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22 mars 2012-22 mars 2013 : Un an après, le désaveu, l’incertitude et la désinvolture
Publié le jeudi 28 mars 2013  |  Mali Demain




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Voici un an que le pouvoir est passé d’une main à une autre. La démocratie gratifiée au titre de docteur de l’Université Honoris Causa s’est effondré en plein jour du 22 mars 2012. Et depuis, que des médecins au chevet de notre pays qui tente tant bien que mal de retrouver son chemin. Mais jusqu’ici avec incertitude au bout: la désinvolture.

Les mois de mars au Mali, depuis 1991 se ressemblent et ils sont par excellence les mois de tensions sociales. Celui de 2012 a été le prototype de 1991: déposer le putschiste du 26 mars qui a achevé le mouvement populaire débutés le 22 mars de cette même année.

Les raisons du putsch du 22 mars 2012

Le 22 mars 2012 est la résultante de longues années de gestion basée sur le mensonge, la duperie et le saupoudrage. La démocratie née il ya 21 ans, s’est révélée injustement célèbre dans les rapports sociaux. Elle a contribué à ériger une nouvelle classe d’hommes riches, des détourneurs de fonds publics et une autre, s’est vit piétiner et indigner par des pratiques démocratiques à la malienne enjolivée par l’à peu près et le faisant semblant. L’Ecole, la Santé l’Economie et la Justice n’ont enregistrée que de piètres foras et états généraux dont les résolutions ne sont jamais sorties des placards depuis la cérémonie de clôture de ceux-ci. L’armée, elle, a été le centre de recasement des protégés des dignitaires de l’ancien régime, il y était allé de sa nuisance, sa destruction et sa putréfaction constatée ces derniers moments : seuls coupables, les démocrates.

L’irrédentisme Touareg à répétition encouragée, a conduit à une velléité indépendantiste menée par les plus chéries de la République. Le nord du Mali était devenu un mouroir pour les soldats qui y vont pour la défense de la patrie. L’argent de la drogue et celui des autres passes droit, valaient mieux que la vie de nos braves soldats aux yeux des tenants du pouvoir.

Nous somme en janvier 2012, l’incompétence au sommet de l’Etat avait atteint son paroxysme. En face, un Président de la République pataugeant dans la boue d’un régime qu’il a construit autour d’un consensus politique mal bâti. Fatigué et ramollit, il tente de trouver une porte de sortie, n’importe laquelle! (nous avions sommé le Président ATT dans les colonnes de ce même journal de démissionner). L’entêtement du Général des armées, revêtu docteur en démocratie, a conduit au 22 mars. Les termites de Kati font écrouler la case déjà affecté et presqu’inexistante.

22 mars 2012 suite et conséquences

Une mutinerie, il n’yavait pas d’autre issue que de sauver sa tête en s’assumant ou de subir. Les militaires du Camp de « Soundiata Kéïta » l’ont compris, à la tête, un capitaine illustre inconnu comme tant d’autres officiers de la grande muette surgissent un matin et terrasse le lion et ses affidés. Officier sac à dos, puis qu’il s’agit de lui, le capitaine Ahmadou Haya Sanogo, la quarantaine d’âge a peu près, défraie la chronique et s’assume avec ses camarades en toute synergie. Dès l’instant, il est nommé Président du CNRDRE et le coup d’état connait la plus grande divergence, quelque part consommé, parce qu’il avait valeur juste : libérer le nord et par ailleurs condamné, par ce qu’il était anticonstitutionnel. Entre Kati, le Nord et Bamako, la capitale, le Capitaine Sanogo avait du pain chaud sur la planche. Et depuis, quels enseignements?

Sur le plan économique

L’économie nationale a enregistré un déficit avoisinant les 400 milliards de nos francs en cette date. Le coup de force démocratique a occasionné la rupture des relations diplomatiques avec l’extérieur et les aides ont connues un arrêt brutal. A cela s’ajoutait, l’embargo économique de la CEDEAO jamais connu dans l’espace. Le Mali devait apprendre à voler de ses propres ailes. Les commerces à Bamako et à l’intérieur ont connu une nouvelle tournure; le prix du carburant et des denrées de premières nécessités ont grimpé. Le panier de la ménagère n’est que le reste de ce qu’il a été. Mais un peu plutôt à l’événement du CNRDRE, s’est adjoint pillages, réquisitions et vols des biens de l’état et des particuliers. Beaucoup d’entre eux demeurent irretrouvables et non dédommagés.
Les politiques…

N’eut été le coup d’état, on ne saurait pas que la maison était aussi pourrie. Il n’ya que la haine, la démesure et la non concession qui animent les acteurs de la scène. Ils l’ont exprimé de visu au peuple malien au lendemain de cet événement. Au-delà des regroupements qu’on a vu naitre, se cachaient d’autres velléités : sauver sa tête ; s’agripper et jouer le maitre nageur. Parler des positions à propos du 22 mars 2012, est à la lecture simple. Ils sont trois: entre pro, anti et centriste.

Les pros putschistes se sont retrouvés au sein de la Coordination des Associations Patriotiques pour le Mali (COPAM). Ils ne l’ont pas caché, le coup d’état selon eux, n’a été l’expression de leur volonté de voir le président ATT partir comme il était arrivée en 1991. Ils ont soutenu mordicus le Capitaine Sanogo et Lieutenants jusqu’à l’organisation des Concertations Nationales l’investissant comme Chef de l’Etat. C’était sans compter sur la capacité de nuisance et de mensonges grotesques de « pseudo démocrates ». Ainsi, les putschistes de Kati sont pointés du doigt accusateur à propos de l’agression du Président par Intérim, le Pr Dioncounda Traoré le 31 Mai dans son bureau au palais présidentiel de Koulouba. Entre marche et contre marche, les temps ont passé jusqu’à l’intervention française le 11 janvier dernier. Les ténors de ce regroupement sont : Oumar Mariko (Sg du parti SADI), eternel opposant dit-on de lui, le Pr Rokiatou Sanogo, présidente du MP 22(Mouvement Populaire du 22 mars 2012) peu méconnu du public jusqu’aux lendemains des événements. Idem pour Younous Hamèye Dicko, ancien Ministre de l’Education, qui fait fi de son passage au gouvernement.

L’ennemi juré de la COPAM est le FDR, autre allié de poids du président déchu. Certains les appelleront les enfants gâtés de la démocratie. Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République est la composition des partis comme Adema, L’URD, le PDES et pis l’UNTM (politisée). Leur mot d’ordre est le retour à l’ordre constitutionnel, mais avec une discordance : sans le président ATT. Le FDR s’est vit le plus désavoué, ses couronnes de privilèges sont tombées avec le régime ATT. Plusieurs de ses membres ont été arrêtés et d’autres ont trouvés asiles ailleurs. Beaucoup d’entre eux ont été les plus proches du Président ATT et les vrais barons du régime de celui-ci. Soumaila Cissé, Modibo Sidibé, ont connu l’exil français, pour des raisons de soins pour le premier et le second, avoir la paix.

Les autres Iba N’diaye, Me kassoum Tapo, sont restés pour recoller la carapace.

Entre les deux bouts, un autre pour chercher le juste milieu : il s’agit de la Convergence pour Sauver le Mali (CSM). Ce regroupement dirigé par Me Mountaga Tall, entouré d’autres jeunes comme Moussa Mara du parti Yèlèma et Fousseyni Amion Guindo de la CODEM. Ceux –ci condamnent le coup d’état, mais disent, de ne pas ignorer le fait. Ils ont tenté de tous les coups à rapprocher les positions et voir dans quelles mesures sauver le Mali, éviter un bain de sang en laissant les querelles d’intérêts à coté. Selon ce mouvement, si le peuple s’était parlé, il n’y’aurait pas eu Ouaga I et II.

Entre Ouaga et Bamako les maliens se sont ridiculisés, car le rendez-vous au pays des hommes intègres, était sans ambages, avoir la bénédiction et le soutien du Président Compaoré. C’était le vœu partagé par les politiques et les putschistes. Le boycott de Ouaga II expliquait l’échec du premier.

Le trio des chefs d’état béninois, ivoirien et burkinabé a pesé de son poids pour le retour à l’ordre constitutionnel. Ils ont préparé la démission du président Touré et son exil vers les cieux dakarois et l’installation du président de l’Assemblée Nationale pour assurer l’intérim. En tout cas, Yayi Boni, Alassane Dramane Ouattara comme Blaise Compaoreé sont restés les vrais gardes malade d’un Mali en déconfiture.

Et sur le plan social…

Au-delà des politiques et de l’économie, le tissu social a été fortement fracturé. Les germes de la haine semée par la démocratie ont poussé. Cela s’explique par le fait que la société civile n’est pas arrivée à se dissocier et se désolidariser de la politique politicienne. D’abord les ordres religieux sont restés et accompagnés le président ATT tout au long de ses deux mandats. On a vu le Haut Conseil Islamique (HCI) s’ériger en garde-fou depuis l’adoption du code de mariage et de la famille et après le coup d’état où il a drainé un monde important au stade du 26 mars pour soutenir cheikh Modibo Diarra, ex PM. Il pouvait faire et défaire les carrières politiques, sinon il a réussi à faire créer le Ministère des Affaires Religieuses et des Cultes. Malgré que la laïcité soit fortement écorchée, néanmoins, il a existé une solidarité entre les ordres. Deuxième appréciation les organisations de la société civile se sont fondues dans les politiques, on a eu du mal à les différencier. Les frères ennemis de l’UNTM et de la CSTM se sont retrouvés au devant des regroupements politiques. La fissure de la classe politique et de la société civile n’a pas épargné l’armée, toute chose qui explique le contre coup d’état du 30 avril dont les plaies de l’échec ne sont jusque là pas cicatrisées.
Un an de tiraillement et de jeu de ping-pong entre Kati et Bamako, qui pour la légitimation du forfait et l’autre la restauration de l’échec. Le 22 mars 2012 ne se serait pas infiltré dans l’histoire de la démocratie si celle là avait véritablement existée. Au demeurant de tous, une remise en question s’impose, chacun doit alors faire son propre mea-culpa. Après le désaveu, l’incertitude même si tant bien que mal nous retrouvions le chemin de la stabilité. Cette crise doit servir de leçon comme dit cet adage « une crise est une bonne opportunité à saisir ».

En route vers les élections

Dans la feuille de route du gouvernement de transition, le pouvoir tient à organiser les élections d’ici la fin de juillet 2013. Il a été précisé dans cette feuille de route qu’aucun membre de l’actuel gouvernement ne prendrait part aux élections présidentielles et législatives. Déjà dans les états majors des partis politiques l’on se manage à aller vers les élections. Même si elles ne sont pas officielles, la revue des troupes dans certains partis a belle et bien commencé. Donc que les élections puissent se tenir dans les conditions souhaitées et en même temps que les maliens puissent librement exprimer leur choix. Donc aujourd’hui, on peut dire qu’il s’ouvre pour le Mali une lueur d’espoir devant conduire à une véritable démocratie.

Benjamin SANGALA

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