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Conférence africaine des Humanités : Le retour aux sources s’impose
Publié le jeudi 29 juin 2017  |  L’Essor
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© aBamako.com par A S
Conférence africaine des Humanités
Bamako, le 29 juin 2017 le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga a présidé la conférence africaine des Humanités au palais des sports
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Notre capitale abrite, depuis hier à l’hôtel Salam, et ce jusqu’au 1er juillet, une conférence préparatoire à la Conférence mondiale des Humanités qui se tiendra du 6 au 12 août à Liège en Belgique

La CAH préparera la contribution de l’Afrique et répondra aux questions qui lui sont spécifiques. Elle sera une occasion pour réfléchir aux enjeux, en mettant un accent particulier sur les facteurs contraires au rayonnement des Humanités en Afrique et aux mesures institutionnelles qui pourraient être envisagées pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle intellectuel.
En procédant à l’ouverture officielle des travaux, le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, a indiqué que « les humanités constituent pour nous le soubassement de toute culture intellectuelle sérieuse ». Pour le chef du gouvernement, l’Afrique a un rôle capital à jouer dans la construction de l’humanité car elle a la passion de l’entraide, de la solidarité et une culture millénaire comportant de fortes originalités enrichissantes.
Pour sa part, le représentant de la sous-directrice générale SHS de l’UNESCO, Dr John Crowley, a expliqué que dans la dynamique de l’humanité, il fallait mettre un programme gouvernemental qui promeut les connaissances dans les sciences sociales et humaines pour soutenir les politiques en faveur d’un développement inclusif durable.
La rencontre de Bamako regroupe 27 Etats et a pour objectif d’étudier comment les disciplines des Humanités contribuent ou peuvent contribuer à l’échelle nationale, régionale et internationale, à mesurer et à comprendre, pour aider à mieux les gérer, les transformations culturelles qui s’expriment dans des dimensions économiques, sociales et environnementales liées à la globalisation progressive des échanges. Elle vise également à assurer une refondation des sciences humaines à travers le monde. La rencontre a retenu comme thème : « langues, cultures, histoire et territoires ». Durant quatre jours, les experts développeront les thèmes suivants : Langues, cultures et éducation : héritages culturels, école coloniale et blocages linguistiques, Savoirs endogènes et locaux, Education et besoins de connaissances universelles ; Les nouveaux défis liés à l’ère du numérique, Histoire, territoires, migrations et conflits : traditions anciennes de déplacements, migrations intra et inter Etats, conflits et chocs identitaires, Exploitation des ressources et migrations internationales, Démocratie, crises institutionnelles et radicalisme religieux. Avant l’ouverture officielle des travaux, les experts se sont rencontrés sous la présidence de l’ancien ministre Adama Samassékou, coordonnateur général de la CAH.

INTROSPECTION – Il s’agit, à Bamako d’abord, puis à Liège, d’assurer une approche véritablement inclusive et pluraliste de la contribution de l’Afrique à la réflexion mondiale sur le devenir des sciences humaines. Il faut cesser d’être des consommateurs d’idées et de prêt-à-porter idéologiques. A cet effet, il faudra s’interroger, sans complaisance, avec lucidité, courage et inventivité, les langues, l’histoire, les territoires et les cultures africaines, non pas pour en faire ressortir uniquement les spécificités, mais surtout pour aider à construire des pistes nouvelles pouvant indiquer des chemins nouveaux à la construction d’une nouvelle humanité et d’un nouvel ordre mondial. Il ne s’agit pas de magnifier le passé africain mais d’analyser et de comprendre le présent en forgeant, sous l’éclairage du passé, de nouveaux instruments théoriques d’analyse susceptibles de mieux rendre compte des réalités africaines vues par des regards africains. Il s’agira notamment d’une sorte d’introspection non pas pour s’auto flageller non plus, mais pour faire comprendre aux décideurs politiques, la nécessité de la refondation d’un savoir scientifique africain capable non seulement de rendre compte du réel africain mais surtout d’élaborer des pistes de solutions novatrices pour l’Afrique et l’humanité en général. Les crises successives et mortifères qui frappent aujourd’hui l’humanité annoncent des lendemains incertains. Seules des sciences humaines débarrassées des scories des postulats de la pensée unique, sont à même de redessiner l’espérance d’un monde nouveau. Le devenir de l’humanité passe par le renouveau de la pensée théorique. Les chercheurs africains peuvent y contribuer largement en brisant tous les dogmes théoriques, en allumant les étoiles et en osant inventer l’avenir.
Selon le coordonnateur général de la CAH, les modèles de développement auxquels nous faisons face sont aujourd’hui en faillite. Cette conférence est donc une interpellation à la panne globale. Face à cette panne, dit-il, on se rend compte que cela tient de l’exploitation ou de l’inconscience par rapport à la grande partie du monde dont la diversité pourrait permettre de mieux trouver des solutions auxquelles le monde est confronté. Pour lui, la concentration de la production de la coopération internationale intellectuelle n’a pas permis de tirer le meilleur profit de la diversité culturelle et linguistique. Il estime qu’il est temps que les sciences soient réhabilitées dans le monde pour que la diversité fécondante puisse trouver les solutions que nous recherchions. Pour lui, il faut revenir aux fondamentaux. « C’est pourquoi, explique t-il, cette rencontre pose le problème de l’histoire, de la connaissance de soi, de la langue et la valeur sociétale qui nous guide. La diversité culturelle et linguistique du monde impose aujourd’hui que le monde revienne à ses origines ». Il a déploré le fait que notre continent ne fait que reproduire le model extérieur. « Nous, en tant qu’Africains, nous devons nous dire pourquoi laisser nos valeurs sociétales pour aller vers la leur qui est aujourd’hui en panne, pourquoi continuer à considérer que le mieux à faire dans le monde c’est d’amasser des richesses matériels », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que la relation humaine est plus importante que la richesse matérielle. Adama Samasékou soutient que notre « humanitude » doit aujourd’hui étancher la soif d’humanité de notre planète.

UNE DOSE D’HUMANISME – Le Dr Lazare Ki-Zerbo du Burkina Faso et le Dr Maria Ze Belinga du Cameroun ont respectivement fait des rapports sur l’état des lieux des humanités en Afrique. Le Dr Lazare Ky-Zerbo considère que les humanités africaines recouvrent l’ensemble des valeurs de la dimension éthique, archéologique et importante dans les unités africaines. C’est donc l’ensemble des valeurs pratiques, discursives et modalités ayant pour intention de construire un environnement commun fondé sur l’écologie sociale promouvant la relation à autrui et l’écologie en tant que valorisation culturelle de la relation synthétique de l’homme avec la nature.
Si d’humanisme il s’agit, c’est un humanisme en dialogue avec la nature et qui ne s’affirme pas comme l’humanisme qui considère que l’homme est maître et possesseur de la nature. Il est notamment conscient qu’il faut fondamentalement retrouver les voies de l’humanité. Quand au second, il a constaté que dans le monde, les enfants commencent à apprendre dans leur langue alors que ceux de l’Afrique commencent avec les langues étrangères. Pour lui, c’est du savoir qui se perd. Les langues se perdent en qualité et en quantité. Le Dr Maria Ze Belinga estime cependant qu’il faut mettre en place une structure ou une institution panafricaine qui lutte contre la paupérisation linguistique.

Fatoumata NAPHO
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