Placée sous le thème de l’emploi des jeunes en milieu rural, la 13ème édition de la journée paysanne a vécu. Ségou qui l’a abrité a démontré une fois de plus son rôle de cité carrefour et de grenier à travers ses capacités d’accueil des hôtes. Elle a été l’occasion pour les acteurs du monde rural de mesurer le chemin parcouru, de se féliciter mutuellement de partager les expériences et de préoccupations. Tout cela à la satisfaction du chef de l’Etat, Président de l’évènement.
Le 25 mai fut une journée particulière à Ségou. La traditionnelle fête de l’Afrique a été éclipsée pour ne pas dire noyeé dans l’arrivée du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar KEITA venu présider la 13ème édition de la journée du paysan. La cité des balazans a fait peau neuve suite aux grands travaux en cours, mais surtout de la volonté des autorités à rendre un hommage particulier à celui qu’elles ont désormais baptisé « IBK le bâtisseur ». De leur coté, les acteurs du monde rural retranchés au stade Amary DAOU avaient pendant trois jours planché sur les thématiques des préoccupations dont les quintessences devraient être rendues publiques le jour j.Accueilli la veille, le Président de la République et sa délégation ont eu droit à un bain de foule en se rendant sur le site prévu au flanc sud de la ferme de Soninkoura où l’attendait une mobilisation de grand jour.
En lui souhaitant la bienvenue, le maire de Ségou Nouhoum DIARRA visiblement limité par la contrainte du temps allouée par le protocole a remercié le chef de l’Etat pour sa vision du Mali, les résultats obtenus et surtout les chantiers réceptionnés ou en cours qui donnent aujourd’hui une image plus belle de la ville de Ségou.
A sa suite, se succéderont les représentants chaque sous secteur de l’agriculture. Tous après avoir remercié le chef de l’Etat et son gouvernement pour les efforts consentis pour le développement respectif de leurs sous secteurs ont tenu quand même à partager les contraintes qu’affrontent leurs sous secteurs respectifs .
Ainsi Bakary DEMBELE porte parole des agriculteurs a salué l’amélioration du contenu de la journée suite à l’évaluation des engagements. Son homologue SYLLA représentant des éleveurs a pointé du doigt le fléau que constitue le vol du bétail. Il a souhaité une criminalisation du vol de bétail pour mieux protéger les éleveurs qui de plus en plus deviennent impuissants devant les procédures judiciaires en cours. Il a décrié aussi la concurrence déloyale marquée par l’importation des poulets. Pour ce faire, il souhaite une meilleure protection des aviculteurs maliens qui peinent à écouler leurs produits sur un marché inondé par les importations frauduleuses et avariées. Quand à la filière lait, Mr SYLLA recommande sa valorisation par la création et la multiplication d’unité de conservation et de transformation. En fait, les bassins laitiers se développent de plus en plus autour de nos villes grâce à l’insémination artificielle et au progrès de la médecine vétérinaire.Le lait qu’on en tire trouve du mal à s’écouler faute de structure de conservation, de transformation et surtout de circuit de distribution approprié au moment où le Mali investit des milliards dans l’importation du lait ; paradoxe ! Il a en outre souhaité l’éradication définitive de certaines pathologies animales dont la lutte reste séquentielle pour permettre à la viande du sahel de s’exporter partout. Enfin, il a recommandé la signature du décret fixant les ressources financières pérennes de l’APCAM. Mais avant le prélèvement de 2% des 15 alloués à l’agriculture pour le fonctionnement de l’APCAM.
Quant au représentant des pêcheurs/pisciculteurs Abdoulaye KONTA, il a après avoir salué le bilan positif marqué par la réalisation de 90% des prévisions appesanti sur le coût élevé de l’équipement piscicole (cage flottante, alevin, aliment). Tout en dénonçant les mauvaises pratiques de pêche, Mr KONTA s’insurge contre l’impunité dont profitent les pêcheurs indélicats avant d’inviter le gouvernement à impliquer suffisamment sa corporation dans la distribution du matériel et surtout dans la promotion de la production d’alevin par les jeunes.
L’absence d’un inventaire des massifs forestiers et d’un plan de gestion des terroirs, la menace qui plane sur certaines ressources, le porte parole des exploitants forestiers a demandé le durcissement et l’application rigoureuse de la loi.
La présidente des femmes rurales et celui des jeunes ruraux ont tour à tour remercié le chef de l’Etat pour le choix de la thématique « emploi des jeunes en milieu rural » mais surtout pour les investissements déjà consentis afin de fixer les jeunes sur les terroirs au moyen d’emploi décent.
Le président de l’APCAM, Mr Bakary TOGOLA n’arrive pas à s’expliquer la situation actuelle de notre agriculture et de la paupérisation ambiante de ses acteurs au regard de notre potentiel en la matière et des moyens engagés par l’Etat. Pour Mr TOGOLA la solution viendra de la détermination des jeunes à vouloir rester et à transformer l’adversité en avantage. Déduction trop simpliste diront certains ,mais qui ne manque pas de lucidité au constat des avantages comparatifs que notre pays recèle dans certaines filières de production.
Le chef de l’Etat en réponse a rassuré ces interlocuteurs sur la constance de la vision qu’il a pour le Mali en général et pour le monde agricole en particulier. Après avoir loué les efforts de ces bâtisseurs anonymes, il a pris l’engagement de tenir les promesses. Ce qu’on pourrait vérifier l’aune du bilan de la campagne agricole 2017/2018 qu’il venait de lancer. La remise de l’équipement agricole a boucle la cérémonie