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Meeting de la Plateforme anti-constitution: a la limite de l’anarchie
Publié le mercredi 5 juillet 2017  |  Info Matin
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© aBamako.com par A S
Meeting de la plateforme « An tè, A Bana!
Bamako, le 01 juillet un Meeting de la plateforme « An tè, A Bana! eu lieu a Bamako
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La Plateforme ‘’An tè A Bana, touche pas à ma constitution’’ a tenu, samedi dernier, à la Place du Cinquantenaire, à l’ACI 2000, un meeting d’information, malgré les mises en garde du gouverneur du District de Bamako. Cette manifestation contre la révision constitutionnelle n’a pas suffisamment mobilisé comparativement à la marche du 17 juin, avec seulement quelques centaines de personnes.

A la tête des manifestants se trouvaient des leaders politiques, des responsables de syndicats, des jeunes activistes : Soumaila CISSE, Modibo SIDIBE, Soumana SAKO, Tièbilé DRAME, Oumar MARIKO, Amadou THIAM, Hamidou DIABATE, Hammadoun Amion GUINDO, Mohamed Youssouf BATHILY, Mme SY Kadiatou SOW.
L’objectif de cette 2e grande manifestation était de demander le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle, selon les responsables de la Plateforme qui estiment que tant que le contexte socio-sécuritaire ne s’améliore pas, il n’y pas lieu de faire une révision constitutionnelle.
Malgré qu’elle n’était pas autorisée par l’autorité administrative du District de Bamako, en raison de l’état d’urgence et des préparatifs du sommet extraordinaire du G5 Sahel prévu le lendemain, les responsables de la Plateforme, défiant ladite autorité, ont fait la manifestation.
Par conséquent, comme annoncé en grande pompe, ils ont tenu leur meeting à la Place du Cinquantenaire.
Certains observateurs politiques pensent que cette démarche de la Plateforme est à la limite une anarchie qu’elle est en train d’encourager. Selon eux, la manifestation est un droit qui s’exerce dans des conditions précises. Donc, à leur avis, le meeting du samedi devait obéir à ces principes démocratiques. Faute de prendre en compte ces exigences, les manifestants tombent dans l’anarchie.
Entassés à la Place du Cinquantenaire, des manifestants habillés en rouge (couleur du « Non » au référendum), scandaient des slogans hostiles au régime et à la révision constitutionnelle. Sur les banderoles et pancartes, on pouvait lire: ‘’Touche pas à ma constitution’’, ‘’Carton rouge à IBK’’, ‘’Non, référendum’’, ‘’Nous demandons le retrait du texte’’, etc.
D’autres manifestants par ailleurs demandaient le départ du Président IBK du pouvoir.
Issa COULIBALY, un jeune étudiant, très remonté contre le Président de la République déclare : « Nous ne voulons plus de cet homme; par conséquent nous voulons qu’il rende sa démission pour incapacité à diriger le pays».
À l’instar du jeune COULIBALY, ils étaient nombreux les manifestants à exiger le départ du pourvoir du Président IBK.
Des propos qui, selon la présidente de la Plateforme, n’engagent que leurs auteurs. Pour elle, l’objectif de la création de la Plateforme n’est pas de pousser à la démission un président légitimement élu. Elle a rappelé que la Plateforme a été créée pour « dénoncer le tripatouillage institutionnel en cours par le régime en place ».
Par ailleurs, elle a déclaré qu’après avoir réussi, le 17 juin, une marche exceptionnelle en termes de mobilisation, les autorités ont voulu saper ce meeting en essayant de l’interdire en vain.
« Votre mobilisation immense ici est le témoignage qu’on ne peut pas nous intimider. Pendant que nous sommes en meeting ici, à Kayes, Kita, Koulikoro, Ségou, les gens sont en train de marcher pour dire NON à la nouvelle Constitution» a-t-il informé avant d’indiquer qu’il ne sera pas question de reculer.
Pour sa part, le chef de file de l’Opposition, Soumaila CISSE, dit être contre cette révision parce que la sécurité n’est pas assurée sur l’ensemble du territoire national. Il pense que le préalable à une révision constitutionnelle était d’assurer la sécurité. Aussi, c’est un prétexte, à ses yeux, de réviser la Constitution pour prendre en compte l’Accord d’Alger.
« IBK ne peut pas aller aujourd’hui à Kidal, il ne peut pas aller à Tombouctou. Est-ce que la paix qu’on a promise aux Maliens avec la signature de l’Accord d’Alger est là ? », s’interroge Soumaila CISSE qui émet également des réserves de rendre souple la révision constitutionnelle.
Pour le chroniqueur Mohamed Youssouf BATHILY dit Ras BATH, si cette Constitution passe, ce serait la légalisation de l’homosexualité dans notre pays. Depuis quelques jours sur des ondes de la place, c’est le nouveau concept que Ras BATH défend pour rejeter la révision de la Constitution.
Il soutient que c’est le préambule du texte adopté par l’Assemblée nationale qui renvoie à cette légalisation de l’homosexualité au Mali lorsqu’il est écrit que le peuple du Mali proclame son adhésion aux instruments internationaux adoptés comme la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples du 27 juin 1981. Cette Charte admet le mariage entre les personnes du même sexe.
De son côté, Soumana SAKO, ancien Premier ministre et président de la Cnas Faso Hèrè, est plus radical. Il dit qu’il ne veut pas de cette révision ni pour aujourd’hui ni pour demain parce qu’il analyse que des dispositions de cette Constitution nous font retourner à l’époque des empires.

Par Sikou BAH
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