Le monde “civilisé” frémit à l’idée de voir naître un émirat taliban en plein cœur de l’Afrique noire; un califat islamiste à la lisière du Sahara et du Sahel, dans ce territoire presque entièrement désertique du Nord du Mali que l’on nommait déjà traditionnellement “Azawad”. Mais le monde s’inquiète-il vraiment pour ces populations qu’il a largement ignorées depuis l’annonce d’une grave crise alimentaire? Rien n’est moins sûr. C’est peut-être moins à la chair humaine qu’à la chère pierre que l’on pense. N’est-ce pas le sort des richesses touristiques qui préoccupe? Tombouctou et Gao, les deux villes maliennes inscrites sur la liste du patrimoine mondial d'une UNESCO déjà financièrement malmenée; les ruines médiévales et les gravures rupestres de la zone d'Essouk; la région de l'Adrar des Ifoghas où les apprentis aventuriers viennent faire du trek.
Tétanisée, la communauté internationale voit les barbes islamistes pousser hors de leur terrier et tenter d’imposer leurs lois sur une zone devenue, par ailleurs, plaque tournante des trafics de toutes sortes. Echaudé par l’aventure libyenne de son prédécesseur, le nouveau président français exhorte les pays africains à saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies. Sait-il que l’Union africaine se cherche toujours un président de Commission et que la CEDEAO est concentrée sur la situation de Bamako?... suite de l'article sur Slate Afrique