YAMOUSSOUKRO (Côte d'Ivoire) - La force africaine déployée au Mali sera transformée en mission de l'ONU d'ici juillet, ont affirmé mardi à Yamoussoukro les chefs des armées ouest-africaines, en insistant sur le besoin de financements supplémentaires.
"Nous nous préparons tous à la transformation de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali, ndlr) en une mission des Nations unies.
Cette mutation aura lieu dans un trimestre environ", a déclaré le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, le général Soumaïla Bakayoko.
Il s'exprimait à l'issue d'une réunion de deux jours sur la crise au Mali, qui a rassemblé les chefs des armées des pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), actuellement présidée par la Côte d'Ivoire.
La nouvelle force sera plus nombreuse, "beaucoup plus robuste et mieux équipée" et "nécessitera beaucoup plus de moyens financiers" que la Misma, a souligné devant la presse le général Bakayoko, sans plus de précisions sur les effectifs globaux.
Le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, Edmond Mulet, avait déclaré à la mi-mars que l'ONU tablait sur la "présence complète" de sa "mission de stabilisation" au Mali en juillet pour remplacer la Misma et le gros de l'armée française.
La Misma déploie actuellement au Mali environ 6.300 soldats d'Afrique de l'Ouest et du Tchad, auxquels s'ajoutent quelque 4.000 soldats français.
La force africaine au Mali pourrait mobiliser au total jusqu'à 10.000 hommes, intégrant notamment des unités burundaises et mauritaniennes.
L'opération lancée en janvier par la France, en soutien à l'armée malienne, a permis la reprise des principales villes du nord du Mali, occupées depuis l'an dernier par des groupes islamistes liés à Al-Qaïda.