L’Azalai hôtel Salam abrite depuis le mercredi 28 juin dernier, la Conférence Africaine des Humanités. Plusieurs sommités africaines et de la diaspora en matière de sciences humaines prennent part à cette importante rencontre en prélude à la conférence mondiale prévue à Liège en Belgique en août 2017. La cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga.
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Cette conférence pour la zone Afrique a comme thème : « Langue, Cultures, Histoire et Territoires » et comme sous thèmes, « héritages culturels, blocages linguistiques, les nouveaux défis liés à l’ère du numérique, migrations intra et inter Etats, conflits et chocs identitaires et crises institutionnelles et radicalisme religieux».
Pour mieux contribuer à l’atteinte des objectifs de la conférence mondiale, celle pour l’Afrique est donc une occasion pour réfléchir à ces enjeux en mettant un accent particulier sur les facteurs qui s’opposent au rayonnement des humanités en Afrique et aux mesures institutionnelles qui pourraient être envisagées pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle intellectuel.
Selon les conférenciers, des défis énormes s’opposent à l’humanité. Car elle brûle à cause des pressions climatiques, des conflits au niveau des migrations, des tensions sociales au niveau de chaque région dans le monde et de l’existence du terrorisme partout. Donc, face à ses défis disent-ils, il faudra interroger chaque culture du monde afin d’aider à trouver une nouvelle forme de vivre ensemble, de solidarité vraie et de rencontre de l’autre puisque le monde a soif d’humanité. Et l’Afrique ne peut pas rester en marge de cette contribution au plan mondial. Donc, cette conférence de Bamako permettra à l’Afrique de se préparer mieux pour la conférence mondiale à Liège où elle ira avec sa spécificité.
Pour le Pr Adama Samassékou, coordonnateur général de la conférence, cette rencontre vise à construire la spécificité africaine pour participer au dialogue mondial de Liège. Il s’agit pour lui, de la préparation de l’Afrique à ce grand rendez-vous qui se tiendra du 6 au 12 août à Liège en Belgique, dénommé conférence mondiale des humanités.
En parlant des humanités dit-il, c’est toutes les disciplines qui sont regroupées dans les sciences humaines dont la philosophie, l’histoire, la littérature, les langues, les religions etc. Et il s’agitde s’interroger sur la contribution de ces disciplines dans la compréhension et dans la recherche de solutions aux grandes questions et défis qui sont portés à nos sociétés dans le processus de transformation. D’après lui, le monde a des problèmes. Mais il s’est dit certain que les sciences humaines peuvent aider à les comprendre mieux afin d’y trouver les solutions.
Dr John Crowley, représentant de l’UNESCO quant à lui a expliqué le rôle de l’UNESCO dans cette conférence. Avant d’indiquer les défis politiques du monde ne peuvent être abordés qu’en sachant ce qui impulse la transformation des sociétés contemporaines. C‘est pourquoi selon lui, le programme de l’UNESCO sur la Gestion des Transformations Sociales (MOST) promeut les connaissances dans les sciences sociales et humaines pour soutenir les politiques en faveur d’un développement inclusif et durable
A en croire Dr Crowley, la province de Liège réunira en août prochain, des acteurs de toutes les disciplines des sciences humaines, en dialogue avec les sciences sociales et naturelles ainsi qu’avec l’art et la littérature, afin de définir un agenda global pour le rôle et le champ des sciences humaines dans le monde contemporain. Pour lui, il s’agit d’une rencontre où l’accent sera mis sur leur importance dans la capacité des sociétés à répondre aux défis de développement qu’elles rencontrent.
Le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga pour sa part, s’est dit honoré par la présence d’éminentes personnalités des sciences sociales et de la littérature à cette cérémonie dans la capitale malienne. Pour lui, l’Afrique a un rôle capital à jouer dans la construction des humanités parce qu’elle est aussi un bastion de l’entraide et de la solidarité issus d’une culture millénaire comportant de fortes originalités enrichissantes de l’humanité.
«C’est le lieu de vous dire que votre responsabilité est engagée car votre réflexion apportera la contribution africaine à la conférence de Liège en août prochain », a-t-il déclaré. Avant de rappeler que les humanités africaines ont incontestablement contribué à la libération intellectuelle et politique de l’Afrique et de la diaspora.
Moussa Sékou Diaby