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Référendum du 9 juillet prochain : Des magistrats menacent d’aller en grève illimitée jusqu’au retrait du projet
Publié le mardi 20 juin 2017  |  Le Prétoire
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© aBamako.com par A S
Ouverture de la cour d`assises de Bamako
La salle d`audience de la Cour d`Appel de Bamako abrite la cour d`assises de Bamako qui a débuté le 26 Mai 2015;
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A l’issue de leur assemblée générale, tenue le vendredi 16 juin 2017 à la Cour d’appel de Bamako, certains magistrats ont marqué leur totale opposition à la tenue du référendum du 9 juillet prochain, au motif qu’il y a violation de l’article 118 de la constitution en vigueur. En clair, ils estiment qu’il est temps de commencer une bataille sans relâche pour le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle en commençant par le dépôt d’un préavis de grève illimitée.

«Nous ne voulons pas d’un référendum qui est en violation flagrante avec la constitution». Voilà la position de certains magistrats qui comptent obliger par tous les moyens le président IBK à retirer son projet de révision constitutionnelle. En conviant, le vendredi dernier, tous les magistrats du Mali à une assemblée générale extraordinaire d’information, des magistrats de différents bords syndicaux ont montré leur détermination à entamer un combat non seulement pour la satisfaction de leurs doléances en souffrance, mais aussi et surtout pour le retrait du projet de révision constitutionnelle en cours.

En effet, trois points étaient à l’ordre du jour de cette rencontre: faire le point sur l’état d’évolution des dolences, prendre des dispositions par rapport à la situation des collègues magistrats récemment agressés, donner leur point de vue sur le processus de la révision constitutionnelle. Dans ses propos liminaires, Ibrahim Maïga du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) a affirmé qu’il est triste de constater qu’après plusieurs mois, rien n’est encore fait ou concrétisé qui puisse donner espoir pour un lendemain meilleur pour la magistrature, dans la mesure où les délais promis sont expirés.

Il regrette le silence radio des premiers responsables des deux syndicats (SAM et Sylima) face au non-respect du procès-verbal de conciliation signé depuis plusieurs mois. En outre, il dira qu’à ce jour, la partie gouvernementale fait cavalier seul. Le justificatif, selon lui, est qu’aucun syndicat de la magistrature ne peut expliquer ce qu’il en est par rapport à la grille salariale. Ibrahim Maïga déplore également les agressions physiques perpétrées contre ses collègues magistrats. «Si on ne réagit pas face à cette situation, chacun doit préparer son cercueil, car notre tour viendra», prévient le syndicaliste. Par rapport à la révision constitutionnelle, la position du conférencier est on ne peut plus claire : «c’est le comble.

Pourquoi changer la nature de la constitution si ce n’est pas une façon de banaliser la république ». En faisant une analyse approfondit, dit-il, on se rend compte que la justice est visée. A ce titre, il dira que le vrai problème sera la composition du Conseil supérieur de la magistrature, où le nouveau texte prévoit des corps étrangers. «Nous ne serons plus en mesure de pouvoir travailler avec ce nouveau principe. Qu’ils nous disent de quoi ils ont peur pour mettre fin carrément à notre existence juridique», déclare Ibrahim Maïga. Pour terminer, il invite ses collègues à prendre la relève pour défendre noblement la cause des magistrats à tous les niveaux.

Abondant dans le même sens, le doyen Lamine dit Lamber dira qu’il n’est nullement question d’ouvrir le Conseil supérieur de la magistrature à des corps étrangers. Selon lui, il faut tout mettre en œuvre pour barrer la route à ce projet de révision constitutionnelle. Car, il est convaincu que le ‘’Oui’’ pourrait l’emporter si on arrivait au stade du référendum.

La Coordination malienne des organisations démocratiques (Comod) a également pris part à cette assemblée. Le Président de ce mouvement, Boubacar Mintou Koné, a profité de l’occasion pour rappeler qu’il ne faut jamais accepter que la volonté clairement exprimée par le peuple malien en 1992 puisse être chamboulée ou mise en cause par la volonté des hautes autorités. La constitution du 25 février 1992, dit-il, a été le fruit d’une large concertation. Il propose de déclencher un mouvement d’ensemble de la société civile à travers une marche de protestation contre le nouveau texte.

Quid des recommandations

A l’issue des travaux de cette assemblée qui a mobilisé beaucoup de magistrats, la base a proposé certaines recommandations. Il s’agit d’ouvrir une pétition en ligne pour tous les magistrats du Mali; établir un rapport destiné au Président de la République pour le retrait du projet de révision; participer à toutes les marches de protestation contre le projet de révision avec la société civile; marcher en robe de la Cour d’appel de Bamako jusqu’à la Cour suprême; observer une grève illimitée jusqu’au retrait du texte.

Ibrahim M.GUEYE
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