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La force conjointe du G5 Sahe (Questions-Reponses)
Publié le mercredi 21 juin 2017  |  AFP
Réunion
© aBamako.com par A S
Réunion des Experts du G5 Sahel
Bamako, le 06 mars 2017 à l`hotel Salam. Les Experts du G5 Sahel se sont reunis en atelier pour finaliser le concept stratégique
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amako, 21 juin 2017 (AFP) - La création d'une force conjointe des pays du
G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), sur laquelle le
Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer mercredi, vise à enrayer
l'expansion des groupes jihadistes dans la région.

- Quelle est la genèse de cette force ? -

La décision initiale remonte au sommet du G5 Sahel en novembre 2015 à
N'Djamena, mais le projet a été réactivé récemment, en raison notamment de la
dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso
et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes.
En janvier, ces trois pays ont décidé de créer une force de sécurisation du
Liptako-Gourma - zone à cheval sur leurs frontières communes, qui n'a pas
encore vu le jour.
En février à Bamako, les chefs d'Etat du G5 Sahel ont annoncé la "création
immédiate" de cette force conjointe, avec comme "composante" la force
tripartite Niger-Burkina-Mali.

- Quels seront les missions et les effectifs de cette force? -

Le projet de résolution "salue le déploiement" de ces troupes "en vue de
ramener la paix et la sécurité dans la région du Sahel". Mais il n'invoque pas
le chapitre 7 de la charte des Nations unies, autorisant le recours à la force.
Une précédente version présentée par la France visait à lui permettre
d'"utiliser tous les moyens nécessaires", mais les Etats-Unis s'y sont
opposés, jugeant cette formulation trop vague.
"C'est une force qui a vocation à combattre les groupes terroristes", a
expliqué en mai le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU,
Jean-Pierre Lacroix, en visite au Mali.
Son "concept d'opération", a-t-il indiqué, prévoit dans un premier temps
"une concentration des efforts sur certaines zones frontalières", voisines du
centre du Mali.
Les chefs d'état-major du G5 Sahel ont approuvé en mars un plan prévoyant
des effectifs de 5.000 militaires, policiers et civils.
Les chefs d'Etat de l'organisation ont récemment exprimé leur ambition de
le porter à 10.000, sans autre précision.

- Remplace-t-elle la force de l'ONU, ou l'opération française Barkhane? -

Cette force sera basée à Bamako, comme celle de l'ONU, la Minusma, mais
sous un commandement séparé, dirigé par le général Didier Dacko, précédemment
chef d'état-major de l'armée malienne.
M. Lacroix a insisté sur la nécessité de "bien organiser l'articulation",
non seulement entre cette force et la Minusma, mais aussi avec l'opération
française Barkhane, basée à N'Djamena, qui traque les jihadistes dans le
Sahel, ainsi que l'armée malienne en reconstruction.
L'ONU a appelé les pays du G5 Sahel, en particulier le Burkina Faso, le
Niger et le Tchad, qui à eux trois représentent environ le tiers des quelque
12.000 militaires et policiers de l'ONU au Mali, à y maintenir leur
contribution.
Un succès de cette force pourrait permettre d'envisager à terme un retrait
des quelque 4.000 militaires de Barkhane.
"Barkhane, c'est une mission compliquée mais qui donne des résultats",
affirmait en février Jean-Yves Le Drian, alors ministre français de la
Défense. Il faudra partir "non pas au gré des humeurs" mais quand les pays du
Sahel assureront eux-mêmes leur sécurité, estimait-il.

- Qui la financera ? -

En retrait par rapport au texte initial, la résolution actuelle demande au
secrétaire général de l'ONU de rendre compte au Conseil des "défis rencontrés
et de possibles mesures à prendre en considération" ces prochains mois, qui
pourraient inclure un éventuel financement.
L'Union européenne a annoncé le 5 juin une aide de 50 millions d'euros,
disant vouloir montrer l'exemple "aux autres partenaires du G5 Sahel".
"Ce que nous voulons, c'est que les pays européens nous donnent les
moyens", avait déclaré en février à Bamako le président tchadien Idriss Déby
Itno. "Comme ça, ils vont faire l'économie des vies de leurs soldats",
avait-il ajouté.
"Nous avons les hommes et la volonté, il nous faut maintenant des
ressources financières pour la supporter", a renchéri le 6 juin à Bamako le
ministre nigérien des Affaires étrangères, Ibrahim Yacouba.
bur-sst/mrb/jh
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