Bamako était, le 30 juin et 1er juillet), la capitale africaine voire mondiale de la neurologie. Et pour cause. Le deuxième Congrès africain de neuromyélite s’y est tenu pour la toute première fois en Afrique subsaharienne. Ces assises ont consacré également le premier congrès de la Société malienne de neurologie (SNM).
Des spécialistes de 17 pays différents étaient présents au rendez-vous bamakois. Ils ont animé plus d’une centaine de communications et une dizaine de conférences sur la neuromyélite et maladies apparentées, les maladies cardiovasculaires et d’autres pathologies neurologiques qui représentent de fréquents motifs de consultation dans les différents pays du continent. Il y a eu aussi des échanges d’expériences sur des cas documentés par certains pays. A titre d’exemple, nos voisins sénégalais ont présenté 5 cas de neuromyélite au cours de ces assises neuromyélite optique et maladies apparentées. Il y a des études sur des cas dans d’autres pays africains.
Ces communications (présentation des travaux des équipes médicales) et conférences (point de vue d’experts sur des sujets scientifiques assez pointus), constituaient pour la jeune garde de neurologues africains, une formation continue, aujourd’hui, une exigence pour les scientifiques qui veulent coller aux innovations. Ceux, qui veulent se mettre à niveau, notamment en termes d’information sur les dernières évolutions de leur discipline et de nouvelles thérapies contre les pathologies neurologiques les plus compliquées, doivent forcément se mettre à l’école des grands maîtres. Parce qu’on y apprend énormément avec ces prestigieux scientifiques, même en dehors de sa discipline de prédilection.
A l’issue du congrès, il a été recommandé de mettre en place un réseau africain de lutte contre la neuromyélite optique. Une équipe a déjà été mise en place avec des tâches spécifiques. Par ailleurs, il faut retenir que c’est notre pays qui va désormais abriter le registre africain de neuromyélite optique, en d’autres termes tous les cas seront enregistrés au Mali et documentés. Cette banque de données sera hébergée dans les annales de la Société malienne de neurologie.
Des recommandations des assises portent sur la création d’un réseau de collecte de produits biologiques, la promotion de l’enseignement de la neuromyélite par la télémédecine et le renforcement du plaidoyer auprès des grosses fondations pour acquérir des médicaments, très onéreux.
Le Pr Youssoufa Maïga, secrétaire général de la SNM et organisateur en chef de ce rendez-vous scientifique, s’est réjoui de la réussite du congrès, notamment de la participation de 17 nationalités différentes et de la qualité des discussions scientifiques.
Il a également tenu à saluer l’accompagnement du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, qui a accordé une audience aux participants et a apporté un soutien financier au congrès.
Le Pr Youssoufa Maïga a aussi rendu hommage au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Assétou Founè Samaké Migan et son collègue de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow, pour leur implication.
Pour le Pr Kuate Callixte de l’université de Yaoundé, l’objectif du congrès était d’attirer l’attention des jeunes cardiologues sur la neuromyélite qui est sous-diagnostiquée dans nos pays. C’est une maladie qui entraîne une baisse de vision avec une paralysie.
Selon le scientifique camerounais, il s’agissait aussi d’enseigner les jeunes neurologues, les aspirations à la spécialisation et autres internes sur d’autres pathologies neurologiques compliquées.
Pour sa part, le Dr Mariétou Traoré du Sénégal, a mis l’accent sur la réussite de l’organisation de ce deuxième congrès africain de neuromyélite et la qualité des débats. Pour cette praticienne, les communications étaient de bonne facture et il y a eu des avancées dans la neurologie. Elle a aussi expliqué que, de plus en plus, les équipes médicales font de la recherche plus fouillée.
Les participants ont vivement souhaité un autre congrès scientifique pour permettre à nos jeunes médecins de se mettre au diapason de l’évolution de leurs disciplines.