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Sensibilisation de l’opinion publique sur la révision constitutionnelle : Le Mouvement ‘’Trait d’Union’’ maintient le cap
Publié le vendredi 30 juin 2017  |  Le Tjikan
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Pour une troisième fois consécutive, le Mouvement ‘’Trait d’Union’’ a organisé hier jeudi 29 juin au Grand Hôtel de Bamako, une conférence-débats sur le processus de révision de la constitution du 25 février 1992. Avec pour objectif : d’offrir l’opportunité au grand public de se familiariser avec le contenu du nouveau texte adopté par l’Assemblée Nationale.
« Contribution à la compréhension de la loi portant révision de la constitution de 1992 », tel était le thème de la conférence-débats, organisée par le Mouvement ‘’Trait d’Union’’, hier jeudi 29 juin au Grand Hôtel de Bamako. Troisième du genre, selon la coordinatrice du Mouvement ‘’Trait d’Union’’, Oumou Sall Seck, non moins maire de Goundam, cette conférence n’a d’autres buts que d’informer l’opinion publique sur le contenu de la loi portant révision de la constitution de 1992 déjà adoptée par l’Assemblée nationale et en attente d’être soumise au référendum.
« Nous avons été clairs, nous ne sommes ni partisans du ‘’Oui’’, ni partisans du ‘’Non’’ nous voulons juste que le peuple comprenne le texte et son enjeu pour le Mali. Nous voulons créer un cadre apaisé permettant aux uns et aux autres de dire ce qu’ils pensent dans le respect mutuel » a-t-elle précisé. Retransmise en direct sur la chaîne de télévision privée ‘’Africable Télévision’’, la conférence-débats était animée par le ministre en charge des Droits de l’Homme et de la Réforme de l’Etat, MeKassoumTapo, le Pr. Abdoulaye Niang, expert en économie de la guerre, directeur exécutif du Centre ‘’Sènè’’ et membre du réseau ‘’Jogo ni Maaya’’ organisation membre de la société civile, Sidi Aly Ould Bagna, chef de fraction et membre de la société civile et Ben Chérif Diabaté du RECOTRADE.
Durant près de 3 heures, l’assistance et les téléspectateurs ont eu droit à un débat contradictoire, franc et courtois. Dans son intervention, la coordinatrice du Mouvement ‘’Trait d’Union’’, Oumou Sall Seck a précisé que dans le programme initial, il était prévu d’inviter au débat,le ministre Me KassoumTapo et Me Hamidou Diabaté, membre de l’opposition politique. Mais malheureusement, selon elle, ce dernier a eu un contretemps à la dernière minute et qu’il fallait trouver d’autres conférenciers.
Premier à prendre la parole, le ministre Kassoum Tapo a demandé de dépassionner le débat en le ramenant à l’essentiel. Il a brièvement rappelé que le Mali est à sa troisième tentative de révision de la constitution du 25 février 1992 du temps du président Alpha Oumar Konaré à Ibrahim Boubacar Keïta. Curieusement selon lui, la révision n’a jamais suscité autant de polémiques venant de l’opposition sous les régimes précédents. Député et rapporteur de la commission lois de l’Assemblée nationale en 2011, le ministre Kassoum Tapo a déclaré qu’il n’y a pas une grande différence entre l’actuel projet de constitution et celui adopté en août 2011 au temps de l’ancien président Amadou Toumani Touré.
« En 2011, le projet a été adopté, nous n’avons pas entendu toutes ses protestations. Et en réalité, ceux qui aujourd’hui sont en train de protester contre l’actuel projet de loi ont majoritairement voté en faveur de celui de 2011 », a déclaré le ministre KassoumTapo. Qui poursuit plus loin, que si les deux premières tentatives de révision étaient motivées par le confort de notre démocratie, cette fois-ci, il y a une exigence qui s’impose. Il s’agit de l’accord pour la paix et la réconciliation. « Nous avons signé un accord, nous sommes tenus de le respecter. La communauté internationale nous a soutenus pour sortir de la crise, des soldats étrangers sont morts pour le Mali », a-t-il rappelé. Avant d’ajouter qu’il n’y a aucun agenda caché derrière le projet de révision de la constitution si ce n’est le retour de la paix au Mali.
Selon lui, l’innovation majeure du nouveau texte, c’est la nomination des deux tiers des sénateurs par le président de la République. Une mesure qui, d’après lui, se justifie par l’importante place qu’occupent les autorités traditionnelles et religieuses dans notre pays. « Nos patriarches n’ont que faire des compétitions électorales pour être associés dans la gestion du pouvoir », a-t-il dit.
Parlant de la requête déposée par l’opposition auprès de la Cour constitutionnelle pour demander le retrait de ladite loi portant révision de la constitution, le ministre Me KassoumTapo a déclaré que le gouvernement se conformera à la décision de la cour. « Si la cour décide qu’il n’y ait pas de référendum, nous allons nous en tenir à cette décision », a-t-il promis.
Le second intervenant, Sidi Aly Ould Bagna, membre de la société civile, pense contrairement au ministre Tapo, que le contexte n’est pas favorable à la révision constitutionnelle. Et que les Maliens doivent sortir des débats de positionnement pour mener des discutions sincères sur l’avenir de la nation. Il a dans la même dynamique rappelé qu’avant d’être soumis au référendum, la loi portant révision de la constitution devait prendre en compte, la charte de la paix issue de la conférence d’entente nationale.
En réplique, le ministre KassoumTapo a répondu que les députés de la commission lois de l’Assemblée nationale ont écouté plus 400 personnes ressources et effectué des écoutes citoyennes. Et pour lui, renvoyer le texte à une seconde lecture serait une perte de temps après tout l’effort qui a été fourni.
Le Pr Abdoulaye Niang, du réseau ‘’Jogo Ni maaya’’ estime pour sa part qu’économiquement parlant, la nouvelle loi portant révision de la constitution est très profitable aux Maliens. Et selon lui, rien que le fait de pouvoir réviser la constitution sans passer par le référendum (art 25 de la nouvelle constitution), le nouveau projet de révision constitutionnelle est une bonne chose. Car dit-il, cette mesure permettra aux Maliens d’éviter d’injecter des milliards de franc cfa dans l’organisation du référendum à chaque révision de la constitution pour des choses qui dit-il, ont peu d’intérêt en termes financier.
Sans prendre de position en faveur du ‘’Oui’’ ou du ‘’NON’’, le représentant du RECOTRADE, Ben Chérif Diabaté, a pour sa part, appelé les Maliens à faire preuve de sagesse et de retenu.
Remerciant les conférenciers et les participants, la coordinatrice du Mouvement ‘’Trait d’Union’’, Oumou Sall Seck a annoncé la tenue d’autres débats sur le même thème.
Lassina NIANGALY
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