Depuis trois semaines la scène politique malienne est en mouvement. Cette agitation spontanée est relative au nouveau texte du projet de révision constitutionnelle adopté par l’Assemblée Nationale le 2 juin 2017. Une Plateforme s’est créée pour faire barrage au nouveau projet de constitution. Plusieurs associations, des partis de l’Opposition Républicaine, le Syndicat de la Magistrature, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali(CSTM), même l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), le Collectif des Associations Musulmanes du Mali, des Associations de type ‘’Yana marre’’, des Associations de jeunesse sont opposés au nouveau texte constitutionnel au motif, qu’il est taillé sur mesure et d’ailleurs que le moment ne s’y prête pas, au vu de l’article 118 de la constitution de 1992.
L’ADEMA-PASJ, étant un allié du régime, depuis le départ, a une position mitigée. En effet, ce parti, premier à donner le premier président démocratiquement élu a violé tous ses règlements et statuts après les dix ans d’Alpha Oumar KONARE. Il s’est contenté d’accompagner un indépendant en la personne d’ATT, durant ses dix ans, au lieu de se retrouver dans l’opposition. Ce Parti a été désigné comme la tête de Turc après la chute d’ATT en 2012. Comme conséquence, il a perdu 80% de ses députés au profit du RPM qui est devenu la première force politique au Mali.
L’ADEMA-PASJ, pour ne pas perdre selon ses responsables doublement a préféré se marier au RPM pour le meilleur et le pire. Ce parti n’a pas su qu’en politique, on ne se marie jamais, mais on fleurte ensemble, car il n’y a jamais d’amitié permanente ou désaccord permanent en politique. Les cadres ne l’ont compris que lorsque le parti a eu des portions congrues dans les gouvernements successifs d’IBK, et une liste longue de cadres qui ont été relevés de leurs postes respectifs. Pour les joutes de l’année 2018, ça bourdonne dans la ruche entre les cadres du Comité Exécutif qui veulent un candidat propre au parti et ceux qui veulent que le candidat du parti soit celui du RPM, c’est-à-dire IBK.
Parmi ces cadres, il y a les membres du Comité Exécutif, faisant parti de l’actuel gouvernement. Cette franche de cadres très minoritaires, mais placés haut dans le bureau national, ont reçu un coup de main de l’actuel Premier Ministre pour renforcer leur camp. En effet, le Premier Ministre a demandé au président du parti en la personne du Professeur Tiémoko SANGARE d’apporter vingt-cinq Curriculum Vitae pour des nominations à des postes.
Les cadres de l’ADEMA sont entrain de tomber dans ce piège alors que le régime se sent abandonné jusqu’au niveau de la paysannerie. La preuve de ce constat est que les députés partis en restitution concernant le nouveau texte constitutionnel ont été partout hués par le peuple. Le régime en perte de vitesse veut s’adosser aux cadres ADEMA pour sauver sa peau. Ceux qui vont accepter cela, seront à la fin traités comme du citron pressé et jeté enfin.