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Le ministre Kassoum Tapo: « cette révision constitutionnelle ne concerne nullement la personne d’IBK »
Publié le samedi 1 juillet 2017  |  L’Indicateur Renouveau
6eme
© aBamako.com par Momo
6eme conférence de presse du ministre Abdel Karim Konaté sur le conseil des ministres
Bamako, le 17 mai 2017 le ministre Abdel Karim Konate en compagnie de ses homologues de l`Agriculture et des Droits de l`Homme ont tenus une conférence de presse au sécrétariat général du gouvernement. Photo: Me Kassoum Tapo, Ministre des Droits de l`Homme et de la Reforme de l`Etat
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Le mouvement ‘’Trait d’Union’’ dont la coordinatrice nationale est madame le maire de Goundam, Oumou Sall Seck, se distingue vraiment positivement dans le débat qui entoure la révision constitutionnelle dans notre pays. Ayant fait le choix de n’appartenir à aucun des deux camps (le OUI ou le NON), ce mouvement a choisi de faire comprendre le contenu du projet par le maximum des Maliens pour qu’en toute souveraineté ils sachent le meilleur choix à faire. Pour cela, il multiplie les conférences-débats. La dernière a eu lieu ce jeudi 29 juin 2017 au Grand hôtel de Bamako.

Un débat qui se voulait contradictoire avec des conférenciers comme le ministre Kassoum Tapo, Abdoulaye Niang du mouvement ‘’Joko ni maya’’ qui sont du côté du OUI ; Sidi Aly Ould Bagna de la société civile qui est pour le NON ; et Ben Chérif Diabaté du Recotrade qui épouse aussi une neutralité, mais accuse le gouvernement de n’avoir pas informé suffisamment les citoyens pour qu’ils comprennent de quoi il s’agit. Le principal souci de ce conférencier, c’est plutôt c’est la paix. Une paix qui va permettre à chacun de trouver son compte. Ce qui compte pour lui, c’est l’apaisement du climat, que les gens puissent se comprendre et choisir ce qui est mieux pour le Mali.

La conférence-débats de ce jeudi, qui était en direct sur la Chaine Africable, avait pour thème : « contribution à la compréhension de la loi portant révision de la Constitution de 1992 ».

Pour la coordinatrice du mouvement ‘’Trait d’Union’’, « au-delà de la passion et des fantasmes qui animent la plupart des débatteurs au Mali, quels sont les enjeux réels de ce référendum ? Qu’implique-t-il pour l’avenir du Mali? Quelles sont les positions des différents acteurs politiques ou non politiques, maliens ou non maliens à l’égard de cette loi ? Et que dit réellement cette loi portant révision de la Constitution, que la majorité d’acteurs et du peuple malien n’ont certainement pas lue ?

Il est indéniable le décalage énorme entre ce que dit le projet de la nouvelle Constitution et la manière dont cela est présenté dans les médias et aussi au sein de l’opinion publique. Nous constatons qu’il s’agit plus d’un regard très orienté teinté qui représente plus les positions et les stratégies des acteurs politiques que celui du peuple malien. Le peuple malien doit prendre part actif à ce débat et se faire une idée exacte de ce qu’il considère comme ses aspirations profondes que la nouvelle constitution doit en porter.

Le vrai choix pour le peuple malien ne se fait donc pas sur ces considérations superficielles et dépasse de très loin nos passions. Les Maliens doivent être amenés à exprimer leur volonté sur ce cadre constitutionnel permettant une continuité de l’Etat et une stabilité politique. Laissons la place au débat que je souhaite être une expression de dialogue pour l’intérêt de nous tous Maliens ».

Pour le principal conférencier, le ministre des Droits de l’homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo, la présente révision constitutionnelle ne concerne nullement la personne du président Ibrahim Boubacar Kéita puisqu’elle n’aura aucune incidence ni sur la durée du mandat ni sur le nombre de mandats. Me Kassoum Tapo a exprimé tout le respect qu’il doit à la Constitution de 1992 pour avoir été un des acteurs mais, a-t-il dit, nous avons signé un Accord qui impose une révision de la Constitution et non un changement de République. Pour le ministre Tapo, on est même limité par le temps parce que si le référendum n’est pas tenu maintenant, il risque d’être compromis par cette même Constitution qui interdit toute modification à une certaine date d’une échéance électorale. Or, indique le ministre, 2018 est déjà à nos portes. « Pour ce référendum, le gouvernement va tout faire pour apaiser le pays afin que l’élection ait lieu. Déjà le MOC est à Kidal ».

Cette vision des choses n’est pas partagée par le jeune Sidi Aly Ould Bagna qui trouve inopportune une révision constitutionnelle dans le contexte actuel des choses. Quand bien même il apprécie l’Accord pour la paix et la réconciliation, monsieur Bagna pense que ce n’est pas deux ans après la mise en application d’un Accord qu’on doit réviser une Constitution pour ce même accord. Pourquoi réviser la Constitution pour l’Accord alors que le document essentiel qui est la charte pour la paix n’est pas pris en compte ?, s’est interrogé le jeune Bagna.

Le professeur Abdoulaye Niang a surtout dénoncé certaines fausses informations données par les partisans du ‘’Non’’ autour du contenu du nouveau texte.

Selon lui, le nouveau projet de loi portant révision de la Constitution n’est certes pas parfait mais, il vaut mille fois mieux que l’ancien texte. Et pour preuve, l’article 71 de la nouvelle Constitution qui définit la libre administration des collectivités territoriales, permettra aux populations locales de mieux profiter de leurs ressources naturelles.

Pour le professeur Niang, la polémique autour de la création du Sénat est un faux débat. « Nous avons des personnalités culturelles, traditionnelles ou religieuses qui sont plus légitimes que nos hommes politiques. Je ne vois pas de problème à ce qu’on veuille faire représenter ceux-ci dans des instances de décision. Ceux-ci ont bien un rôle à jouer dans la gestion du pouvoir », a souligné monsieur Niang lequel estime que la nomination d’un tiers des membres du Sénat ne fera pas du président de la République un ‘’monarque’’ comme le soutiennent certains détracteurs du nouveau texte.

De toutes les façons, le débat n’est pas épuisé et le mouvement ‘’Trait d’Union’’ en est conscient. C’est pourquoi la coordinatrice dit s’employer pour que les responsables de la Plateforme « An tè son an bana », viennent expliquer leur position un jour. Contact a déjà été pris avec sa présidente Mme Sy Kadiatou Sow.

A.Diakité
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