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L’Indépendant N° 3223 du 27/3/2013

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Insécurité dans la boucle du baoulé : Un 4ème agent abattu par un braconnier
Publié le mercredi 27 mars 2013  |  L’Indépendant




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Il s’appelait Issa Diarra, âgé d’environ 30 ans, agent technique des eaux et forêts et chef du poste de Harèna dans le secteur OPNBB de Krounikoto. Il a été froidement abattu par un braconnier le vendredi 22 mars au point d’eau de Kalan1 dans la boucle du Baoulé alors qu’il était en mission en compagnie de son stagiaire et de son guide. Son enterrement a eu lieu le samedi dernier dans son village de Wadougou Sikoro en présence de sa hiérarchie fortement représentée, de ses camarades, amis et parents.

La réserve de la biosphère de la boucle du Baoulé couvre une superficie de 2.5OO.000 hectares et s’étend sur quatre cercles : Diéma et Kita dans la région de Kayes, Kati et Kolokani dans la région de Koulikoro. Elle regorge de plusieurs espèces animales et végétales d’où cette protection rigoureuse dont elle fait l’objet.

La zone constitue un danger permanent pour les agents des eaux et forêts qui, selon leurs propres dires, n’ont pas les moyens nécessaires pour assurer la mission à eux confiée. La norme internationale prévue par l’UNESCO pour la couverture d’un agent forestier est de 5000 ha ; cependant avec un effectif de 56 agents forestiers de l’OPNBB, nous constatons qu’un agent dispose d’une superficie de protection de 44.642ha. Ce qui fait un surplus de 39.642ha et avec des moyens et des conditions de vie à haut risque.

Pour en venir à la mort de ce jeune agent à la fleur de l’âge, nous sommes le vendredi 22 mars. En compagnie de son guide, Issa Diarra, il organise une sortie afin d’inculquer son savoir à son stagiaire. Dans la forêt, ils remarquent des traces de pneu de vélo qu’ils suivent.

Près d’un point d’eau, le vélo était là ainsi que les affaires de son propriétaire. Issa confie tout cela au stagiaire et, accompagné du guide, il se lance à la recherche du braconnier.

Soudain, retentit un coup de feu qui permit de repérer le braconnier qui venait d’abattre un singe rouge. Pris la main dans le sac, celui-ci ne trouva autre chose que d’ouvrir le feu sur l’agent des eaux et forêts avant de prendre la clé des champs.
Atteint à la main gauche, à la cuisse et au bas ventre, Issa a été transporté au dispensaire de Kourokotoni pour recevoir les premiers soins. C’est au cours de son transfert à Kita à près de 105 km qu’il rendit l’âme. Ce meurtre porte à quatre le nombre de crimes commis sur les agents des eaux et forêts dans la boucle du Baoulé, sans compter ceux qui ont été physiquement agressés. Il s’agit des agents Salim, tué par des maures ; Léopold Sidibé, porté disparu depuis les années 1998 sans suite ; Ngolo Sangaré, chauffeur.

Lors de son enterrement, plusieurs agents et camarades du défunt ont raconté qu’ils ne disposent que de carabines russes ne tirant qu’un seul coup alors qu’il leur arrive de croiser des braconniers venus de Mauritanie et armés de kalachnikov et d’autres fusils plus performants. Certains assurent que pour leur propre sécurité ils sont obligés d’acheter des balles. Ce qui interpelle fortement la hiérarchie et les autorités actuelles.

Il faut rappeler enfin que Issa Diarra a été inhumé en présence du Secrétaire général du ministère de l’Environnement et de l’assainissement, la tutelle, au nom du Ministre Ousmane Ag Rhissa en mission, du Directeur national des eaux et forêts et son staff, des camarades, amis et parents. I

Diakaridia YOSSI

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