Depuis mars 2012, la république du Mali, ce pays à la diversité culturelle exceptionnelle, traverse l’une des crises les plus spectaculaires de son existence. Qui l’aurait cru ? Mais, il en est ainsi aujourd’hui. Le bateau «Maliba » a tangué. A peine sauvé du naufrage, le pays se sort petit à petit, mais difficilement de sa crise, qui lui a été imposée, pour diverses raisons et par différents acteurs. A chaque tentative de progression vers la stabilité, tout est mis en œuvre pour freiner le mouvement. Que dire des agitations soulevées contre le processus d’accord d’Alger, suivi de la mise en œuvre de ses recommandations, notamment les autorités intérimaires, les DDR, le désarmement et la réinsertion des ex-combattants.
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Aujourd’hui, le processus de révision constitutionnelle défraie la chronique. Cette affaire, dont certains en ont fait un fonds de commerce politique, ne devrait pas nous divertir. Le Mali est par excellence un pays de dialogue. Cette valeur est la condition siné qua non qui nous a toujours permis de relever les défis. Qu’est ce qui n’a pas marché ?
Le président a bien compris cela et d’ailleurs pour cela, il a décidé le report du référendum. Ceux-là qui exigent l’annulation pure et simple du projet de révision ou qui réclament le départ du Chef de l’Etat doivent savoir qu’ Entre dialogue…et division, il ne faut pas jeter l’eau du bain avec le bébé. L’instrument juridique, objet de débat, est le fruit d’un dialogue fécond de l’ensemble des forces vives en 1992. En vérité, dans le projet, il faut reconnaître quelques avancées significatives en des points, mais également des régressions comparativement à la constitution de 1992 Pourquoi, ne pas recourir cette fois-ci à ce principe pour consolider notre jeune démocratie ?
Retrouvons-nous autour de la table pour discuter sur les points qui semblent n’être pas bénéfiques pour la masse populaire.Notre salut réside dans cela. Personne d’autre ne viendra refaire ce Mali à notre place. C’est par le biais du dialogue entre le peuple et les dirigeants qu’on construit un pays et non à couteaux tirés. Plus nous sommes désunis, plus l’ennemi gagne du terrain. Sachons raison garder.
Traoré Henriette Samaké