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Marche contre la réforme constitutionnelle : Démonstration des Partisans du Non
Publié le lundi 19 juin 2017  |  Le Malien
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Une grande mobilisation d’opposants au projet de la révision constitutionnelle s’est déroulée, dans le calme, samedi 17 juin dernier à Bamako. Les deux précédentes manifestations avaient été dispersées dans la violence.Au cours de la marche, les manifestants ont aussi profité de l’occasion pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime d’IBK. C’était à l’appel de la plateforme ”AN TE A BANA”

Déception réelle, quantifiable sur tous les plans, cafouillage savamment entretenu tant dans le fonctionnement des institutions que celui de l’administration d’Etat. L’Assemblée nationale réduite au rôle de véritable caisse de résonnance du pouvoir, corruption et affairisme s’incrustent dans le corps social, l’Etat démocratique se meurt au profit de l’Etat monarchique. Si le peuple devrait partager ce sévère jugement du front anti-révision de la constitution regroupant des partis politiques et des associations de la société civile, le projet de réforme qui devrait être soumis à référendum aux Maliens n’aurait guère une chance de réussir.



A l’appel de l’opposition et des organisations de la société civile, des milliers de Bamakois, ont battu le pavé ce samedi 17 juin 2017, pour dire NON à la révision constitutionnelle dont le processus est en cours.

C’est le front appelé ”An tè, An bana”Des leaders de l’opposition comme Tiébilé Dramé, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé, ou encore Dr Soumana Sacko, Soumaila Cissé ; des leaders d’associations comme Mme Sy Kadiatou Sow de l’Adéma association, Ras Bath, des artistes comme Master Soumi ou encore des religieux comme Chouala Bayaya Haidara étaient quelques sommités de cette marche. De la place de la liberté jusqu’à la Bourse du travail, en passant par Bamako-coura, le monument de l’indépendance, les marcheurs ont scandé des slogans anti-révisionnistes. Au cours de cette marche, c’est la couleur rouge qui dominait.

T-shirts rouges, calicots peints en rouge, cartons rouges. ” Ne touche pas à ma Constitution. Non au référendum “, ont scandé les manifestants. ” Au lieu de chercher à réviser la Constitution, qu’on assure d’abord la sécurité des Maliens. Chaque jour que Dieu ait fait, nos militaires tombent comme des mouches au front faute de matériels adéquats pour se battre “, a souligné un marcheur.

Prenant la parole sous les applaudissements nourris, Ras Bath a d’abord tenu à remercier ironiquement le ministre Kassoum Tapo, et le président IBK. ” Sans eux, ce rassemblement n’aurait pas pu se faire, il y a plus de vingt ans nous sommes sortis pour nous opposer à Moussa Traoré car nous estimions qu’il avait trop de pouvoir, nous ne voulons plus retomber dans cette époque, ceci n’est qu’une petite dose de “choquer pour éduquer”, s’ils l’entendent et qu’ils font marche arrière tant mieux, dans le cas contraire, prenez tous vos cartes NINA et allez voter, non ” a exhorté l’animateur.

Concernant les principaux points contestés par les détracteurs du projet de réforme constitutionnelle, ils disent tout simplement que dans un pays divisé ou encore partiellement occupé, notamment par les jihadistes, on ne peut pas organiser un référendum, ou encore que le nouveau texte accordait trop de pouvoir au président, notamment la nomination du tiers des sénateurs par le chef de l’Etat. ” Après cette marche, IBK doit se souvenir que le peuple seul détient le monopole du pouvoir en démocratie, celui à qui il est confié ne peut l’exercer en son nom et doit rendre compte de ces actes, ” souligne un jeune très remonté. Et cet autre de poursuivre “à travers cette marche, nous venons de montrer un carton jaune à IBK, s’il ne retire pas ce projet, la prochaine sera le rouge “. Pour beaucoup de manifestants, le président IBK en fin de mandat, multiplie les initiatives pour assurer sa réélection en 2018 et garder le monopole du pouvoir comme un monarque. “Perpétuellement en campagne, se tenant débout à toutes les fenêtres où un Malien peut être aperçu, d’entourloupe en vaudeville, il se joue des Institutions et des Maliens avec un cynisme si bien calculé qui finira par détruire la démocratie dans le désordre “, commente-t-on au milieu de la foule. Appelant tous le président de la République, IBK, au retrait pur et simple du projet simple du projet de nouvelle constitution, un des leaders de l’opposition, M. Tiébilé Dramé dira : “Si le Président IBK était déterminé, ce qui vient de se passer aujourd’hui devrait lui servir de conseil pour se décider à retirer ce texte”.

En attendant, la prochaine marche est prévue pour le premier juillet 2017.



Amadou COULIBALY

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