Fin de semaine extrêmement violente dans les régions de Mopti, Gao et Tombouctou. Du jeudi au vendredi, des hommes armés ont encore frappé à Hombori et Ansongo. Militaires, gendarmes et douaniers furent les victimes. Le pire s’est produit à Bintagoungou, samedi matin, entre 3h et 4 h du matin. Cinq militaires ont été froidement abattus. Au moins quatre d’entre – eux sont portés disparus. Le bilan officiel fait état de huit blessés évacués sur Tombouctou.
Les tristes évènements se suivent et se ressemblent presque dans notre pays. Il ne se passe plus de jour, sinon de semaine, sans que l’on n’enregistre des attaques armées avec leurs cortèges de victimes. Jeudi 15 juin, c’est la localité d’Ansongo, région de Gao, qui fut encore la cible des hommes armés. Là-bas, c’est un véhicule de l’armée qui sauta sur un engin explosif non identifié. Il a été question d’un mort et de trois blessés.
Peu de temps après, à mi-chemin vers la région de Mopti, à Hombori, ce sont des gendarmes et agents des douanes qui ont été visés. Des victimes ont été enregistrées. Et trois agents de l’Etat manqueraient à l’appel. Samedi matin, les Maliens furent encore réveillés par un communiqué macabre.
Cette fois-ci, les faits se sont passés à Bintagoungou, localité située à 45 km du Cercle de Goundam, distant de 80 km de Tombouctou – ville. Selon des témoignages concordants, les assaillants seraient venus aux abords du campement des militaires maliens, aux environs de 3 h à 4h du matin. Ils réussirent à neutraliser l’élément de garde, la sentinelle, à l’aide d’une arme blanche.
Puis, ce fut la furie meurtrière. Des tirs fusaient partout. Les assaillants ont ainsi pris possession du camp pendant un bon moment. Cinq militaires furent froidement abattus. Huit autres ont été grièvement blessés par balles. Ces derniers n’ont été secourus qu’avec l’arrivée des renforts en provenance de Goundam.
Il était déjà 8 heures alors que les assaillants avaient détalé. Toujours à Bintagoungou, quatre militaires ont été portés disparus. Spectacle désolant sur place, des engins au nombre de sept ou huit furent brûlés et détruits par les assaillants. Un autre, certains parlent d’un blindé, fut emporté.
Notons que c’est la mission onusienne, MINUSMA, qui s’est chargée d’évacuer les militaires blessés à Bintagoungou sur la ville de Tombouctou. Pendant ce temps, les autorités maliennes excellent dans la littérature. Le Président de la République, Chef de l’Etat, est dans les airs. De la République d’Allemagne, il s’est retrouvé au Burkina Faso. A la dernière minute, il était en Côte d’Ivoire. Son ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale faisait l’avocat des pays du G5 à New York. Dans ses plaidoiries, devant les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, il parlait de ” soutiens accrus ” et ” d’aides ” à l’éventuelle force armée des cinq pays devant combattre le terrorisme dans le Sahel. Sans oublier qu’il insistait sur la pro – activité de la mission onusienne dans notre pays.
Comme on le voit, les autorités maliennes font abstraction de leurs rôles, de leurs devoirs et responsabilités. Vu la gravité de la situation nationale, il urge pour elles de se donner les moyens de résoudre en premier lieu leurs propres problèmes. Regardons de près ce qui s’est passé à Bintagoungou, il a fallu attendre des heures pour que les blessés soient évacués vers le centre de santé approprié. Et c’est la MINUSMA qui fit le travail. Les autorités maliennes ne peuvent – elles rien faire dans ce sens ? Que de discours, de promesses !
L’état actuel du pays nécessite des efforts propres aux Maliens. Nul besoin de compter sur l’Extérieur. Et il est du devoir impérieux des autorités actuelles, les plus hautes autorités, de sauvegarder la vie de ceux et celles qu’elles ont la charge de diriger. De 2013 à 2017, que de familles endeuillées !