Des sommités venues de plusieurs pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique
débattront non seulement des complications de cette redoutable maladie et des pathologies apparentées mais aussi d’autres préoccupations de santé publique
Le deuxième congrès africain de neuromyélite optique–SD s’ouvre demain dans notre capitale pour prendre fin dimanche prochain. Ces assises qui se tiennent pour la première fois en Afrique subsaharienne consacrent également le premier congrès de la Société malienne de neurologie (SNM) qui rassemble les bonnes compétences dans le domaine de la neurologie.
Cette expertise et l’expérience de l’équipe du Pr Youssoufa Maïga, chef du service de neurologie au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré, dans la documentation des cas de neuromyélite, ont valu à notre pays d’abriter ce rendez-vous scientifique de haut vol.
Une légitime fierté pour notre pays parce que l’organisation était convoitée par d’autres nations africaines mais nos scientifiques ont su convaincre par la preuve.
Dans la littérature médicale, « la neuromyélite optique est une maladie rare qui engendre une démyélinisation (une destruction de la myéline, la substance qui protège les fibres nerveuses, et qui atteint principalement la moelle épinière). Cette pathologie rare est aussi appelée maladie de Devic parce que Eugène Devic fut le premier à identifier ses symptômes en 1894 ». Les assises de Bamako permettront de débattre des complications de cette redoutable pathologie et d’autres maladies neurologiques. Ainsi, il sera abordé, par des sommités de la neurologie, différents thèmes de brûlante actualité et qui s’inspirent des champs d’intérêt de la discipline. Les spécialistes dans les complications de certaines pathologies, notamment la neuromyélite et maladies apparentées, l’épilepsie, la neurogénétique, les maladies cardiovasculaires, la pathologie neurovasculaire, les démences, les neuropathies périphériques, la douleur ainsi que les avancées de la neurologie à l’échelle planétaire.
Les assises de neuromyélite représentent une opportunité pour la jeune garde de neurologues africains de se mettre au diapason avec l’évolution de leur discipline de prédilection et de se mettre à l’école des grands maîtres qui font autorité dans le domaine. Ainsi peuvent-ils se familiariser avec les nouveaux traitements scientifiques codifiés par les références. Ce congrès permettra donc d’améliorer la prise en charge des patients à travers un renforcement du potentiel des jeunes spécialistes. De prestigieux scientifiques, des neurologues naturellement, des Etats-Unis, d’Europe (France et Allemagne) et de notre continent, notamment les professeurs Kouassi Beugré de l’université de Cocody à Abidjan et Mansour N’diaye du Sénégal (les neurologues savent qui sont ces grands maîtres), seront présents à Bamako. Il faut aussi souligner que dans notre pays, la neurologie a connu un essor spectaculaire qui nous a permis d’avoir une bonne longueur d’avance sur nombre de certains de nos voisins.
Il ressort même des explications générales fournies par les responsables de la SNM que notre pays ne disposait que de deux neurologues. Mais cette triste époque est maintenant rangée dans un coin de la mémoire et le Mali compte actuellement plus d’une dizaine de neurologues, des spécialistes qui ne courent pas les rues. En outre, il y a une autre dizaine est en formation spécialisée.
Au chapitre des satisfactions, on peut aussi noter les publications des neurologues maliens dans les grandes revues scientifiques. A ce titre, l’équipe du Pr Yssoufa Maïga accomplit un leadership incontestable. Une croyance ancienne soutient que les maladies neurologiques sont incurables. Cette thèse est battue en brèche par des spécialistes qui estiment que ces pathologies répondent bien à une gamme de nouveaux traitements qui contribuent à améliorer la qualité de vie des malades.
Pour le Pr Youssoufa Maïga, des études scientifiques sérieuses faites en Amérique du Nord et aux Caraïbes ont démontré que si la sclérose en plaque est une pathologie que l’on retrouve généralement chez les sujets de race blanche, sa cousine, la neuromyélite (mais les deux maladies sont différentes), est plus fréquente chez les sujets de race noire. Mais notre interlocuteur s’empresse de préciser qu’il y a très peu d’études africaines sur la question, d’où l’intérêt des assises de Bamako.
Il convient de préciser que la SNM est le maître d’œuvre de l’organisation de ces assises neurologiques de Bamako. Cette société savante a pour mission de rassembler les compétences et les personnes de bonne volonté en faveur de la lutte contre les pathologies neurologiques, de promouvoir l’enseignement de la neurologie. Elle a aussi pour objectif d’impulser la recherche épidémiologique, clinique, fondamentale et thérapeutique mais surtout de poser les jalons de la coopération avec d’autres sociétés savantes, entre autres.
Les professeurs Cheick Oumar Guindo et Youssoufa Maïga sont respectivement président et secrétaire général de la SNM.
Pour le congrès de Bamako, du beau monde est attendu, notamment de grands spécialistes africains (Côte d’Ivoire, Sénégal, Tunisie, Maroc, Burkina Faso, Bénin, Cameroun et Mauritanie) et leurs homologues américains, français et allemands.