Par arrêté interministériel n°2017-1529-MT-MSPC-MEF-MC-MAT fixant le nombre et l’implantation des postes de contrôle routier au Mali, les autorités maliennes viennent d’ordonner l’application de la décision 15/2005/CM/Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) sur l’ensemble du territoire national. Cet arrêté, portant sur les modalités pratiques d’application du plan régional de contrôle sur les axes routiers inter-Etats de l’Uémoa, est intervenu à un moment où l’insécurité bat son plein partout au Mali. La réaction des autorités maliennes d’appliquer cette décision sous-régionale n’est-elle pas en déphasage avec la réalité du terrain ?
Pour un pays en crise comme le Mali qui fait frontière avec six pays, la sécurité aux frontières comme à l’intérieur doit être renforcée. Contrairement à cette logique, les autorités maliennes, pour manifester leur exemplarité dans l’Uémoa, ont ordonné l’application de la décision 15/2005/CM/Uémoa depuis quelques semaines par un arrêté interministériel des ministères de la Sécurité et la Protection civile, des Transports, du Commerce, de l’Economie et des Finances et de l’Administration territoriale.
Il fixe, en son article 2, le nombre des postes de contrôle routier au Mali à 37 avec l’élimination de plusieurs. Cette décision de l’Uémoa vise à faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace tout en mettant fin aux tracasseries des forces de sécurité au niveau des postes de contrôle. Ce nouvel arrêté interministériel vient abroger celui qui était en vigueur depuis 2002 qui fixait le nombre et l’implantation des postes de contrôle et des postes de sécurité au Mali.
Ces postes de contrôle ont été choisis sur la base des huit anciennes régions. Les deux nouvelles régions créées, à savoir Ménaka et Taoudéni, ne font pas cas de figure dans cet arrêté. Faut-il comprendre par-là que la circulation dans ces zones n’est soumise à aucun contrôle ?
Les 37 postes de contrôle routier retenus par cet arrêté interministériel sont repartis comme suit : trois à Bamako, six à Kayes, quatre à Koulikoro, huit à Sikasso, quatre à Ségou, quatre à Mopti, deux à Tombouctou, quatre à Gao et deux à Kidal.
Au moment où l’état d’urgence est prolongé pour six mois par l’Assemblée nationale depuis mai du fait de la situation d’insécurité au Mali, les autorités maliennes affaiblissent le dispositif sécuritaire alors que dans l’accomplissement de leur mission, ces postes pouvaient prévenir des dangers.