‘‘Ce report que nous saluons de tous nos vœux donne à nous tous le temps et l’espace nécessaire de continuer à débattre sur une question essentielle qui tient à cœur à l’ensemble de notre peuple’’, a déclaré la présidente du mouvement ‘‘Trait d’Union’’, Oumou Sall Seck, à la faveur d’une conférence débat sur le projet de révision constitutionnelle ce jeudi 22 Juin à la maison de la presse.
2ème du genre après celle du week-end dernier, cette rencontre avait pour principaux conférenciers le Pr Abdoulaye Niang, le président du réseau ‘‘Jogo Ni Maya’’, l’administrateur civile et constitutionaliste Mamadou Hamet Cissé et Ben Chérif Diabaté, communicateur traditionnel. Ensemble, ils ont tous les trois apporté des précisons sur le projet de révision constitutionnelle dont le passage au référendum était annoncé pour le 9 juillet prochain. Un référendum remis à une date ultérieure à la suite de la grogne sociale qui s’était opposée au processus.
Pour les trois conférenciers de cette rencontre, s’il y a eu grogne sociale, c’est qu’il y a eu incompréhension quelque part : ‘‘ Il y a un problème de communication de la part du gouvernement sur la question. Nous nous sentons isolés dans un processus qui nous concerne directement’’, estime le communicateur traditionnel Ben Cherif Diabaté tout en saluant l’initiative du mouvement ‘‘Trait d ’Union’’ qui, sur initiative propre, est a son 2ème évènement sur la même question.
La première conférence débat du mouvement ‘‘Trait d ’Union’’ sur la révision constitutionnelle a lieu le samedi dernier 17 juin à la maison de la presse. Elle était animée par Me Kassoum Tapo, ministre des droits de l’Homme et de la réforme de l’Etat : ‘‘C’est après avoir assisté à la conférence de Tapo que j’ai pu savoir de quoi s’agit-il exactement’’, se réjouit le communicateur traditionnel Ben Cherif Diabaté appelant les autorités à communiquer davantage sur la question.
‘‘Nous sommes obligés d’aller au référendum, mais il faut reculer pour mieux sauter’’, indique le constitutionaliste Mamadou Hamet Cissé. Pour ce dernier, ce ‘‘saut’’ doit se faire à traves ce report par une large communication autour du document. Communication, dit-il, qui a manqué quant on sait que l’actuelle constitution a été traduite en 8 langues avant son passage au référendum en 1992.
La conférence débat a surtout porté sur les enjeux du projet de révision constitutionnelle, les faiblesses et les forces du document. Si beaucoup de participant se sont dit satisfaits à l’issue des échanges, d’autres ont souhaité que le débat soit désormais contradictoire en vue de permettre aux partisans du ‘‘non’’ de se prononcer.
‘‘Nous sommes neutres’’, a répondu Mme Oumou Sall. A ses dires, l’objectif cherché par le mouvement ‘‘Trait d’Union’’ à travers ces conférences débat , est de permettre à chaque citoyen d’avoir une idée sur le contenu du projet de constitution : ‘‘Si vous déviez voter ‘‘oui’‘ ou ‘‘non’’, que ce soit votre conscience qui vous guide’’, a-t-elle dit.
Par ailleurs, Oumou Sall Seck a annoncé sous la même la tenue d’un débat contradictoire entre Me Amidou Diabaté et Me Kassoum Tapo. Le premier est ancien ministre et cadre d’un parti politique membre de l’opposition, le PARENA. Le second est actuellement ministre en charge de la révision constitutionnelle. Le débat aura lieu sur le plateau de l’ORTM le 29 juin sur initiative du mouvement ‘‘Trait d’Union’’. Une preuve de neutralité !
Djibi Samaké
Mali24