Si le parlement malien a d’ores et déjà manifesté son soutien au président, en votant 111 voix pour, 35 contre le jeudi 1er juin 2017, la société civile, elle, s’oppose au projet si cher à son excellence Ibrahim Boubacar Keita.
Cent onze députés ont voté en faveur du texte, 35 contre, alors pour la majorité des parlementaires, le projet est favorable aux Maliens. Même si la séance plénière qui a duré jusque tard dans la nuit, jeudi 1er juin 2017, a été l’objet de vifs débats entre les députés, il a tout de même été validé.
Sur le terrain notamment dans la capitale, chaque jour apporte son concours d’indignation. Avec au départ une dizaine de jeunes estimant que trop c’est trop, la horde de mécontents a trompé tous les sondages le samedi dernier, à tel enseigne que des drones avaient été déployés pour immortaliser ce déferlement inédit.
En chœur, la marée humaine exigeait l’arrêt de la procédure de révision sans délai.
L’argumentaire principal, les détails du nouveau projet de Constitution ne sont pas connus du grand public. Il prévoit entre autres l’immunité du Président, des ministres et des députés, le renforcement du pouvoir présidentiel, des atteintes à l’indépendance de la justice, des restriction aux libertés publiques…suffisant pour l’ex premier ministre, Zoumana Sacko de taxer le projet de liberticide. Le président IBK, qui porte cette réforme, a décidé de faire approuver le texte par l’Assemblée nationale, où il dispose d’un fort soutien, clament les contestateurs.
Le déficit de communication qui accompagne la réforme et l’idée du renforcement présidentiel ont également suscité de vives protestations auprès de la population. “Il s’agit d’une offense au peuple “, explique un député de l’opposition, qui mène une campagne remuante contre le vote de cette loi. ‘’Dans le fond ce projet de révision ne présentait aucune urgence, pourtant il y a bien d’autres urgences : la crise du nord, la baisse des prix des produits de première nécessité, l’emploi des jeunes… Qui d’ailleurs étaient des principaux engagements de campagne de son excellence IBK’’, a-t-il rappelé.
Pour les pro-pouvoirs, ils estiment qu’IBK est incompris, les fidèles du régime saluent même une avancée notoire à l’image du ministre Koita. Car ce projet de révision, à en croire ces derniers, fait l’objet d’une mauvaise interprétation au sein de l’opinion nationale. Ils vont plus loin en affirmant qu’« il y a trop d’intoxication et de désinformation autour de ce projet de révision ».
Là où les indignés voient un déni de démocratie, les partisans du oui, eux, voient une opportunité de sortie de crise pour le pays. Cet embrouillamini touche aussi bien le banc que l’arrière banc.
En tout cas, le slogan de campagne de son excellence IBK était « le Mali d’abord ». Il a été élu pour cela! C’est ce qu’attendent les Maliens aujourd’hui. Alors qu’il soit attentif et à l’écoute de son peuple.
Quoi qu’il en soit, on le réitère, révision ou refus, l’essentiel aujourd’hui, c’est d’éviter un recul de notre jeune démocratie qu’on tente, il faut le répéter, de substituer par l’ ≠Ibkature !