Déjà morose bien avant le coup d’Etat du 22 mars 2012, puisqu’ayant été bien embobinée dans le consensus de l’ex-président déchu, ATT, qui impliquait le partage «du gâteau de Koulouba», la classe politique tend à ressusciter.
En effet, après un moment de flottement et de cafouillage monstre lié à la «chasse» à certains politiciens par les ex-putschistes, la vie politique reprend des couleurs, avec en point de mire, si tout se passe bien, le scrutin présidentiel du 7 juillet prochain.
Le temps pour la fin de la transition presse, avec la récupération des régions qui étaient aux mains des jihadistes et des terroristes, et surtout l’annonce de la date à laquelle doit se tenir la présidentielle de 2013. Du coup, les politiciens, qui avaient laissé l’espace qui était le leur sur l’échiquier national, au profit des putschistes, recommencent à courir de gauche à droite, histoire d’affûter leurs armes pour le fauteuil de Koulouba. Aucun d’entre eux ne veut rester au bord du quai. C’est pourquoi, ils ont pris conscience ces dernières semaines, qu’il faut impérativement embarquer à bord du navire électoral malien. Et tant pis pour les «canards boiteux» qui attendront les derniers instants pour crier au scandale.
La course au fauteuil présidentiel a donc bien démarré, bien que la pré-campagne ne soit pas encore ouverte. Nous n’en voulons pour preuve que la mise en place du nouveau parti dénommé Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare-An Ka Wuli), le 28 février 2013, à la Maison bleue, au Q G dudit parti. Les ténors de cette initiative ont, entre autres, pour noms Aboubacar Traoré, ex-ministre des Mines, Soumana Mory Coulibaly, Mme Cissé Djita Dem, Abdoulaye Bassoum et Farouk Camara. Objectif : soutenir la candidature de Modibo Sidibé à la prochaine présidentielle.
Pour sa part, dans le cadre de ses activités politiques, le président du Congrès national d’initiatives démocratiques (Cnid-Faso Yiriwaton), Me Mountaga Tall, en compagnie d’une forte délégation composée des membres du Comité directeur du parti, s’est rendu en fin février 2013 en République du Congo. Une mission que Me Tall a mise à profit pour rencontrer la forte communauté malienne présente dans ce pays. Il a également eu des échanges fructueux avec les plus hautes autorités congolaises, dont le président Denis Sassou N’Guesso. Au menu de la rencontre, la situation du pays et les perspectives d’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles, dans les prochains mois.
Sans oublier que les primaires battent leur plein au sein de l’Adéma-Pasj, avec une pléiade de candidatures dont celle de Me Kassoum Tapo déposée le 9 mars 2013. Dans la foulée, le parti de l’Abeille a tenu le 23 mars dernier sa Conférence nationale dans le but de mesurer le chemin parcouru et d’envisager les perspectives d’avenir, au rang desquelles figure en bonne place la reconquête du pouvoir au terme de la présidentielle du 7 juillet 2013.
Dans cette optique, Tiébilé Dramé, président du Parena ; Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la Commune I du District de Bamako; Sékou Diarra, président Cad-Mali et Ibrahim Kamena, secrétaire politique du Cnid-Fyt, ont eu à s’illustrer le 16 mars 2013, à la Maison de la presse lors de la table ronde entrant dans le cadre du 24ème anniversaire du journal Les Echos placé sous le thème : «Quel Mali après les élections de juillet 2013 ?».
Quant à Ahmed Sow, président du Rassemblement travailliste pour le développement il (Rtd), sortant de son mutisme était le 23 mars 2013 face à la presse pour lui expliquer ses ambitions pour le Mali, l’occasion de tirer des flèches à Modibo Sidibé, l’autre prétendant à la Colline du pouvoir,.
De même, un autre poids lourd de la scène politique malienne n’a pas voulu rester en marge de ce vent nouveau qui souffle sur la scène politique. Il s’agit de Soumaïla Cissé alias Soumi Champion qui s’était fait l’invité-surprise à la cérémonie d’adhésion à son parti, l’Urd, de nouveaux militants.
Comme on le voit, ces quelques exemples prouvent aisément que la classe politique retrouve, petit à petit, son souffle perdu. Elle commence à bouillonner. Mais, elle ne doit pas perdre de vue l’intérêt supérieur de la Nation, au profit de ses querelles mesquines et de ses intérêts partisans, lors des échéances électorales à venir. Le fair-play politique doit être de mise, pour que notre pays tant soutenu par la Communauté internationale, ne replonge pas dans une autre crise socio-politique et sécuritaire ; laquelle pourrait reconstituer un boulevard pour les narcotrafiquants, les terroristes et les ennemis de notre Nation.
Bruno LOMA