Dans un entretien qu’il nous a accordé, le bouillant député élu à Kolondiéba Dr. Oumar Mariko, président du parti Sadi et membre actif de la plateforme ” An tè A bana, Touche pas à ma Constitution” ne porte pas de gants pour réagir aux piques du président de la République aux opposants à la révision constitutionnelle.
IR : Faisant allusion à vos manifestations des 17 juin et du 1er juillet, IBK a déclaré à qui veut l’entendre qu’il n’est pas du genre à être effrayé. Alors jusqu’où ira votre opposition à ce projet de révision constitutionnelle face à la détermination du président de la République ?
Si on a un chef d’Etat soucieux de son pays, conscient de ses responsabilités, même une vingtaine de personnes qui se mettent dans la rue pour porter un slogan doit l’effrayer. Mieux, cela doit vous pousser à vous poser des questions. Il ne s’effraie pas parce qu’il sait qu’il a une garde prétorienne et qui est prête à la répression. Quand il a des Israéliens qui assurent sa sécurité, il peut bien parler de cette manière. Entre un chef d’Etat et son peuple, ce n’est pas une question d’être effrayé ou de ne pas s’effrayer.
IR : Le président de la République semble analyser cette situation de malice orchestrée par certains pour nous conduire à une transition afin qu’ils puissent se faire une place au soleil. Votre commentaire ?
Nous ne sommes dans aucune malice, c’est plutôt lui qui est dans la malice. On a découvert son jeu. Son jeu est de truquer ces élections en imposant cette réforme constitutionnelle, pour ensuite gérer le pays comme il le veut à partir de 2018. C’est ça que nous avons décelé, et rapidement il se retourne pour dire qu’on est dans la malice.
IR : Comment vous appréciez le soutien du président français au président Ibrahim Boubacar Kéita dans cette entreprise de révision constitutionnelle ? A en croire Emmanuel Macron, cette révision est une étape nécessaire dans la mise en œuvre de l’accord.
Macron est dans sa ligne, ses propos sont à multiplier par la neutralité. C’est donc une valeur neutre qui s’exprime sur le plan diplomatique et sur le plan politique civilisationnel. Alors c’est à IBK de comprendre s’il doit aller contre son peuple ou s’il doit compter avec son peuple. Avant l’arrivée de Macron, il avait un autre langage. Après la marche, il avait dit qu’il faut permettre à ce que les Maliens se parlent entre eux.