Les maliennes et les maliens de l’intérieur et de la diaspora sont conviés le 9juillet 2017dans les urnes afin de se prononcer sur la faisabilité du projet de loi de révision constitutionnelle adopté récemment par l’assemblée nationale. Le référendum du 9 juillet prochain fait l’objet de beaucoup de commentaires. Le secrétaire général de la section RPM de Dioila, Mahamadou Diarrassouba et ses colistiers étaient, il y a de cela une dizaine de jours dans un exercice de restitution à leur base. De retour de cette mission, Mahamadou Diarrassouba, 1er questeur de l’assemblée nationale du Mali, secrétaire à l’organisation du bureau politique national du Rassemblement pour le Mali, secrétaire général de la section RPM de Dioila, a été approché par votre serviteur. Cet entretien porte sur l’actualité du moment.
Le Pouce : A quelques jours du début de la campagne référendaire, dans quel état d’esprit vous avez laisser vos mandants ?
Honorable Mahamadou Diarrassouba : « Il y a de cela une dizaine de jours, j’étais avec mes camarades députés à Dioila pour une mission de restitution à nos militantes et militants. Nous avons longuement échangé avec ceux- là qui ont jeté leur dévolu sur nous envoyant à l’assemblée au terme d’un vote, sur le projet de loi de révision constitutionnelle. Avec mes colistiers nous avons répondu aux nombreuses et pertinentes préoccupations de nos mandants sur cette révision constitutionnelle et donné des explications sur le référendum, son bien fondé et l’opportunité de cette révision. Après s’être étendu sur les tenants et aboutissants de ce référendum du 9 juillet, les militantes et militants de notre parti ont dit comprendre et prendre en compte le contenu de la restitution. La satisfaction était totale et le climat était bon enfant ».
Le Pouce : Quels sont les sentiments qui vous animent en ce moment ?
Honorable Mahamadou Diarrassouba : « C’est un sentiment de quelqu’un qui a rempli son devoir, en allant restituer à ceux-là qui nous ont fait confiance en me choisissant comme député à l’assemblée nationale. Pour une loi aussi importante, il était de notre devoir d’aller à la base pour expliquer le pourquoi et les avantages de cette loi , soumise au vote de la population du Mali. Nous rentrons très fiers et très satisfaits de cette restitution. Nous remercions l’ensemble des militants du parti envers qui nous sommes reconnaissants et qui savent que nous leur mentons jamais ».
Le Pouce : Un secrétaire général serein qui ne craint pas d’autres passages pour désinformer et démobiliser les tisserands ?
Honorable Mahamadou Diarrassouba : « Nous n’y voyons pas de problèmes car les tisserands sont réfléchis. Les gens peuvent passer. Cela ne nous coupera pas le sommeil dans notre circonscription électorale du « BANICO ». Le même jour, quand la restitution a pris fin, l’opposition était sur les radios pour distiller à des gens les huit raisons pour ne pas voter oui, le 9 juillet 2017. C’est leur droit, c’est normal. Nous sommes dans une démocratie. Aussi, il faut préserver le multipartisme, la liberté de s’exprimer, de penser et de compréhension. Sachez que sur les 148 articles il y’a en qui n’arrangent pas le RPM. Cependant, nous les avons voté pour le Mali et non pour notre parti politique. Je m’en vais vous dire que l’interdiction du nomadisme politique est contre les grands partis politiques. Je suis du parti majoritaire et j’ai la facilité d’avoir assez de cadres à mon niveau. Bref, on a interdit le nomadisme politique pour réguler et aussi pour moraliser la situation de la vie politique. Si c’est le Mali qui gagne, j’accepte. Imaginer en ce moment l’élargissement du mode d’élection des députés. En choisissant le scrutin mixte combinant le majoritaire et le scrutin proportionnel, ce mode favorise les petits partis. Mais si on le laisse en l’état actuel, c’est les grands partis qui sortent vainqueurs. Vous n’êtes pas sans savoir que les circonscriptions électorales sont divisées entre les grandes formations politiques que sont le RPM, L’ADEMA, l’URD. Celles-ci ont une certaine main mise sur la situation électorale. Comprenez que même si ces partis perdent à la base, étant donné qu’aucune voix ne se perd, ils récupèrent cette voix au niveau national. C’est le niveau national qui peut leur permettre d’avoir une ou deux voix. Souvent, dans un ensemble, il y a des situations qui vous écorche mais que vous êtes obligés d’accepter au nom de l’intérêt supérieur de la Nation. Mais quand les gens se campent derrière des positions figées, c’est dommages et difficile à comprendre. A l’hémicycle, on a tous levé la main pour les 66 amendements. A cause d’une disposition qu’on dise non, cela est de leur droit. Attendons le verdict des urnes afin que chacun se conforme à ça ».
Le Pouce : Si le oui l’emportait Honorable, qu’est ce qui va changer ?
Honorable Mahamadou Diarrassouba : « Il y a des dispositions qui vont changer. Un peu plus haut, je parlais d’une disposition phare qu’est l’interdiction du nomadisme politique des élus de tous bords. Tout élu qui démissionne perd son mandat. Voilà une arme redoutable qui joue contre les nomades politiques. Un autre point fondamental est cette possibilité pour des partis politiques de se faire représenter à l’assemblée nationale, si le nouveau mode venait à être adopté par la loi électorale. Une autre innovation, est la création de la Cour des Comptes. Cette cour va nous permettre d’évaluer au niveau de l’hémicycle, les politiques internationales, de contrôler la situation financière et budgétaire du Mali. Sachez également que seuls le Bénin et le Mali étaient restés en marge de cette disposition de l’UEMOA, qui demandait à rendre opérationnelle cette mesure ».
Le Pouce : A vous entendre cette constitution constitue une avancée pour le Mali ?
Honorable Mahamadou Diarrassouba : « Bien sûr que oui. Les quelques nouvelles dispositions énumérées renforcent la démocratie et la stabilité du pays. Le mandat unique de 9 ans et non renouvelable pour les membres de la Cour constitutionnelle est une autre avancée. Il est question d’ériger un organe unique de régulation des médias. Nous pensons que cette loi de révision constitutionnelle apportera un plus. Efforçons nous d’aller de l’avant. Au jour d’aujourd’hui, aucun malien ne peut garantir que notre pays sera sécurisé à 100%. L’insécurité est devenue un phénomène planétaire. Tous les pays reçoivent la visite des terroristes. Nous invitons les uns et les autres à penser à demain, à cette future génération devant assurer notre relève. Créons les conditions à ceux-ci pour leur permettre d’assurer dans l’avenir, le développement de ce pays dans la paix et la sécurité ».
Le Pouce : Le référendum a lieu pendant les travaux champêtres. Ne craignez-vous pas une baisse du taux de participation ?
Honorable Mahamadou Diarrassouba : « C’est vrai et c’est connu que le début de l’hivernage est le moment le plus difficile pour le paysan. Au Mali, on a l’habitude de voter pendant l’hivernage. Je puis vous dire que le taux de participation ne sera jamais haut avec le mode d’inscription en cours. En effet, les personnes sont inscrites obligatoirement. L’inscription d’office fait qu’à l’âge de 18 ans, tout le monde est inscrit. Si le mode était volontaire, on pouvait s’attendre à un taux de participation élevé. C’est pour vous dire que, c’est le mode d’inscription qui est à revoir si on veut obtenir des taux élevés. L’hivernage ne constitue pas à mon avis un frein au déroulement des opérations de vote ».
Le Pouce : Un message ?
Honorable Mahamadou Diarrassouba : « Nous appelons l’ensemble de nos compatriotes à plus de sérénité, à un rassemblement, à l’union sacrée autour du Mali. Nous ne leur disons pas d’aller voter oui ou non, mais de nous mettre d’accord sur l’essentiel. Nous ne gagnerons rien dans les insultes et les violences. Aux populations du cercle de Dioila, nous leur demandons de se mobiliser, de faire véhiculer la bonne information et de sortir massivement le jour du référendum pour faire la différence en votant oui tout en respectant le choix de l’autre ».