Samedi 17 juin 2O17, malgré le saint ramadan, le soleil n’est pas clément, tout laissait à croire qu’il comptait parmi les mesures de boycott sciemment orchestrées par les dignitaires de Sébéni-coro.Peine perdue !la mobilisation est au-dessus de toutes les espérances !
A l’appel de la plateforme An tè, a bana, regroupant une trentaine de partis politiques, plus de cent associations de jeunes, de leaders religieux, bref, tout ce que la capitale malienne concentrait d’indignés ont conjugué pacifiquement le verbe marcher, de la place de la liberté à la symbolique bourse du travail.
« Touches pas à ma constitution, An tè a bana ! », dominait les pancartes servant à la fois d’abri contre soleil et les drones placés sur les têtes des manifestants.
Le dispositif sécuritaire, encerclé par la vague de contestataires a fini par se ranger à côté.
A l’arrivée du cortège à la bourse du travail, tour à tour, responsables de partis politiques, leaders associatifs, religieux, syndicaux… se succèdent sur le podium avec la même finalité : le retrait pur et simple du projet de révision.
« C’est un projet liberticide », condamne Zoumana Sacko.
Le premier vice-président de la plate, l’honorable Amadou Thiam dans message de clôture de la marche, galvanise : « peuple du Mali, te voici débout en milliers, dizaines de milliers, centaines de milliers…peuple de résistance, te voici, refusant de courber l’échine pour en faire boulevard pour dictateur…que veux-tu ? »,le porte étendard d’ADP-Maliba poursuit : « le retrait de la loi de révision constitutionnelle ».Les raisons évoquées sont identiques d’un orateur à un autre, les pouvoirs exorbitants du président de la République ou encore l’«érection d’un monarque ».L’honorable termine par un appel à la mobilisation et à la vigilance.A la question de savoir ce qu’entend faire la plateforme en cas d’échec de sa demande de retrait,Amara Sidibé,du mouvement trop c’est trop, l’un des porte-paroles de la coalition menace « si on devait descendre dans la rue à nouveau, ce serait pour y demeurer jusqu’à obtenir gain de cause ».
An sonna, le duplicata qui ne fédère pas
L’ampleur de la contestation a bousculé les sympathisants d’IBK à imiter le succès de An tè,a bana.An sonna qui traduit l’adhésion au projet s’est vue huée par la foule de circonstance qu’elle avait forcé pour une contre marche.
Les dauphins du président loin de jeter l’éponge s’emploient dans une vaste campagne de propagande en faveur du référendum.
Même si la volonté exprimée par une grande partie du peuple malien n’interpelle pas le président, la recrudescence de la situation sécuritaire du pays ces dernières heures est un signal fort, quant au péril en la demeure !