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Mopti : Lutte contre l’esclavage et le travail forcé des enfants au coeur des échange
Publié le mardi 27 juin 2017  |  L’Essor
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La salle de conférence de l’hôtel VIA-VIA de Sévaré a abrité la semaine dernière un atelier de formation à l’intention des avocats et les para-juristes sur les thématiques de l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants.

Organisé par l’Association du Barreau américain, Initiative Etat de Droit (Aba Roli), la session de 5 jours qui s’est tenue trois mois après celle des acteurs judiciaires de Mopti sur les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs à l’esclavage et au travail forcé des enfants et les approches basées sur les victimes. Elle visait à échanger et renforcer les capacités des hommes de droit et les para-juristes pour lutter contre les deux phénomènes dans un contexte de soutien aux victimes. Elle a regroupé une vingtaine de participants venus des localités de Gossi (région de Tombouctou), la commune urbaine de Ménaka, Gousireye (région de Gao) et Fatoma dans la région de Mopti sont les zones d’intervention du projet mis en œuvre par Aba Roli au Mali. Cette initiative qui se veut une opportunité pour les victimes de l’esclavage par ascendance et du travail forcé des enfants dans un contexte post crise bénéficie d’une enveloppe financière d’environ 120 millions Fcfa du département américain (Bureau droit de l’homme, démocratie, travail). Sa durée est de 18 mois (septembre 2016 à mars 2018).

Ce projet de lutte contre les pratiques dégradantes que sont l’esclavage et le travail forcé des enfants est en partenariat fécond avec trois organisations de la société civile malienne. Il s’agit en l’occurrence de l’Observatoire des droits de la femme et de l’enfant (ODEF), l’Association des juristes maliens (AJM) et l’Association pour la consolidation de la paix, le développement, la promotion et la protection des droits humains (TEMEDT), membre de la Coalition de lutte contre l’esclavage par ascendance.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation a été présidée par le conseiller aux affaires administratives et juridiques du gouverneur de la Région de Mopti, Bagna Mahamoudou Guitteye, en présence du directeur pays d’Aba Roli, Me Lury Nkouessom. Dans son intervention, le directeur Pays d’ABA ROLI, a souligné que sa structure à travers ce projet entend contribuer à la promotion d’un plaidoyer fort de haut niveau à travers certaines organisations de la société civile (ODEF, AJM et TEMEDT) afin que l’Etat puisse adopter des réformes législatives sur l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants au Mali. Selon lui, cet atelier s’inscrit dans la mise en œuvre de l’objectif 2 du Projet devant permettre d’assurer la liberté des victimes et offrir des secours par l’intermédiaire du système judiciaire formel et des processus informels ou communautaires de résolution des conflits. Il sera aussi l’occasion de réfléchir à la question d’intégration des victimes de l’esclavage dans la société à travers la fourniture d’opportunités économiques, de traitement psychosocial et le transfert vers les services sociaux.

Le représentant du gouverneur, Bagna Mahamoudou Guitteye a fait le constat que le Mali est une vieille nation conservatrice de tradition qui a besoin d’améliorer certains aspects, dont le phénomène de l’esclavage et le travail des enfants pour lesquels il a ratifié des conventions. Il a félicité et remercié Aba Roli et ses partenaires pour l’initiative, dont l’esprit du projet s’inscrit en parfaite harmonie avec le plan d’action du projet de lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées du ministère de la Justice du Mali.

Durant les 5 jours, les participants se sont familiarisés avec les concepts de l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants qui sont des pratiques attentatoires à la dignité humaine et à l’individu dans ses droits et libertés fondamentaux. Les thèmes sur l’indentification des cas, la médiation communautaire, le soutien aux victimes lors des médiations menées par les chefs traditionnels et le référencement des victimes aux services sociaux, économiques et psychologiques ont aussi été développés.

L’animation de l’atelier était assuré par Mahamadou Timbo, magistrat à la cour d’appel de Mopti, Modibo Sidibé, chef d’antenne Commission vérité justice et réconciliation de Mopti et ses experts Abdramane Diamoutènè et Ibrahima Traoré. Selon Alassane Ag Kama para-juriste de Ménaka, la pratique des deux phénomènes est une réalité persistante dans sa circonscription surtout dans la zone appelée « Azaouad », où les arabes sont les ethnies qui dominent. L’affranchissement des esclaves de notre région est possible, mais il faut du temps et les moyens financiers pour convaincre les victimes à s’assurer qu’ils peuvent vivre sans les maîtres. Ce qui nécessite la mise en place d’une organisation à long terme prenant en compte les questions de l’esclavage par ascendance et le travail forcé des enfants.

Dramane COULIBALY

AMAP-Mopti
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