On ne sait pas trop si l’Honorable Hadi Niangado a fait sa sortie publique de la semaine dernière en tant que secrétaire général de la section Codem de la commune II de Bamako ou en tant que 2è vice-président de l’Assemblée nationale ou encore en tant que promoteur immobilier, notamment patron de Banga Immobilier. En tout cas, il est venu, a fait son show et surtout s’est livré en un spectacle odieux, déversant au passage une montagne d’insanités et des accusations publiques graves sur un ministre de la République.
Le mercredi 14 juin 2017, le député Hadi Niangado avait convié les journalistes à un point-presse transformé en une conférence, à la Maison de la presse envahie pour la circonstance par une horde de ses souteneurs qui jacassaient à tout bout de champ. Finalement, cela ressemblait beaucoup plus à un meeting. En tout cas, dès l’annonce des différents points à traiter, on était parti pour une confusion des genres. En effet, les torchons s’étaient déjà mêlés aux serviettes. Jugez-en !
Premier point développé selon le programme établi : “Présentation de sa structure politique”. Il s’agit de sa section Codem de la commune II. Cerise sur le gâteau, avant son intervention, disons son one-man show, il a été introduit par un des responsables de la jeunesse Codem en commune II du district de Bamako.
Deuxième et troisième points : respectivement “La réforme de la constitution” et “Le référendum”. A ce niveau déjà, la confusion devenait totale parce que c’était tantôt le responsable de la Codem qui s’exprimait, tantôt le député et vice-président de l’Assemblée nationale.
Quatrième point : “Le contentieux entre le ministre Bathily et le promoteur de Banga Immobilier, Honorable Hadi Niangadou”. Là ce n’était plus le député encore moins le responsable de la Codem. Mais bien le promoteur immobilier et ce point a été celui le plus développé par le conférencier très en verve à ce niveau, mais aussi très croustillant dans les accusations publiques graves de malversations et autres pêchés d’Israël. Le spectacle était pitoyable. En effet, voir un député de l’Assemblée nationale, de surcroît le 2è vice-président de l’Assemblée nationale du pays devant donc porter des valeurs, descendre ci bas au ras des pâquerettes pour tenir un langage de charretier afin de couvrir de pou et de boue, publiquement, un ministre de la République, il y a de quoi se poser moult questions sur ce que nous allons laisser à nos enfants comme enseignement, en termes de morale et d’éthique.
Cinquième et dernier point de cette conférence : “Quelle est sa position à l’éventuelle candidature d’Ibrahim Boubacar Kéïta” en 2018 naturellement. Un point discuté par la Codem au niveau d’une instance régulière qui a remis la question pour ultérieurement. Pourquoi donc le secrétaire général de la section de la commune II, Hadi Niangadou, tenait-il à se prononcer sur cette question en dehors des rouages de son parti ? Visiblement, il y a problème, même s’il a tenté de nier qu’il était en train de faire un travail factionnel.
De toute façon, aussitôt après son one-man-show, il a été recadré par la Codem qui a rappelé que cette question devra faire l’objet d’une discussion dans le cadre d’une instance régulière du parti.
Mais sachant que la question a été déjà abordée au niveau de cette formation politique, Le député Hadi Niangadou est censé détenir certaines informations et sa sortie publique est comme une sorte d’avertissement, disons du chantage déguisé pour certainement infléchir une tendance en cours au sein du parti. D’autres qui ne cherchent pas loin, trouvent que c’est une stratégie du député pour lancer un appel du pied au chef de l’Etat et bénéficier ainsi de son soutien dans le différend qui l’oppose au ministre Mohamed Ali Bathily au sujet d’une affaire foncière.Il est temps que Hadi Niangadou, qui réclame à cors et à cris un face-à-face avec le ministre Bathily qu’il abreuve de propos incorrects, à la limite injurieux, commence d’abord, pour être vraiment sérieux et crédible, par demander à l’Assemblée nationale de lever son immunité parlementaire. C’est en ce moment que, dépourvu de cette ouverture sous laquelle on peut se permettre les choses les plus folles, lui et le ministre Bathily seront au même pied d’égalité devant la justice, notamment pour les invectives qui accompagnent leur passe d’armes. Parce que le ministre Bathily, lui aussi, n’est pas resté muet comme une carpe en ce qui concerne son différend avec le Député, pardon avec le 2è vice-président de l’Assemblée nationale pardon encore avec le promoteur le Banga Immobilier.