Dans le cadre de la « Semaine européenne sur les changements climatiques », une forte délégation de l’Union européenne au Mali s’est rendue, jeudi dernier à Faladié, une commune rurale de N’Tjiba (Cercle de Kati). Cette mission conduite par Mme Cécile Tassin-Pelzer, chef de coopération de la Délégation de l’UE au Mali, a visité une centrale mini réseau hybride et procéder à la plantation de 60 jeunes plants qui symbolisent le 60è anniversaire de l’UE. L’événement a enregistré la présence des autorités administratives et locales, notamment l’adjoint du préfet de Kati, Mamadou Diakité, le maire de la commune de N’Tjiba, Sékou Diallo et des notabilités de la commune. « Aidons le climat, protégeons nos forêts, optons pour les énergies renouvelables », tel était le thème retenu pour cette Semaine européenne. Interpellateur, ce message porté par la délégation aux populations de la commune de N’Tjiba a été bien accueilli, comme en témoignait leur enthousiasme à organiser cet événement autour des énergies renouvelables et du rôle des forêts. Après le mot de bienvenue du représentant du chef de village, Nouhoum Traoré, le maire Sékou Diallo a présenté sa commune et magnifier le partenariat qui a permis à Faladié de « sortir du noir ». En effet, avant la réalisation de cette centrale hybride, seuls quelques nantis du village avaient accès à l’électricité à travers des kits solaires individuels. Et les vols étaient assez fréquents, à cause du manque d’éclairage public.
« Aujourd’hui, la majorité de la population a la lumière, de l’eau glacée et les vols nocturnes ont beaucoup diminué », a témoigné le responsable municipal. L’édile ne pouvait donc que remercier les pays européens (Pays-Bas, Allemagne, Royaume Unis et Suède) dont le financement aura permis à cette belle œuvre de voir le jour. Il a cependant souhaité le renforcement de la capacité de production de la centrale et l’extension du réseau, car l’offre énergétique ne couvre pas encore totalement la demande. L’adjoint du préfet de Kati s’est réjouit de la réalisation de ce projet qui représente un pas important vers le développement économique et social de la circonscription. Il a mis l’accent sur l’importance de l’utilisation des énergies renouvelables qui contribuent à la réduction du gaz à effet de serre. D’ailleurs, c’est le caractère hybride de la centrale réalisée qui a motivé les bailleurs à mettre la main à la poche pour appuyer cette initiative.
« Votre choix d’une source énergétique renouvelable est un signal de votre désir de protéger votre environnement et de participer à l’effort mondial de lutte contre les changements climatiques », a soutenu Cécile Tassin-Pelzer. Pour elle, le choix d’une station hybride utilisant l’énergie solaire permet de réduire l’utilisation du diesel, émetteur de CO2 (gaz à effet de serre), ayant un rôle négatif sur le réchauffement climatique. Une visite des installations a permis à la délégation de visualiser l’engagement de la population dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques. Selon les techniciens, le réseau installé à N’Tjiba est basé sur une mini centrale photovoltaïque d’une puissance de 50 Kwc couplée à un générateur diesel de 30 Kva.
Elle fournit de l’électricité 18 heures sur 24h. À ce jour, 135 connexions au réseau alimentent en électricité des ménages, des boutiques et des centres sociaux (cliniques, écoles, radios…). Elle a également permis la mise en place d’un éclairage public facilitant la vie nocturne et améliorant la sécurité de la population. La mise en place de ce réseau électrique a été financée de manière conjointe par la commune de N’Tjiba, l’opérateur de la centrale (ACCESS S.A) et le programme « Energising Development » (EnDEV) qui est un programme multi-bailleurs auquel participent les Pays-Bas, Allemagne, Royaume Unis et Suède. À la suite de cette visite et des échanges avec quelques abonnés, la délégation a procédé, dans la périphérie du village de Faladié à la plantation de 60 jeunes plants. Ils symbolisent les 60 ans de la création de l’UE, consacrée par un traité signé en 1957 par six pays (Allemagne, France, Italie, Bénelux). Le cercle s’est agrandi depuis, avec l’adhésion d’autres pays qui partagent les mêmes ambitions sur les plans à la fois économiques, monétaires et politiques. Selon Cécile Tassin-Pelzer, les arbres plantés présentent des caractéristiques différentes et ils sont adaptés aux conditions climatiques de N’Tjiba. Il s’agit, entre autres, de pieds de baobab fournissant le jus de « pain de singe », de gommiers dont les racines fertilisent le sol, de néré dont le fruit est la base du « Soumbala » et du moringa aux nombreuses vertus thérapeutiques.
Le chef de coopération de la délégation de l’UE a aussi expliqué que le reboisement permet aux sols de se reconstituer pour les générations futures, de piéger le carbone et donc limiter les changements climatiques. L’UE, a précisé la patronne de la délégation, est déterminée à jouer pleinement son rôle dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Dans ce sens, elle a déjà établi une importante coopération sur l’action face aux changements climatiques au Mali, un pays victime du réchauffement climatique et de la variabilité des saisons.