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Ibrahim Boubacar Keita: La chute d’une icône
Publié le lundi 3 juillet 2017  |  Le Pays
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Cet article a été publié le 20 juin 2012 par Me Zana Koné. A l’époque, on parlait du Coup d’Etat, les mouvements créés pour la circonstance et les coups bas politiques qui se manifestaient. Au regard des précisions dans ce texte quant au vrai visage d’IBK qui sont toujours d’actualité, nous avons jugé pertinent de publier en intégralité l’article.

S’il est vrai que c’est à travers les difficultés majeures d’une nation que l’on reconnait ses grands hommes, IBK vient de laisser passer une occasion dorée pour mériter la confiance de tout le peuple malien. IBK qui a vigoureusement condamné le coup d’Etat du 22 Mars s’est très rapidement transformé en une sorte de personnage indécis pris au piège des calculs pouvoiristes et réduit à faire de simples déclarations molles. Impossible de le cerner ! A peine avait-il adhéré au FDR qu’il s’en retira. Avait-il considéré que le FDR a terminé sa mission et n’avait plus, par conséquent, sa raison d’être ? Lui seul connait son secret ! Lui qui se définit toujours comme « l’homme d’un seul langage » kan kele tigui aura désormais du mal à se faire passer comme tel aux yeux de tout esprit averti. Parti du FDR , le kankele tigui adopte une position qui est de nature à donner une idée claire sur les motivations réelles de son départ prématuré. Depuis Ouaga, la délégation du RPM n’a pas caché son hostilité à l’hypothèse d’une transition assurée par Dioncouda Traoré, lui préférant le capitaine Sanogo. Or leur président ( IBK ) a pourtant originellement condamné le coup d’Etat. Le président condamne le coup d’Etat pour être en correspondance avec la morale politique, ensuite la délégation de son parti veut porter l’infracteur au pouvoir. Belle stratégie ! La position de la délégation était-elle différente de celle du président du parti ? Seuls les sots pourront répondre par l’affirmative.
Tous les moyens sont bons pour éviter qu’un certain Dioncouda accède au pouvoir et qu’il finisse par passer la main à un autre ademiste au terme de la transition.
Dans son amoncellement de déclarations creuses, IBK confie « il faut être honnête. Notre réputation démocratique était surfaite. Derrière le fameux consensus à la malienne qui n’était qu’un leurre, le débat contradictoire n’existait plus. Quelque part nous n’étions plus en démocratie ». En substance nous sommes d’accord, la démocratie malienne était purement nominale, une démocratie de façade. Ceci étant, qu’un simple citoyen s’adonne à de telles critiques tardives est compréhensible, mais pas lui IBK. Où était-il durant tout ce temps ? N’a-t-il pas été président de l’assemblée lors du premier mandat d’ATT ? Combien de projets de loi ont-ils été bloqués sous sa présidence ? Le RPM a-t-il jamais songé à susciter la présentation d’une motion de censure contre le gouvernement ? Chacun connait les réponses ! Par ailleurs, le fameux consensus à la malienne qui a abouti à la prise en otage du peuple à travers une complicité de la classe politique a connu la participation du même IBK matérialisée par la présence des membres de son parti au gouvernement jusqu’au bien malheureux coup d’Etat. On peut donc légitimement se demander pourquoi les membres du RPM n’ont pas démissionné du gouvernement si IBK, en tant que démocrate, savait lui-même qu’il n’y avait plus de démocratie. En patriote Thomas Sankara l’a fait en lançant « malheur à ceux qui bâillonnent leurs peuples ». Par conséquent, si la démocratie malienne était de nom (et c’était le cas), IBK a lui-même contribué à créer cette situation et en a lui aussi profité. Ce n’est pas après la chute d’ATT qu’il nous sortira ses numéros de grand démocrate.
Au moment où les soupçons pesaient sur ATT de vouloir briguer un troisième mandat, le même IBK avait confié à la presse « Je crois qu’il n’y a pas péril en la demeure. J’ai confiance à mon frère ATT, je ne suis pas de ceux qui lui prêtent une mauvaise intention ».
Bien sûr, vous ne pouviez pas lui prêtiez une mauvaise intention, mais maintenant c’est un peu différent, il faut laver votre réputation auprès du peuple, il faut vous désolidariser des parias et mieux vous positionner sur l’échiquier politique ; les autres poids lourds ayant tous été brisés dans la foulée du coup d’Etat. Après tout, il vous reste juste une et unique chance, si vous n’êtes pas président aux prochaines élections, vous n’en aurez certainement plus le temps ni la force ! On peut comprendre que vous soyez prêt à tout pour accéder au pouvoir Monsieur !
Heureusement qu’une grande partie de la population commence à comprendre le jeu et la météo politique et cette prise de conscience ira en grandissant. C’est Abraham Lincoln qui avait raison : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ».
C’est une loi de la nature, l’histoire finit toujours par rattraper et démasquer les faux prophètes. Alors maintenant que nous avons vu la lumière refusons notre soutien à tous les faux prophètes, tous les imposteurs et ce sera justice pour le peuple malien qui n’a que trop souffert des discours de loups déguisés en agneaux, des bourreaux qui passent pour des victimes!



Maitre ZANA KONE

Un article publié le 20 Juin 2012

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