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Conférence africaine des humanités: vers une communauté scientifique Panafricaine
Publié le mardi 4 juillet 2017  |  Info Matin
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Après quatre jours de débats riches et constructifs, la Conférence africaine des humanités a pris fin, le samedi 1er juillet dernier, avec l’espoir de lendemains meilleurs des humanités en Afrique. La cérémonie de clôture était présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Assétou Founé SAMAKE Migan.

Le Coordonnateur général de la Conférence Africaine des humanités, Adama SAMASSEKOU, a adressé de vifs remerciements au Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, aux membres du Gouvernement et aux éminentes personnalités africaines qui ont contribué à la réussite de cette importance rencontre africaine pour débattre de l’importance des sciences sociales dans l’humanité. Selon lui, à l’issue des débats très riches, les experts dans le domaine des sciences sociales ont pris l’initiative de se reconstituer en Communauté scientifique panafricaine.
«Nous pouvons dire que l’objectif est atteint et que le résultat est plus que positif. Les participants ont exprimé leur ras-le-bol, car trop c’est trop. Trop d’humanité tue les humanités ; trop de xénophobies tuent l’humanité ; trop d’images vulgaires tuent le goût de la lecture, d’ouverture sur la beauté du monde sensible ; trop de mépris pour les enseignants et chercheurs des humanités tuent le goût pour la transmission du savoir, de la culture, des lettres et de l’histoire ; trop d’ignorance tue la sagesse contenue dans les manuscrits de Tombouctou ; trop de frontières tuent le panafricanisme…», a affirmé Adama SAMASSEKOU.
Après avoir fait le constat des menaces, les experts des sciences sociales ont manifesté la nécessité de faire apprendre aux générations futures.
Dans les débats, l’honneur a été fait à deux corporations, à savoir les linguistes et les historiens dont les institutions faîtières (l’Académie africaine des langues et l’Association des historiens africains) ont choisi Bamako comme siège.
Pour le Coordonnateur général de cette Conférence, c’est maintenant que tout commence, car, dit-il, contrairement aux rencontres précédentes, il y a maintenant un but précis et concret qui est de participer à la première Conférence mondiale des humanités. De ce fait, souligne M. SAMASSEKOU, l’objectif est de mettre en place une communauté africaine des humanités pour relever le défi de la Charte africaine des humanités et des sciences sociales préfigurées dans le document de référence sud-africain envoyé à la commission d’organisation.
Une Charte qui, selon Adama SAMASSEKOU, sera la boussole des Africains pour mieux s’organiser, mieux être au monde et se faire entendre et respecter. Il a informé que le message de Bamako est en confection et sera peaufiné dans les semaines à venir, avec la contribution en ligne de tous les participants pour être transmis à Lièges avec l’état des lieux des humanités en Afrique.
« Notre conviction est faite depuis longtemps que l’humanitude africaine ‘’ le Maya’’ sera le socle de la nouvelle société mondiale à construire qui mettra au cœur des transactions la Culture de l’être. Nous irons à Liège pour dire que l’Afrique peut aider le monde à sortir de cette impasse ; pour dire que si le monde en panne veut s’en sortir il faut qu’il nous aide à l’aider à s’en sortir, d’abord en nous reconnaissant », a souligné le Coordonnateur général de la Conférence.
Pour sa part, le co-président du Comité scientifique international de la Conférence mondiale des humanités, le Pr Jean WINAND, dira que pour la Conférence mondiale de Liège, il s’agit d’aller dialoguer avec le monde non pas en négociant, mais en complémentarité. Selon lui, les sciences humaines concernent tout le monde, tant un continent qu’un pays en particulier. « Nous les représentants des sciences humaines, ils disent que nous ne représenterons pas des choses utiles, en tout cas directement utiles. Ils, ce ne sont pas des peuples ou des pays en particulier, ce sont tous ceux qui mettent en avant les intérêts de la production industrielle, du commerce, de la finance au mépris de l’humain », a déclaré le Pr WINAND.
Le Sous-directeur général département Afrique de l’UNESCO, le Dr Édouard MATOKO, a rassuré que leur organisation ne restera pas indifférente aux résultats de cette Conférence tant les débats ont montré la nécessité d’une autre réflexion sur le développement de l’Afrique fondée sur d’autres valeurs que celles qui nous gouvernent. Il a fait allusion à la rationalité économique, la recherche effrénée de la richesse matérielle, la course vers l’émergence où l’économie prime sur l’homme. Selon le Dr MATOKO, l’UNESCO a été la première institution internationale à consacrer le terme développement centré sur l’être humain.
Par ailleurs, souligne-t-il, l’Afrique ira à Liège non pas avec des défis, mais avec des solutions africaines. Le Dr MATOKO a, au passage, paraphrasé le président Ibrahim Boubacar KEITA qui disait : « l’Afrique a autre chose à montrer au monde que la richesse matérielle qu’elle possède ». Aussi, a-t-il soutenu que le continent africain a une pensée qui fait sa spécificité et qu’elle est en capacité de montrer au reste du monde qu’elle a une solution pour le futur de l’humanité.
Dans ses mots de clôture, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Assétou Founé SAMAKE Migan, a exprimé la satisfaction des autorités maliennes d’accueillir en terre africaine du Mali ces sommités des sciences humaines venues de divers horizons. Pour elle, la qualité des personnalités qui ont pris part à cette Conférence africaine des humanités donne l’espoir que notre héritage ne nous échappera pas.
Madame le ministre a également apprécié la qualité des travaux à travers la diversité des questions abordées comme les langues africaines ; les politiques culturelles et éducationnelles ; les pratiques politiques et sociales ; les questions relatives à l’identité et au devenir de l’Afrique… Elle a souligné que la contribution africaine à la Conférence mondiale des humanités a été clairement abordée au cours de ces quatre jours de débats.
Elle dit avoir retenu des débats que l’Afrique doit s’efforcer et se réapproprier son riche patrimoine pour réussir à intéresser les autres à son histoire. Madame le ministre a enfin rassuré que la Charte de Bamako sera accompagnée par tous les acteurs du ministère de l’Enseignement supérieur et de de la recherche scientifique. Tout en assurant de disponibilité pour étudier les recommandations de cette rencontre et accompagner les acteurs des sciences sociales dans leur mobilisation pour la renaissance des humanités africaine.

PAR MODIBO KONE
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