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L’Essor N° 17397 du 21/3/2013

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Elections au Mali : comment améliorer les taux de participation
Publié le jeudi 28 mars 2013  |  L’Essor


© Autre presse par DR
Ousmane Issoufi Maïga , homme politique et ancien Premier ministre malien
homme politique et ancien Premier ministre malien


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La fondation Friedrich Ebert a publié un ouvrage qui recense quelques idées forces. Après deux décennies de multipartisme, l’augmentation du taux de participation aux élections demeure une équation difficile à résoudre dans notre pays. Cette question préoccupe le gouvernement et interpelle la classe politique, la société civile et les institutions. C’est pourquoi, la fondation allemande Friedrich Ebert a commandité un ouvrage intitulé « Les élections au Mali : Pourquoi le taux de participation est toujours si bas ? ». Samedi au CICB, la fondation a partagé les résultats de cette enquête lors d’une conférence dont la modération était assurée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga.

L’ouvrage a été rédigé par des experts, en l’occurrence Mohamed Traoré et Sékou Mamadou Chérif Diaby. De leur point de vue, l’analphabétisme, l’absence de culture politique, l’inexactitude du fichier électoral, la carte électorale, l’équation du découpage électoral et le mode de scrutin, les fraudes, la problématique de la neutralité des élections sont, parmi tant d’autres causes, à la base de la faiblesse du taux de participation aux différents scrutins. Leurs recommandations touchent à l’alphabétisation, l’éducation civique et à la sensibilisation, afin de relever le taux de participation aux scrutins.

Le modérateur Ousmane Issoufi Maïga a suggéré une réforme du système électoral. Il a déploré l’attitude des partis politiques qui, selon lui, « ne sont jamais unis autour de l’essentiel ». Il a aussi invité la presse à faire preuve de patriotisme durant cette période exceptionnelle.

Après les exposés, des intervenants représentant des partis politiques ont évoqué le problème de la distribution des cartes électorales, la crise de confiance entre certains acteurs du processus électoral. A l’instar des auteurs de l’étude, certains intervenants ont posé le problème de la multiplicité des structures intervenant dans la gestion du processus électoral.

Ibrahim Assihanga Maïga, le chef de cabinet au ministère délégué chargé de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, a félicité les auteurs du livre et remercié la fondation Friedrich Ebert pour son appui à la consolidation de l’Etat de droit, des libertés et de la stabilité dans notre pays.

Au nom de la fondation, Mme Annette Lohmann et le Dr Salabary Doumbia ont expliqué que ce document aurait dû être présenté dans le cadre des élections prévues dans notre pays en 2012. Mais la fondation Friedrich Ebert a du surseoir à sa publication en raison du coup d’Etat et de l’occupation des deux tiers du pays par des groupes.

Cette publication qui intervient au moment où le Mali prévoit d’organiser des élections en juillet, a permis d’approfondir la réflexion au sein des pouvoirs publics, des partis politiques et de la société civile sur la mobilisation des électeurs.

« Ces vingt dernières années, le taux de participation aux élections s’est révélé de plus en plus faible et cela alimente naturellement le débat sur l’épineuse question de la légitimité des hommes et des institutions issus de ces scrutins », a regretté Salabary Doumbia, le chargé de programmes de la fondation Friedrich Ebert.

Mohamed Traoré et Sékou Mamadou Chérif Diaby ont tenté de trouver des réponses à certaines questions récurrentes. Est-ce l’effet d’une simple crise de croissance démocratique ? Est-ce une crise de civisme, de militantisme ? Est-ce une forme de protestation ou le signe d’un malaise profond résultant d’un dysfonctionnement de la démocratie et des institutions démocratiques ?

Aujourd’hui, tous les acteurs sont conscients de l’immensité du travail lié à la bonne organisation des élections. Partis politiques, pouvoirs publics, société civile, citoyens tout court, doivent tous se donner la main pour que les élections de cette année soient l’occasion de consolider la démocratie malienne par la crédibilité requise, la transparence et l’acceptation des résultats.

Cette année, les élections générales se tiendront dans un contexte difficile marqué par la stabilisation des zones libérées de l’occupation des groupes armés, le retour de l’administration, des déplacés et des refugiés. D’après un récent sondage publié par la FES, environ 90% des personnes sont insatisfaites de la gestion de la crise du Nord par les partis politiques. L’enquête donne des indications quant à l’effort attendu des partis politiques pour reconquérir le cœur des militants et votants. Même si la grande majorité des enquêtés (83%) annoncent qu’ils vont voter aux prochaines élections.

La Friedrich Ebert Stiftung demeure convaincue qu’une meilleure gestion du processus électoral avec la participation effective de l’ensemble des acteurs pourrait rehausser le taux de participation des citoyens aux élections, garantir la crédibilité et l’acceptation des résultats, réduire le risque de violentes contestations pouvant résulter de la qualité des résultats et, de ce fait, contribuer à la consolidation de la démocratie.

B. M. SISSOKO

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