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Sahel: vers une force antijihadiste dans quelques mois, Macron réclame des résultats
Publié le lundi 3 juillet 2017  |  AFP
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© Autre presse par DR
Ouverture du Sommet extraordinaire du G5Sahel
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Bamako, 2 juil 2017 (AFP) - Les dirigeants des pays du G5 Sahel, en
présence du président français Emmanuel Macron, ont acté dimanche à Bamako la
constitution d'une force antijihadiste conjointe et débloqué des fonds pour
commencer son déploiement en septembre-octobre.
Réunis au sommet, les présidents Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Idriss Déby
Itno (Tchad), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Roch Marc Christian Kaboré
(Burkina Faso), et Mahamadou Issoufou (Niger) se sont engagés à une
contribution de 10 millions d'euros chacun, qui s'ajouteront aux 50 millions
promis par l'Union européenne.
De quoi amorcer le financement d'une force qui devrait coûter 423 millions
d'euros, a indiqué le président malien lors d'une conférence de presse avec
son homologue français au terme du sommet.
"Il y a urgence, parce que ceux qui sont en face n'attendent pas", a
expliqué M. Keïta, en référence aux jihadistes.
"Pas besoin de réunir tous les financements pour commencer", a renchéri M.
Macron, qui a annoncé une aide matérielle et logistique française équivalente
à 8 millions d'euros d'ici à la fin de l'année, avec notamment 70 véhicules
tactiques et du matériel de transmission et de protection.
Le président français a souhaité une mise en place du commandement fin
août, ajoutant : "L'important c'est que cette force conjointe soit pleinement
opérationnelle à l'automne, avec les premiers financements débloqués (...) et
qu'elle ait ses premiers résultats".
Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du
Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, le
G5 avait réactivé, lors d'un sommet en février, à Bamako, le projet de cette
force.
Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du
Niger, avec un effectif initial de 5.000 hommes, basée à Sévaré (centre du
Mali), elle s'ajoutera à l'opération française Barkhane qui traque les
jihadistes dans le Sahel et à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).
Pour compléter les fonds nécessaires, une conférence des donateurs est
prévue prochainement, avec selon Paris un apport programmé de l'Allemagne, qui
participe déjà en force à la Minusma et à la mission européenne de formation
de l'armée malienne.

- 'Première trace de vie' -

Mais le président français a enjoint le G5 Sahel de démontrer l'efficacité
de cette force pour convaincre les donateurs, alors que le Conseil de sécurité
de l'ONU a salué par une résolution le 21 juin ce déploiement, sans lui
délivrer ni mandat ni fonds.
"Ce sera à vous et à vos armées de convaincre que le G5 peut être efficace,
dans le respect des conventions humanitaires, pour convaincre nos
partenaires", a-t-il prévenu.
Il a aussi pressé les dirigeants du G5 de mener "des réformes
institutionnelles et des efforts de gouvernance, appelés par vos populations".
A M. Keïta, il a redemandé la "pleine mise en oeuvre de l'accord de paix"
de mai-juin 2015, censé isoler les jihadistes, notamment par une
décentralisation en faveur des régions du Nord.
Dans un nouveau geste de défi aux dirigeants du G5, la principale alliance
jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, a diffusé samedi une vidéo montrant six
étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont une
Française.
"Ces gens ne sont rien, ce sont des terroristes, des voyous et des
assassins", a réagi M. Macron, tout en se réjouissant d'avoir "pour la
première fois depuis des mois une trace de vie pour Sophie Pétronin", l'otage
française, enlevée en décembre.
Concernant les préoccupations financières exprimées la semaine dernière par
le président tchadien, dont le pays participe déjà aux opérations de la
Minusma et de la force multinationale contre le groupe islamiste nigérian Boko
Haram, il a été rasséréné par les discussions du sommet, seon MM. Keïta et
Macron.
Le président français a aussi annoncé une augmentation des aides au
développement pour le Sahel, via l'Agence française de développement, à raison
de 200 millions d'euros sur 5 ans.
Toujours sur le volet développement, M. Macron a ajouté avoir "bon espoir
que le 13 juillet", le Conseil des ministres franco-allemand à Paris serait
l'occasion d'annoncer une aide allemande au Sahel.
Sous le label d'"alliance pour le Sahel", il espère mobiliser d'autres
donateurs, notamment des institutions internationales.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés par une intervention
militaire internationale lancée en 2013 à l'initiative de la France.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes,
françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré l'accord
de paix.
leb-sd-sst/jh
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