Dans le cadre de la recherche d’une meilleure gestion de la filière lait du Mali, ses premiers responsables ont organisé mardi 13 juin, dans les locaux du ministère de l’Agriculture, une conférence de presse. Il s’agissait d’expliquer les causes de la crise de la filière lait du Mali, tout en faisant des propositions de sortie de crise.
La conférence de presse était animée par le président de la Chambre d’agriculture du District de Bamako, Sanoussi Bouya Sylla, qui avait à ses côtés l’honorable Aboubacar Bah, Modibo Sidibé, le représentant de la FICAM (Fédération des intervenants de la filière avicole au Mali) et bien d’autres acteurs de la filière.
Suivant les explications données par le président de la chambre d’agriculture du District de Bamako, Sanoussi Sylla, la facture de l’importation de la poudre de lait ne fait qu’augmenter et la mévente du lait local (qui n’existait que pendant la période froide) se prolonge toute l’année. «…Mais il manque un maillon essentiel de la chaîne industrielle basée uniquement sur la transformation du lait local sans aucune poudre ajoutée et avec les producteurs au centre de ce dispositif», a témoigné M. Sylla.
À en croire M. Sylla, la production laitière n’a pris son essor que sur ces deux dernières années grâce à l’amélioration génétique et à un prix constant du litre de lait qui permet aux éleveurs de faire des projets d’investissement. Ce prix de 400 Fcfa le litre, mis en place le 3 décembre 2012, n’a subi aucune augmentation malgré l’augmentation exponentielle des aliments pour bovins et carburant.
«C’est pourquoi nous ne saurons comprendre une baisse du prix sur une chaîne qui fait vivre tant de nos concitoyens, un choix de vie s’impose, une balance entre la poudre de lait et la production locale doit être trouvée par les décideurs. La facture des importations des produits laitiers notamment de la poudre de lait ne cesse d’accroître. En 2010, elle était de 11 310 486 443 Fcfa, elle est passée de 20 545 914 584 Fcfa en 2014», a révélé le président de la chambre d’agriculture du District de Bamako.
La production du lait, pour Sanoussi Sylla, est un incroyable moyen de fixer les jeunes ruraux dans leurs milieux car contrairement à l’agriculture, elle se pratique les 12 mois de l’année. «Pour aider les éleveurs à relever ce défi, il faut se mobiliser et mener des actions de plaidoyer pour que les politiques du Mali et des Etats de la sous-région demandent à l’Europe l’arrêt de toute forme de subvention à l’exportation de la poudre de lait et la reconnaissance du principe de souveraineté alimentaire dans le cadre des accords de partenariat économique dont le droit à la protection des marchés des pays africains», a-t-il conclu.