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Me Demba Traoré à propos du referendum du 9 juillet 2017 : ‘’Au lieu de chercher à consulter le peuple sur ce qui n’a rien d’essentiel ni d’important et d’opportun, guérissons d’abord les maux qui le rongent’’
Publié le mardi 20 juin 2017  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali
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« Beaucoup de chantiers importants sont ouverts dans notre pays et ne connaissent malheureusement aucun progrès si ce n'est dans l'imaginaire des gouvernants: le chantier de la paix, de la réconciliation, de la lutte contre le terrorisme... ! Achevons-les sinon progressons dans leur réalisation ! Au lieu de chercher à consulter le peuple sur ce qui n'a rien d'essentiel ni d'important et d'opportun, guérissons d'abord les maux qui le rongent à savoir la mal gouvernance, la gabegie, l'arrogance des gouvernants, la corruption, l'insécurité, la précarité etc...! Réconcilions d'abord les maliennes et les maliens autour de ce qui nous unit : Le Mali, Un et Indivisible! Sachons raison gardée et tirons les leçons du passé! », c’est ce qui ressort d’une contribution faite par Me Demba Traoré, avocat à la cour, ancien député, ancien ministre, secrétaire à la communication de l’Union pour la République et la démocratie (URD) sur le projet de révision de la constitution du 25 février 1992. Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de cette contribution.
Aristophane, dans "Les Guêpes" a mis en scène un citoyen atteint de la manie de juger : La maladie de mon maître, c'est la philhéliasthie. Juger est sa passion, et il gémit s'il ne siège pas sur le premier banc... L'habitude qu'il a de tenir les suffrages (petits cailloux qui servaient à voter) fait qu'il se réveille en serrant ses trois doigts comme celui qui offre de l'encens aux dieux à la nouvelle lune [...]
Aussitôt après souper, il demande à grands cris ses chaussures, il court au tribunal avant le jour et s'endort, collé comme nue huître à la colonne [...]. Dans la crainte de manquer de cailloux pour les suffrages, il a chez lui tout un banc de gravier pour pouvoir voter...Ça c'est la manie de juger, je laisse le soin au roi de segou de nous entretenir sur celle de Gouverner au Gondwana où ni simple insécurité ni fanfaronnade politicienne ne peuvent nullement conduire le Roi à visiter certains de ses sujets qu'il n'a pas vus depuis la nuit des temps.
Un ancien President de la République Française, de notre époque, rappelait je cite : "La démocratie est fragilisée quand les faits eux-mêmes viennent à être contestés, tronqués, ignorés par les manipulations, les mensonges, les falsifications."fin de citation . Aujourd'hui ne contestons pas la triste réalité de notre pays, ne falsifions pas le présent de notre pays ! Oui l'intégrité de notre territoire est atteinte, sérieusement atteinte à tel point que l'Etat ne contrôle plus grand chose ! Le Président de la République lui-même , premier magistrat du pays, chef suprême des armées, l'a rappelé lors d'une de ses rares sorties à l'intérieur du pays, je cite "qu'aucune fanfaronnade politicienne ne l'amènera à Kidal"fin de citation.
C'est honnête, il avait raison, par ce qu'il sait que notre intégrité territoriale est atteinte, par ce qu'il sait que son régime ne contrôle pas cette localité et qu'il est très facile pour lui de faire le tour du monde que de s'y rendre là-bas ! 332 personnes dont 207 civiles ont perdu la vie en 2016 du fait de ce que l'on sait toutes et tous! Et plus de deux cents personnes ont été tuées depuis janvier 2017! Le nord se meurt et le centre s'embrase! Le Mali souffre! Il est intellectuellement incompréhensible et humainement inadmissible d'assimiler une telle catastrophe et un tel crime à une simple insécurité !
La définition de l'atteinte à l'intégrité du territoire ne doit nullement être recherchée dans des théories développées sur le droit international par des internautes. Les articles 47 et suivants de notre code pénal la définissent éloquemment. Décider, comme l'a fait le President de la République, de réviser la Constitution, dans les conditions ainsi décrites constitue précisément une violation flagrante de l’interdiction posée par l’alinéa 3 de l’article 118 précité, sans qu’il y ait à rechercher si l’atteinte constatée relève du droit international ou du droit interne.
Rattacher l’atteinte visée par l’article 118 de la Constitution au droit international à l’exclusion des situations de droit interne, procède d’une mauvaise lecture des règles d’interprétation qui interdisent précisément d’en ajouter à la loi. L'article 118 invoqué ne faisant référence à aucune forme d’atteinte en particulier, il doit être lu comme englobant toutes les formes d’atteinte à l’intégrité du territoire, pourvu qu’il s’agisse d’une situation où l’effectivité de l’exercice par l’Etat de sa souveraineté sur son territoire est sérieusement compromise.
Hélas! je dois me consoler avec cette célèbre citation: «Il est difficile d’accepter la vérité lorsque les mensonges étaient exactement ce que l'on voulais entendre». Beaucoup de chantiers importants sont ouverts dans notre pays et ne connaissent malheureusement aucun progrès si ce n'est dans l'imaginaire des gouvernants: le chantier de la paix, de la réconciliation, de la lutte contre le terrorisme... ! Achevons-les sinon progressons dans leur réalisation !
Au lieu de chercher à consulter le peuple sur ce qui n'a rien d'essentiel ni d'important et d'opportun, guérissons d'abord les maux qui le rongent à savoir la mal gouvernance, la gabegie, l'arrogance des gouvernants, la corruption, l'insécurité, la précarité etc...! Réconcilions d'abord les maliennes et les maliens autour de ce qui nous unit : Le Mali, Un et Indivisible! Sachons raison gardée et tirons les leçons du passé! Dans tous les cas, chacun d'entre nous rentrera dans l'histoire, homme politique de la majorité comme de l'opposition, société civile ! Seulement certains y rentrerons par le mur, d'autres par la fenêtre ou par la porte.
Que Dieu protège notre pays !
Me Demba Traoré, avocat à la cour, ancien député, ancien ministre, secrétaire à la communication de l’Union pour la République et la démocratie (URD)
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