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SOS du PM malien à la France : Démantelez d’abord le “grin” de Kati
Publié le mercredi 27 mars 2013  |  L’Observateur




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Après plusieurs semaines de calme relatif, le langage des armes a repris à Gao dans la grande ville du Nord-Mali, le dimanche 24 mars dernier. Des accrochages y ont, en effet, eu lieu entre l’armée malienne et des combattants islamistes. Bilan: sept morts (il s’agit d’un militaire malien, de quatre islamistes et de deux civils tués) au cours d’échanges de coups de feu.


Comment les jihadistes ont-ils pu revenir dans cette localité qu’on dit libérée par l’armée française sans que l’on s’en aperçoive. L’avaient-ils jamais quittée. Le moins que l’ on
puisse dire est que le problème est loin d’être résolu. En réalité, il est davantage question de reconquête des villes que de leur pacification. On comprend alors pourquoi le 25 mars 2013 à Bamako, lors de la première rencontre du comité de suivi de la mise en oeuvre de la feuille de route pour la transition, le Premier ministre malien, Diango Cissoko, n’y est pas allé par quatre chemins pour demander aux alliés africains et notamment aux Français de ne pas partir du Nord de son pays, en proie à la guerre.

“Ne partez pas, le travail n’est pas encore terminé sur le terrain dans le Nord», a-t-il supplié avant d’ajouter: «Le gouvernement souhaite la présence de l’armée française sur le terrain des opérations jusqu’à la libération totale du territoire national, le déploiement total de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) et sa transformation en cours en Mission intégrée des Nations unies au Mali (MINUMA)”. On se demande si cette supplique de Diango aura un écho favorable auprès des autorités françaises qui, à travers une déclaration le mercredi 20 mars passé du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ont annoncé le retrait des troupes françaises du Mali pour la fin du mois d’avril 2013.

Le doute est permis d’autant plus que le coût de l’investissement militaire de Paris dans la guerre au Nord-Mali est très exorbitant. A près d’un mois d’intervention, il était de 70 millions d’euros, soit en moyenne une dépense de 2,6 millions d’euros par jour. Sans compter le bilan humain qui s’établit aujourd’hui à cinq tués. Pour un pays comme la France, où l’opinion publique nationale est très regardante sur ces conflits qui ne concernent pas de prime abord la “Mère Patrie “, cinq macchabées, c’est cher payé. En plus de cela, il ne faut pas perdre de vue que la France, comme l’avait d’ailleurs souligné le président, François Hollande, au cours de sa visite à Bamako en début février, n’a pas vocation à rester au Mali parce que ce sont les Maliens, les Africains qui assurent la sécurité, l’indépendance, la souveraineté.

Le cri de détresse du PM CissoKo est d’autant plus inaudible que, pendant que les forces alliées se battent comme de beaux diables pour reconquérir l’intégrité territoriale du pays de Modibo Keïta, les galonnés de l’armée malienne s’entredéchirent pour des prébendes. Comme on le voit, Diango doit d’abord discipliner et convaincre ses propres troupes à s’engager dans le conflit qui prévaut au Nord du pays plutôt que de pleurnicher aux yeux du monde pour que ceux qui sont venus porter secours au Mali continuent de se faire trucider à leur place.

Le turbulent capitaine de Kati et ses lieutenants doivent véritablement, ici et maintenant, prendre les armes pour la libération du Nord-Mali. Au lieu de se prélasser douillettement à Bamako en sirotant du thé accompagné de viande grillée, ils doivent se bouger le cul wassa-wassa, comme on le dit dans le jargon militaire burkinabè. N’est-ce pas à cause de la crise touareg au Nord qu’ils ont déposé le régime d’ATT il y a déjà un an? Qu’ils montent donc au front! On saura alors reconnaître leur bravoure avant que, peut-être, la France ne daigne prolonger son bivouac dans le désert.
C’est une question de bon sens. Et de dignité surtout.



Par D. Evariste Ouédraogo

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