de la patrie en tout lieu et à tout moment. Cela était dû non seulement au leadership du premier responsable du pays, mais aussi à un attelage composé d’hommes et de femmes qui incarnaient une grande honnêteté morale et intellectuelle et qui jouissaient d’une grande crédibilité auprès de leur entourage et de la population en général. L’histoire retiendra que le Cmln, dirigé par le lieutenant-colonel Moussa Traoré a brisé l’espoir de développement de tout un peuple avec le coup d’état du 19 novembre 1968, ouvrant ainsi le Mali à toute sorte de pratiques inimaginables. Dans cette douleur est né le mouvement démocratique qui a mis fin à 23 ans de règne au régime du Général d’armée Moussa Traoré, par un coup d’état dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré un 26 mars 1991 avec des slogans d’espoir.
En réalité, de 1991 à maintenant, le Mali est allé de mal en pire, à travers les différentes gouvernances. Le Général Moussa Traoré peut au moins se défendre avec des arguments que les différents plans de redressement économique imposés au Mali par le FMI et la Banque Mondiale cherchaient à le mettre en difficulté pour renverser son régime.
De 1968 à 1991, les fonctionnaires détournaient l’argent de l’Etat, mais de 1991 à maintenant, les services publics sont presque devenus la propriété privée des responsables nommés.
Ainsi, il n’est pas surprenant de voir dans la plupart des E.P.A. deux catégories de personnel :
Des agents du champ visuel du ou des responsables, composés du fils ou de la fille, du frère ou de la sœur, du neveu ou de la nièce, de la copine, du cousin ou du frère de la copine du ou des chefs, des parents des grands commis de l’Etat. Eux, ils ont droit à tous les avantages de la structure ;
Des agents sans soutien valable. Eux, ils sont soumis à des mutations arbitraires, à des intimidations, voire le licenciement et même la radiation.De nos jours, la loyauté, l’honnêteté intellectuelle, la probité morale, l’éthique et la déontologie professionnelle ne sont plus des critères déterminants pour nommer une personne à un poste de responsabilité au Mali, mais plutôt la traitrise, la spécialisation dans le mensonge et dans la diversion, le népotisme, le clanisme, etc…
Devons-nous réellement continuer à croire aux beaux discours et slogans tenus par les champions en démocratie ? A suivre.