Décidément rien ne semble aller entre la Coopérative des chauffeurs de taxi du Mali, présidée par Aliou GUISSE et ses membres que sont les chauffeurs et conducteurs de taxi du Mali, bénéficiaires de l`opération dénommée «TAXI-ANPE»,
financée par la BIM (Banque internationale pour le Mali) et la BRS (Banque régionale de la solidarité), à plus de 3 milliards de FCFA. Ils viennent d`adresser une lettre ouverte au ministre de la Jeunesse, du travail, de l`emploi et de la formation professionnelle, en date du 24 mai dernier, dans laquelle, ils expriment leur raz-le bol et exigent réparation des dommages subis, partant un bilan complet de l`opération.
Dans la correspondance, dont nous avons reçu copie à notre rédaction, signée de leur porte-parole, les chauffeurs de taxi-ANPE dénoncent la violation flagrante des textes du protocole d`accord entre les bénéficiaires des taxi-ANPE et leur Coopérative, présidée par Aliou GUISSE. Aussi, sont-ils au regret de constater l`immobilisation de plusieurs taxis (plus d`une centaine sur les 500 taxis de l`opération) pour faute d`entretien de la part de la Coopérative. Dans la foulée, ils disent que les véhicules mis à leur disposition ne sont pas adaptés au système de transport taxi malien.
Par ailleurs, les pétitionnaires fustigent la non-transparence du bureau de la coopérative dans la gestion de l`opération Taxi-ANPE; la non-inscription des chauffeurs bénéficiaires de l`opération à l`Institut national de prévoyance sociale (INPS); ainsi que leur non-inscription à la SONAVIE (Assurance).
Autre grief, non moins important, fait au bureau de la coopérative par les membres du syndicat, c`est le retrait abusif des taxis aux bénéficiaires, après cinq jours de retard dans le paiement journalier des chauffeurs de taxi. Or, les taxi sont immobilisés pour certains pendant plus de quatre mois sans aucune compensation du titulaire.
En fin, soutiennent-ils, les relevés bancaires des bénéficiaires ne reflètent pas les versements mensuels réellement effectués.
C`est pour toutes ces raisons que les chauffeurs et conducteurs des taxis-ANPE exigent, entre autres, l`audit, c`est-à-dire le bilan de la gestion de l`opération Taxi-ANPE faite par la Coopérative. Aussi, réclament-ils l`inscription de tous les bénéficiaires de l`opération à l`INPS; la remise à chaque bénéficiaire de taxi-ANPE des relevés bancaires mensuels; la vérification auprès des compagnies d`assurance de la sincérité de l`assurance tout risque contracté, mais qui n`a jamais fonctionné.
Dans leur correspondance, ils revendiquent la compensation financière des bénéficiaires de taxi-ANPE dont les véhicules sont en panne et qui sont à jour de leur paiement journalier.
Par mieux comprendre le fonctionnement de leur Coopérative, les les chauffeurs de taxi-ANPE demandent la remise à chacun d`eux une copie des Statuts et règlement intérieur de l`organisation et la liste des membres du bureau.
D`autres exigences présentées dans la correspondance ont trait à ce que les chauffeurs de taxi-ANPE bénéficient de deux jours de repos dans le mois. Aussi, en cas de décès du chauffeur que sa famille puisse bénéficier du taxi sous la couverture de la SONAVIE.
Ils exigent que des voix autorisées (président de la Coopérative) informent l`opinion publique que la Coopérative des chauffeurs de taxi-ANPE est le bien de l`ensemble des chauffeurs de ladite opération. Et que le président sache que la coopérative qu`il gère a un mandat déterminé et qu`il est gérant et non propriétaire des taxis.
Par ailleurs, un émissaire des chauffeurs dénonce l`opération «Bus» chinois qui vient d`être lancé à Sikasso, à plus de 300 millions FCFA. En effet, pour lui, à l`instar de leurs taxis, les bus de marque chinoise ne sont pas adaptés.
En définitive, les bénéficiaires redoutent la faillite annoncée, dans la presse, de la BRS, principal financier de l`opération.
Affaire à suivre....
Par Sékou CAMARA
