La contestation du projet de révision constitutionnelle au Mali est en train de prendre d’autres dimensions. Elle est en train de se transformer en règlement de compte pour certaines personnes vis-à-vis du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. C’est le cas du jeune prêcheur Chouala Bayaya Haidara qui, dans un prêche à l’occasion de la fête de Ramadan,invitait ses adeptes à ne pas voter pour IBK en 2018.
Ce coup de colère du jeune prêcheur Chouala Bayaya Haidara intervient après la décision prises par les autorités de retirer de chez lui, les forces de sécurité chargées d’assurer sa sécurité. Cela est arrivé selon ses explications, après qu’il ait participé à la marche du 17 juin dernier contre le projet de révision constitutionnelle en cours au Mali.
Selon ChoualaBayayaHaidara, ce n’est pas lui qui avait demandé la présence des policiers à son domicile. Mais c’était suite à une menace de mort qu’il avait reçue. Une menace après laquelle explique-t-il, il est allé voir les autorités dont le premier responsable du Groupement Mobile de Sécurité (GMS) de la police nationale. D’après lui, c’est ce dernier qui a décidé de mettre des agents du GMS à sa disposition en contrepartie d’un payement mensuel de la somme de 150.000FCFA.
A en croire le jeune prêcheur, lorsqu’il informa le Directeur Général de la Police Nationale de la situation, ce dernier lui a fait savoir que ce service était plutôt gratuit. Et il décida d’affecter des agents à son domicile pour assurer sa sécurité jusqu’à sa participation à la marche contre le projet de révision constitutionnelle le 17 juin dernier.
Suite à cette décision des autorités dit-il, il a bénéficié d’une grande solidarité de la part de plusieurs personnes dont des policiers qui sont venus lui exprimer leur solidarité. Tout comme des jeunes de son quartier qui ont proposé de lui apporter leur aide ainsi que plusieurs personnalités du pays. Pour lui, cet acte du gouvernement est illégal au motif que la décision de retrait des policiers a été faite un samedi et sans écrit. C’est pourquoi, il s’en est pris ouverte au président de la République qu’il considère comme la principale cause.
Très remonté contre le retrait des policiers de son domicile, ChoualaBayayaHaidra dira que le président IBK a été élu par les pauvres et les ignorants. Mais que ce dernier, depuis son élection, s’est transformé en premier ennemi de ces mêmes pauvres, surtout à travers l’opération Ami Kané. Selon lui, IBK ne vaut pas mieux que le mendiant qui se trouve dans la rue car ils ont les mêmes droits.
Il a profité de l’occasion pour remercier SoumailaCissé, TiebiléDramé, Master Soumi et les autres acteurs de la plateforme du Non pour « leur patriotisme et leur solidarité ». Toujours par rapport au projet de révision constitutionnelle, il dira que la décision de report du referendum ne suffit pas, mais qu’il faut plutôt le retrait pur et simple du projet de constitution. Comme motif, il a déclaré que le projet de révision constitutionnelle fera d’IBK, un vrai monarque.
De la fronde contre la révision constitutionnelle au front politique
Comme pour solder des comptes avec le président IBK suite au retrait des policiers de son domicile, ChoualaBayayaHaidara est allé au-delà du projet de révision constitutionnelle. Il a demandé aux populations de faire un bloc contre IBK en 2018 afin de lui barrer la route pour un second mandat. Après avoir invité ses partisans à ne pas voter pour IBK en 2018, il s’est également attaqué au mouvement Sabati 2012 dont il a traité les membres d’opportunistes. Pour lui, plusieurs membres de ce mouvement circulent aujourd’hui dans des voitures de luxe offertes par l’actuel régime.
M.D