Malgré l’interdiction du meeting par le gouverneur du District, la plateforme «An Tè Abana, ne touche pas à ma constitution» a encore fait une démonstration de force dans le plus grand respect de l’esprit de la démocratie, le 1er juillet. Les quelques responsables de la plateforme du «Non», qui se sont exprimés, veulent tout simplement que la loi référendaire soit retirée.
Des milliers de manifestants de la plateforme «An Tè Abana, ne touche pas à ma constitution» ont tenu un grand meeting en face de la maison du cinquantenaire le samedi 1er juillet 2017. Ce meeting s’est tenu malgré l’interdiction du gouverneur qui avait prétexté n’avoir pas assez d’agents de force de sécurité à mettre à la disposition de la plateforme. Toute chose qui n’a guère encouragé les responsables du camp du «Non» à la loi référendaire à surseoir à leur manifestation.
Selon l’un des porte-paroles de la plateforme du non, Ibrahima Kébé, commissaire principal de l’organisation Faso-Kanu, c’est un droit constitutionnel qu’ils viennent d’exercer par cette manifestation. «Nous avons informé qui de droit, qui nous ont répondu en disant qu’ils ne pourront pas prendre des dispositions pour nous sécuriser et cela n’engage qu’eux. Comme vous pouvez le constater, il n’y a pas d’agent pour sécuriser personne et pourtant, les choses se passent on ne peut mieux».
Pour Souleymane Koné, ancien ambassadeur, cette manifestation a été maintenue pour deux raisons : premièrement, il s’agit de faire respecter le droit. La liberté de marche est constitutionnellement garantie au Mali. Deuxièmement, il n’y avait aucune raison invoquée par le gouvernement pour interdire cette marche. Ils ont juste dit qu’ils manquaient de service de maintien d’ordre pour sécuriser la marche. «Nous leur avons proposé que nous pouvons nous-mêmes prendre toutes les dispositions pour garantir la sécurisation de notre marche. Nous avons volontairement laissé la place de l’indépendance et la Bourse du travail pour venir à l’intérieur de l’ACI 2000, pour ne pas obstruer la circulation. Si en dépit de tout cela, le gouvernement prétend que la marche peut être interdite, nous disons que cela est une violation grave et s’il y a trouble à l’ordre public, le gouvernement en sera responsable», a déclaré le 1er vice-président de la plateforme «An tè Abana», ne touche pas à ma constitution».
Rappelons qu’en plus de la société civile, tous les premiers responsables des partis politiques d’opposition étaient là au meeting du samedi 1er juillet 2017. Le mot d’ordre était le retrait pur et simple de la loi référendaire.
Gabriel TIENOU