Le Ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine a organisé, du 15 au 17 juin 2017 à l’hôtel Radisson, les concertations sur les questions migratoires. L’objectif de ces concertations était de faire un véritable travail de communication sur tous les aspects de la migration afin d’éclairer l’opinion nationale sur le rôle de chaque acteur dans la gestion de la migration d’une part et de mettre en lumière les limites de chaque acteur et types de relations à reconstruire avec les pays d’accueil d’autres part.
La cérémonie d’ouverture de ces concertations sur les questions migratoires était présidée par le premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maiga et le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Dr. Abdramane Sylla. C’était en présence des membres du Gouvernement et de 300 acteurs participants composés des départements ministériels, des missions diplomatiques et consulaires, des organisations de la société civile, des élus locaux, des associations de migrants et de la presse.
A titre de rappel, le Mali compte plus de 4 millions de personnes à l’étranger dont plus 3 500 000 en Afrique et le reste reparti entre l’Europe, l’Asie et les Amériques. Ainsi, point n’est besoin de rappeler l’importance capitale que joue notre diaspora dans le processus de développement de notre pays. Selon la BCEAO, en 2016, la diaspora malienne a transféré 483,3 milliards de franc CFA par les services financiers formels et il est prévu une projection de 497,7 milliards pour 2017.
Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Dr. Abdramane Sylla, a estimé qu’aujourd’hui pour renforcer les liens entre la migration et le développement, il est nécessaire de traiter les causes profondes de la migration irrégulière en ciblant les politiques de développement dans les régions à fort potentiel migratoire de notre pays. Selon ses propos, les présentes concertations offrent l’occasion aux acteurs de s’impliquer davantage dans la gestion de la migration afin d’aboutir à des solutions durables pour répondre aux défis actuels.
C’est dans pour cela qu’il a ajouté que lors de ces échanges, il s’agira d’améliorer l’impact des contributions de la diaspora par la mise en place de mécanismes spécifiques ; par le développement du partenariat public-privé ; par le renforcement des capacités en matière d’entreprenariat au sein de la diaspora ; par des programmes visant à exploiter, identifier et promouvoir des instruments financiers innovants pour augmenter le volume et orienter les apports de fonds à des fins de développement ; …
Selon le ministre Sylla, la migration est sensée être au cœur de la fécondation de la culture universelle car c’est un facteur de rapprochement, d’enrichissements mutuels et de développement, un nouvel instrument des relations internationales susceptible de déterminer la qualité des relations bilatérales et multilatérales. Mais elle est en passe de devenir une véritable tragédie par les pertes nombreuses des vies humaines. « Notre pays est traditionnellement un pays dans lequel la migration est au centre de la problématique », a affirmé le ministre Sylla.
Avant de dire qu’en 2014 au mois de septembre, le Gouvernement a adopté la Politique nationale de migration du Mali. Il a révélé que ce document s’articule autour des axes suivants : protéger et sécuriser les migrants ; organiser et faciliter la migration légale ; favoriser une meilleure réinsertion des migrants de retour ; valoriser les capacités de la diaspora au développement national ; renforcer les capacités des organisations de migrants et de la société ; viser un meilleur positionnement stratégique du Mali sur les questions de migration ; améliorer la connaissance sur les migrations ; et réadapter les conditions d’entrée et de séjour et d’établissement au Mali. Ainsi le ministre Dr. Abdramane Sylla a fait savoir qu’un texte législatif a été adopté en 2017 par le Gouvernement instituant des antennes de son département aux différentes frontières de notre pays pour une meilleure gestion des flux migratoires.
Par ailleurs, il a évoqué qu’en 2015, le Mali a enregistré 376 jeunes morts noyés dans la méditerranée et 3150 cas d’expulsions en provenance de beaucoup de pays entre 2015-2016. Et d’évoquer le nombre important de jeunes maliens séjournant dans les centres de rétention en Europe (Italie, la France, Espagne, …).
Soulignons que, pendant ces trois jours, les experts, les éminents professeurs de l’Université ont animé des panels sur les thèmes cruciaux en rapport avec la question migratoire dont entre autres, les textes législatifs et réglementaires en matière de migration ; le lien entre Migration et Droits de l’homme ; l’assistance et la protection des maliens de l’extérieur ; la problématique genre et migration ; la gestion intégrée des frontières en rapport avec la migration et l’Etat civil ; le lien entre Migration-sécurité ; les accords de coopération entre le Mali et d’autres Etats en matière de migration ; le rôle de la société civile dans la gestion de la crise migratoire et enfin le lien entre la migration et le développement.