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Des dizaines de milliers de Maliens ont marché pour exiger le retrait du projet de révision constitutionnelle
Publié le lundi 19 juin 2017  |  Le Républicain
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Le projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 1992 initié par le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été voté par l’Assemblée nationale le 3 juin dernier. Furieuses de cet état de fait, la société civile malienne et l’opposition Républicaine ont organisé le samedi 17 juin 2017, une grande marche pacifique contre le referendum constitutionnel prévu le 9 juillet 2017. Des dizaines de milliers de personnes ont ainsi marché contre la révision constitutionnelle. Ladite marche a débuté aux environs de 10h10 minutes à la place de la liberté, en passant par la place de l’indépendance pour prendre fin à 12 heures à la bourse du travail. Selon les organisateurs de la marche, le nouveau texte constitutionnel renforce les pouvoirs du président de la République et fait de lui un « monarque ». A cet effet, ils ont exigé le retrait pur et simple de la loi de révision constitutionnelle.
Vêtus en rouge et noir, des milliers de personnes ont pris part à cette marche pacifique de protestation organisée par la société civile malienne et l’opposition malienne. Pratiquement tous les barons de l’opposition ont répondu présent. Au delà de l’opposition, figuraient aussi parmi les manifestants, des membres de la société civile. Parmi les marcheurs, on peut citer le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé non moins président de l’Urd, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, Les anciens Premiers ministres du Mali, Soumana Sako et Modibo Sidibé, les anciens ministres, Ousmane Sy et son épouse Kadiatou Sow, Me Amidou Diabaté, Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, Nouhoum Togo du Pdes, Souleymane Koné, Aboubacar Traoré des Fare An Ka wuli, les honorables Amadou Thiam et Bakary Diarra de l’Adp-Maliba, l’imam Chouala Bayaya, le secrétaire général de la CSTM, Hammadou Amion Guindo, le chroniqueur Ras Bath, les rappeurs, Mylmo et Master Soumi, les leaders du Mouvement trop c’est trop et bien d’autres.
Cette marche contre la révision constitutionnelle est partie de la place de la liberté à la bourse du travail en passant par la place de l’indépendance. La marche était encadrée par les forces de défense et de sécurité du Mali. On pouvait lire sur les banderoles : « Touche pas à ma constitution », « Non à la partition du pays», « Retrait pur et simple du projet monarque», « sauvons le Mali, tous ensemble, main dans la main », « CSTM, le referendum, Antè A baana, pas besoin, le peuple malien a plutôt besoin de sécurité, de paix et de pain ». Les marcheurs scandaient «IBK, carton rouge », « démissionner». Au cours du trajet de la marche, il y a eu, à plusieurs reprises, l’exécution de l’hymne national du Mali. Arrivés à destination, le président de l’Adp-Maliba, l’honorable Amadou Thiam, ancien deuxième vice-président de l’Assemblée nationale du Mali a lu la déclaration au nom des marcheurs. « Peuple du Mali, te voici debout, en milliers, dizaines de milliers, Centaines de milliers. Peuple du 26 Mars qui n'a pas la mémoire courte, te voilà, défendant ta Constitution du 25 février 1992 ! Peuple de résistance, te voici, refusant de courber l'échine pour en faire boulevard pour dictateur ! Peuple de ce 17 juin 2017, que veux-tu ? Le retrait de la loi de révision constitutionnelle. Nous voici rassemblés pour le Mali, le Mali millénaire, le Mali de la lutte, le Mali de la résilience et de la résistance à l'autocratie. Le Mali qui dit NON quand il n'est pas d'accord ! Nous voici réunis pour dire An tè, a banna ! Touche pas à ma Constitution ! », C’est en substance ce qui ressort de la déclaration lue par l’honorable Amadou Thiam.
NON au referendum
Selon les organisateurs de la marche, ils sont contre cette réforme constitutionnelle pour éviter l'érection d’un monarque qui nomme le Président de la Cour Constitutionnelle, qui nomme et révoque le premier Ministre, réunit l’Assemblée nationale et le Senat en congrès pour tripatouiller la constitution. En outres, les organisateurs indiquent qu’ils sont contre la révision de la constitution de 1992 pour empêcher l'avènement d'un président inamovible qui reste président à vie tant que les conditions ne sont pas réunies pour tenir des élections de renouvèlement de son mandat. « Nous disons NON à cette loi de révision constitutionnelle parce qu'elle viole l'article 118, alinéa 3 qui stipule qu'aucune révision de la constitution ne peut être engagée s'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire. Un pays qui contrôle au mieux le 1/3 de son territoire et où les 2/3 échappent à son entier contrôle peut-il tenir un référendum viable ? Bien sûr que non ! Nous, patriotes de tous bords politiques, associations de toutes obédiences, syndicats, artistes, invitons en conséquence le Président de la République au retrait pur et simple de cette loi de révision constitutionnelle inopportune, anticonstitutionnelle et source de division du MALI. Votre présence massive est le témoignage que, quand il s'agit de l'essentiel, nous sommes tous ensemble, quand il s'agit du pays, nous répondons tous présents, quand il s'agit de notre patrie, tous les sacrifices sont possibles », a-t-il dit. Enfin, l’orateur a invité le peuple malien à rester mobilisé, vigilant pour la sauvegarde des valeurs républicaine et démocratique chèrement acquises. A sa suite, d’autres personnes se sont succédés au pupitre dont l’imam, Chouala Bayaya, l’ancien Premier ministre du Mali, Soumana Sako, Ibrahim Kébé et le chroniqueur Ras Bath de la société civile pour inviter le président de la république à retirer le projet de révision constitutionnelle. Soumana Sako a qualifié cette grande manifestation comme une victoire du peuple. « La monarchie à-bas », a-t-il dit. Aux dires de Ras bath, cette sortie en grand nombre est un message fort à l’endroit des autorités maliennes. A signaler que cette marche pacifique de protestation a commencé à 10h 10 minutes et a pris fin aux environs de 12 heures sans incidents majeurs.
Aguibou Sogodogo


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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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