Le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ag Erlaf a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture de la revue sectorielle de l’éducation et de la formation professionnelle au titre de l’année 2017. Il avait à ses côtés, ses collègues de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Assétou Founé Samaké Migan, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra, de la Décentralisation et de la Fiscalité locale, Alhassane Ag Hamed Moussa et le chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, Mme Alessandra Dentice.
En introduisant les débats, le ministre Mohamed Ag Erlaf a salué les résultats obtenus qui ont conduit à la tenue de la présente session politique de la revue sectorielle du secteur de l’éducation.
« Les débats sur les thématiques retenues, après les consultations inclusives dans les Régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti, ont conduit au constat qu’il faut améliorer les conditions d’études, de formation et d’apprentissage à tous les niveaux du système éducatif national », a-t-il noté.
En effet, poursuivra-t-il, au Mali, le secteur de l’éducation est installé depuis plus de deux décennies dans une crise très profonde. De son point de vue, plusieurs facteurs impactent négativement sur la qualité des apprentissages et des enseignements : l’absentéisme des enseignants, la faiblesse de la gouvernance en mode déconcentré aussi bien que décentralisé, l’inadéquation des formations dont la conséquence la plus criarde est la non-compétitivité des produits de l’éducation malienne sur le marché du travail.
« Tous ces constats nous inclinent à rechercher les moyens d’une voie nouvelle qui permettra d’améliorer les offres de l’éducation, de la formation et de l’emploi partout au Mali », a-t-il souligné, avant de préciser qu’il y va de l’avenir des enfants et donc du pays.
Concernant les orientations du nouveau Programme décennal de développement de l’éducation, Mohamed Ag Erlaf a indiqué que malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la situation de l’école en zone post-conflit ainsi que dans les localités du centre du pays est très préoccupante. Ainsi, près de 500 écoles sont fermées sur les 4872 écoles que comptent les Régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et une partie de Ségou. Cette situation compromet l’éducation d’environ 1 154 000 enfants.
Le ministre de l’Education nationale a par ailleurs souligné que malgré le recrutement de 63 690 enseignants en 2017, l’amélioration de la couverture en personnel reste peu visible et les disparités entre les régions et les milieux demeurent importantes. D’après lui, la forte concentration des enseignants dans le District de Bamako et dans les capitales régionales crée une pénurie chronique d’enseignants dans les communes rurales.
S’exprimant sur l’emploi des jeunes, Mohamed Ag Erlaf a expliqué que celui-ci est tellement préoccupant qu’il est actuellement assimilé à une question de sécurité nationale et a un impact en lien direct avec les migrations internationales. « Nous devons urgemment créer une forte adéquation entre la formation professionnelle et le marché du travail afin de réduire ces migrations et leurs cohortes de drame sahariens ainsi que méditerranéens », a-t-il noté.
Par ailleurs, il a souligné que la gouvernance globale du secteur de l’éducation doit être améliorée à travers une gestion efficace et efficiente du personnel enseignant, la production de données statistiques complètes et surtout la responsabilisation accrue des collectivités locales dans la gestion de l’école assortie de l’exigence de contrôle et de redevabilité. « Nous devons nous atteler au plus vite à la recherche de solutions appropriées afin d’améliorer la qualité de l’apprentissage et de relever les défis d’adéquations et d’harmonisation des ordres et types d’enseignement », a déclaré de son côté Alessandra Dentice, chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle. Pour elle, améliorer le système éducatif, c’est améliorer les conditions d’apprentissages des enfants et leur garantir un avenir radieux.
Alessandra Dentice a, au nom des partenaires techniques et financiers, réitéré son engagement à soutenir ce système de manière à ce que l’éducation puisse déboucher sur une nouvelle vision plus holistique.
Pour le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ce moment constitue une réflexion sur ce qui a été fait et sur ce qui reste à faire. Pr Assétou Founé Samaké Migan, a par ailleurs, assuré que le gouvernement fera tout son possible afin d’obtenir davantage de progrès dans le secteur de l’éducation.
Le ministre de la Décentralisation et de la Fiscalité locale a assuré que le gouvernement fera bon usage des recommandations issues de ladite revue afin d’améliorer le fonctionnement du système éducatif.
La fin de la cérémonie a été consacrée à la signature du document dit « aide-mémoire » par les ministres et la représentante des partenaires techniques et financiers du secteur de l’éducation et de la formation professionnelle.