« Djimé Kanté affirme sans sourciller dans le débat de ce soir (dimanche 2 juillet) sur Africable TV que la référence de notre Constitution (celle du 25 février 1992 comme celle portant révision) autorise le mariage homosexuel. Quelle grossièreté dans un pays où le peuple a de la mémoire !!!! Les modalités du mariage sont gérées dans un texte de loi et non dans une constitution.
Au cours de mes recherches documentaires, j’ai trouvé que la charte africaine des droits de l’homme et des peuples a été adoptée le 27 juin 1981 à Nairobi, au Kenya lors de la 18ème Conférence de l’Organisation de l’Unité Africaine. Elle est entrée en vigueur le 21 octobre 1986, après sa ratification par 25 États.
Elle s’appuie sur la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine et la charte des Nations Unies ainsi que sur la Déclaration universelle des droits de l’homme tout en « tenant compte des vertus de leurs traditions historiques et des valeurs de civilisation africaine qui doivent inspirer et caractériser leurs réflexions sur la conception des droits de l’homme et des peuples » (préambule de la Charte).
Cette charte n’est pas une simple adaptation des principes fondamentaux de la Déclaration Universelle aux spécificités de la culture africaine; d’ailleurs la notion de “civilisation africaine” à laquelle elle se réfère est assez large puisque ce texte a été ratifié par des pays de traditions très diverses (de l’Algérie à l’Afrique du Sud et du Cap-Vert aux Comores).
En quoi, cette charte autorise-t-il le mariage homosexuel ? On se doit de défendre sa position, mais de grâce, il faut éviter de tomber dans des contrevérités qui peuvent se retourner contre soi même. Aussi est-il besoin de rappeler que la constitution annonce les grands principes et que les lois et autres règlements précisent les détails. Raison pour laquelle, il y’a la loi sur le Code de la Famille qui traite du mariage. De grâce, parlons aux maliens de ce que nous savons et gardons nous de ce que nous ne maîtrisons pas. Car le peuple malien est un peuple mature qui répondra au moment opportun ».
Honorable Yaya Sangaré député à l’Assemblée Nationale