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Force antijihadiste: Macron soutient les pays du Sahel mais réclame de l’efficacité
Publié le dimanche 2 juillet 2017  |  AFP
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Bamako, 2 juil 2017 (AFP) - Le président français Emmanuel Macron a promis
dimanche au sommet du G5 Sahel à Bamako son aide pour le déploiement d’une
force conjointe de ces pays contre les jihadistes mais leur a enjoint d’en
démontrer l’efficacité.
Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du
Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, le
G5 a réactivé, lors d’un sommet en février, également dans la capitale
malienne, le projet de création de cette force.
Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du
Niger, avec un effectif initial de 5.000 hommes, basée à Sévaré, (centre du
Mali), elle s’ajoutera à l’opération française Barkhane qui traque les
jihadistes dans le Sahel et à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).
M. Macron a rejoint dans la nuit à Bamako le président malien Ibrahim
Boubacar Keïta, et ses pairs Idriss Déby Itno (Tchad) Mohamed Ould Abdelaziz
(Mauritanie), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mahamadou Issoufou
(Niger).
La France apportera 70 véhicules tactiques et un appui opérationnel, a-t-il
annoncé à l’ouverture du sommet. "Sur le volet militaire, c’est un effort
équivalent à plus de 8 millions d’euros que nous consacrons d’ici la fin de
l’année", a-t-il dit.
Il a salué "une dynamique, un mouvement de fond que la France est fière
d’accompagner", qualifiée d’"alliance pour le Sahel". M. Macron a ajouté avoir
"bon espoir que le 13 juillet", le Conseil franco-allemand à Paris permette
aux deux pays d’"annoncer des engagements communs autour de cette alliance".
Mais, "pour garantir un soutien dans la durée, ce sera à vous et à vos
armées de convaincre que le G5 peut être efficace, dans le respect des
conventions humanitaires. Les résultats doivent être au rendez-vous pour
convaincre nos partenaires", a prévenu le président français à l’intention de
ses pairs.
Le 21 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution qui
"salue" le déploiement de cette force mais sans lui délivrer ni mandat ni
fonds.

- ’Faire semblant de faire’ -

Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a évoqué samedi
un budget total de 450 millions de dollars.
La question financière est d’autant plus sensible que le président
tchadien, dont le pays est déjà engagé dans la Minusma et dans la force
multinationale contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, a menacé de se
retirer du projet pour des raisons budgétaires.
L’Union européenne (UE) a déjà promis 50 millions d’euros, "l’amorce d’un
engagement dans la durée" que compte favoriser la France, selon M. Macron. Une
conférence des donateurs doit se tenir dans les prochains mois.
Dans un nouveau geste de défi aux dirigeants du G5, la principale alliance
jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, a diffusé samedi, veille du sommet, une
vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et
2017: une Française, une Colombienne, un Sud-Africain, un Roumain, une
Suissesse et un Australien.
Cette même alliance a revendiqué l’attentat du 18 juin contre un lieu de
villégiature proche de Bamako, qui avait fait cinq morts, en plus de quatre
assaillants tués.
L’allégeance de nombreux mouvements jihadistes du Sahel à Al-Qaïda ou au
groupe Etat islamique "projette notre région dans un champ de confrontation
mondiale", a souligné le président malien.
"Nous avons chaque jour à affronter des terroristes, des voyous, des
assassins", a affirmé M. Macron, mais ils "se sont nourris de nos faiblesses,
de nos hypocrisies, des complexes du passé, de notre inefficacité collective".
S’exprimant souvent sur le ton de la remontrance collective, le président
français a exhorté à éviter dorénavant de "ne pas parler des vrais problèmes
et faire semblant de faire".
Dans cet esprit, il a pressé les dirigeants du G5 de mener "des réformes
institutionnelles et des efforts de gouvernance, appelés par vos populations".
A M. Keïta, il a redemandé, comme lors de sa visite au Mali en mai, la
"pleine mise en oeuvre de l’accord de paix" de mai-juin 2015 censé isoler les
jihadistes, y compris "le redéploiement de l’Etat sur tout le territoire et la
décentralisation".
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils ont été en grande partie chassés par une
intervention militaire internationale lancée en 2013 à l’initiative de la
France.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes,
françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques.
leb-sd-sst/jlb
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