Au Mali, les tensions dans la région de Kidal ne retombent pas. Au moins une dizaine de civils sont morts depuis deux semaines dans des affrontements et des représailles opposant en grande partie des membres de la Plateforme et des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Si les exactions ne font pas la une des journaux, c’est parce qu’elles se déroulent en grande partie en brousse, dans la région de Kidal. Les allégations sont donc difficiles à vérifier. Mais selon des informations concordantes, tout a commencé il y a un peu plus de deux semaines dans la localité de Djunhan. Des Idnanes, une ethnie plutôt proche des ex-rebelles, s’en seraient pris à des Imghads, plutôt proches de la Plateforme.
S’est alors enclenché un cycle de représailles qui fait toujours rage. Bon nombre d’analystes estiment que ces affrontements interethniques sont instrumentalisés à des fins politiques et militaires. Car quelle que soit la suite des événements, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) en sortira affaiblie. Si les Idnanes estiment que la CMA n’est plus capable de les protéger, ils pourraient alors « monter leur propre mouvement », explique un analyste de l’ONU. Un peu comme l’a fait en son temps Moussa Ag Acharatoumane en quittant les rangs des ex-rebelles, emportant avec lui armes et bagages pour fonder le Mouvement pour la salut de l’Azawad (MSA).