La dernière attaque terroriste survenue au Mali le 18 juin à proximité de Bamako a coûté la vie à quatre personnes ainsi qu’à quatre assaillants. Rachel Marsden recevait Emmanuel Dupuy, président de l'IPSE, Leslie Varenne, directrice de l’IVERIS et Thiambel Guimbayara, journaliste à la Voix du Mali.
L’instabilité règne toujours au Mali malgré l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015 à Alger. L’Opération Serval a été lancée en 2013 par François Hollande afin de repousser les groupes armés islamistes. Elle a été remplacée depuis par l’Opération Barkhane. Mais pourquoi la France est-elle toujours présente au Mali?
« Il est un peu tôt pour dire qu’on doit partir », estime Emmanuel Dupuy, qui ne croit pas d’ailleurs en « ce que Emmanuel Macron, à l’occasion de la prochaine réunion G5 Sahel, dira. Par contre ce qu’il dira c’est l’évolution nécessaire de cette opération qui a commencé comme une opération de contre-terrorisme. »
Quelle est la réalité sur le terrain au Mali? Thiambel Guimbayara explique que le peuple malien a connu une occupation des «deux-tiers de son territoire […] par des groupes armés qui ont instauré la charia, la flagellation, les mutilations et les violations de toutes les libertés. C’est l’accompagnement d’une armée à avoir confiance à se reformer, à occuper ces zones-là, à réoccuper l’intégrité territoriale du Mali et à se battre contre le terrorisme, parce que n’oublions pas que cette zone, la zone désertique, est à 2h de vol de l’Europe. En sécurisant le Sahel, l’Europe se sécurise elle-même. »
Leslie Varenne ne pense pas en revanche que «le terrorisme au Mali soit un danger pour la France.» La directrice de l’IVERIS constate que «la majorité des Maliens est maintenant contre cette opération et elle pense que c’est une recolonisation de son territoire […]. Barkhane est un échec, le Mali n’a jamais été aussi insécure.»