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Tollé autour du projet de referendum : A quel Pr Abdoulaye Niang se fier ?
Publié le samedi 1 juillet 2017  |  Aujourd`hui
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier de la Société civile sur l`observation de l`Accord de Paix.
Bamako, le 29 juin 2016 à la Maison des Ainés. Le Mouvement Patriotique pour le Mali (MPM) a, en partenariat avec d`autres organisations de la Société Civile, organisé avec l`appui technique de l`Institut National Démocratique (NDI) et l`USAID, un atelier sur l`élaboration d`un chronogramme des activités d`observation, de veille, d`alerte et les outils de monitoring de l`Accord de Paix.
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Profitant d’une tribune du réseau Trait-d’union, précisément à l’occasion d’une conférence-débats organisée le jeudi 21 juin 2017 à la Maison de la presse, Pr Abdoulaye Niang, chercheur/consultant, directeur exécutif du centre Sènè d’études stratégiques, déclarait que “la nouvelle Constitution est une bonne constitution et avec laquelle, les Maliens vont retrouver leur dignité”. Tout le contraire de ce qu’il disait 13 jours auparavant, en appelant les populations à aller massivement voter “Non” pour rejeter cette constitution.

Curieusement, on constate qu’en peu de temps, précisément en 13 jours d’intervalle, le discours du Professeur Abdoulaye Niang a radicalement changé sans que l’on ne sache pourquoi. Mais il lui revenait, personnellement, avant d’appeler les gens à dire oui à ce projet de nouvelle constitution, de faire publiquement son mea culpa, s’il s’avère qu’il s’était trompé en disant le contraire car deux déclarations publiques coexistent et se trouvent contradictoire. C’est pourquoi, des responsables de l’opposition pensent bien qu’il a tenté de noyer le poisson dans l’eau en procédant à une attaque en règle contre leur personne lors de sa dernière sortie au cours de laquelle il était en train de se dédire.



En effet, comme nous l’écrivions dans notre édition de vendredi dernier, en faisant le compte rendu de la conférence tenue par le réseau “Trait-d’union” à la Maison de la presse la veille de notre parution, c’est à dire le jeudi 21 juin, le Pr Abdoulaye Niang, dans son intervention, n’y est pas parti avec le dos de la cuillère, notamment en disant à qui veut l’entendre que la nouvelle constitution est une bonne constitution qui n’est pas venue du néant. Il a même remercié les rebelles de Kidal d’avoir provoqué la crise du Nord dont la résolution va permettre de mettre un terme aux crises cycliques. Et la révision constitutionnelle va permettre la paix. Il n’a pas raté les opposants à la révision constitutionnelle qui ont été traités de monarques. “Ne croyez pas aux politiques qui dénoncent cette révision constitutionnelle. Ils nous amènent au K. O. et donnent l’occasion à leurs enfants de maintenir le peuple dans l’esclavage. Etant ressortissant de Kéniéba, Kéniéba est le principal producteur d’or au Mali. Mais à cause de la fraude, du blanchiment d’argent, Kéniéba n’a rien. Avec la révision constitutionnelle, Kéniéba pourra mettre des climatiseurs dans les toilettes. Dire qu’avec la révision constitutionnelle IBK deviendra monarque est un faux débat. Soumaïla Cissé, Tiéblé Dramé, Mme Sy sont des monarques. Car avec ils n’accepteront jamais de céder leur fauteuil de président de parti à un autre militant. Donc, qu’ils arrêtent de continuer à tromper le peuple malien, il faut qu’ils arrêtent d’animer la galerie. Les leaders de l’opposition sont vides. La nouvelle Constitution est une bonne Constitution et avec laquelle, les Maliens vont retrouver leur dignité “ disait-il.

“Les citoyens doivent massivement voter “Non” pour marquer leur rejet de la révision constitutionnelle”

Mais l’on constate que lors d’une interview publiée par le quotidien L’Indépendant, dans son édition du jeudi (encore un jeudi) 8 juin 2017, Professeur Abdoulaye Niang appelait à votre massivement “Non” pour rejeter la révision constitutionnelle. En effet, la couleur était annoncée dès le titre de cet entretien accordé à notre confrère : “Le Pr Abdoulaye Niang par rapport à la révision constitutionnelle du Mali : “Les citoyens doivent massivement voter “Non” pour marquer leur rejet de la révision constitutionnelle”.

Dans cet article, on peut lire des propos du Pr suite à un entretien accordé au journaliste à son domicile et qui n’ont souffert d’aucun démenti encore moins d’une mise au point. En effet, il est écrit : “Se référant à l’article 121 de la constitution du 25 février 92 qui stipule que la désobéissance civile c’est le devoir du citoyen en cas de déviation de l’Etat et que la société civile doit intervenir pour protéger la forme républicaine de l’Etat, Abdoulaye Niang révèle que “ on reconnaît comme pouvoir la société civile mais de façon explicite. Nous avions alors suggéré de consacré un titre (ndlr : à la Commission des Lois de l’Assemblée nationale) à la société civile et surtout de reconnaître le réseau des associations de la défense des droits civils, économiques et socioculturels et le réseau africain de coordination de veille statistique et citoyenne, qui vont fonctionner à l’image de “Y’en a marre” et le “Balai citoyen” afin de veiller à ce que la forme républicaine de l’Etat soit préservée en tout temps et d’éviter d’avoir des présidents “mansa” ; selon le dessein de IBK. Nous avons ensuite précisé (ndlr : devant la Commission des Lois) que le moment était mal choisi pour l’amendement simplement en raison de l’article 118 qui dit qu’aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire “ (sic).

“On sera devant un roi qui ne va pas survivre”

Et surtout, cerise sur le gâteau, le journaliste de préciser ceci : “Le Professeur Abdoulye Niang ajoute que la constitution n’étant pas un jeu d’intérêt, on pouvait attendre 2020 pour son amendement afin de refléter cette évolution vers les Etats-Unis du Mali”.

Pis, le journaliste écrit encore: “Pour lui…si on va vers les Etats-Unis du Mali, le Sénat est une opportunité, à condition, toutefois, que le président de la République n’ait pas le pouvoir de nommer un tiers des conseillers du Sénat, ” on aurait souhaité plutôt qu’un tiers vienne de la société civile, un tiers de la communauté des affaires et un tiers de la classe politique. Si on donne un tiers au président de la République, il y a de forts risques de déviation comportementale, en raison de l’emprise qu’il aura sur l’Assemblée nationale où sa coalition est majoritaire et de l’influence et de l’influence qu’il exercera sur le Sénat. Des problèmes de gouvernance vont alors se poser. De ce fait on sera devant un roi qui ne va pas survivre…”

“Concernant le vote du référendum, le message qu’il délivre aux populations est d’aller voter “Non” pour marquer leur rejet de la révision. Le boycott n’est pas la solution… “ Ecrit le journaliste, rapportant les propos du Professeur Abdoulaye Niang.

Comme on le voit, le Pr Abdoulaye Niang qui parle dans cette interview, publiée rappelons-le le 8 juin 2017 dans le numéro 4252 du journal L’Indépendant, est différent, radicalement, de celui qui parle lors de la conférence publique organisée par le réseau “Trait d’union” à la Maison de la presse, le jeudi 21 juin 2017, soit avec 13 jours d’intervalle.

C’est pourquoi, nombreux sont les lecteurs qui ont noté ce changement de discours en si peu de temps pour nous interpeller afin que nous puissions vérifier si réellement il y a eu ce double-langage qui malheureusement existe, quelle que soit la justification qui lui sera donnée plus tard. Et ces mêmes lecteurs qui suivent de très près le Pr Abdoulaye Niang, qu’ils ont connu pertinent dans d’autres sujets, se demandent ce qui a bien pu lui arriver pour commettre cette grossière erreur de communication pour un sujet si important et si sensible que le projet de révision constitutionnelle.

A.B.NIANG

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